— Le premier Bureau politique des rouges se fait toujours attendre
— Le congrès annuel du PTr prévu pour fin mars
Le Parti travailliste entame l’année 2018 avec un mot d’ordre spécifique à ses membres : ne pas faire de déclarations publiques de nature politique, surtout dans la conjoncture, en cette période de trêve parlementaire. Quelque peu requinqués par la victoire de leur candidat, Arvin Boolell, à l’élection partielle de Belle-Rose/Quatre-Bornes (No 18), les rouges se retrouvent désormais dans l’obligation de se pencher sur la question du leadership, jusqu’ici atténuée par les pro-Ramgoolam, avec les démêlés de ce dernier avec la police depuis février 2015.
Avec la préparation du calendrier politique pour l’année 2018, les projecteurs sont braqués sur l’agenda du Parti travailliste, dont le premier Bureau politique se fait toujours attendre. Depuis le week-end écoulé, le mot d’ordre qui circule parmi les travaillistes est « motus et bouche cousue ». Soit éviter de se prononcer sur les intentions politiques des rouges, à la fois sur la question de leadership mais aussi en ce qui concerne les stratégies d’alliance au parlement ou encore sur le terrain. De ce fait, la consigne aux membres du BP ainsi qu’aux membres de l’exécutif est de ne pas faire de déclaration publique sur la position du PTr à ce stade.
La victoire d’Arvin Boolell à la partielle du N° 18 ouvre la voie à des potentielles koz koze mais au PTr il semblerait que tout le monde ne soit pas sur la même longueur d’onde à ce sujet. D’autant plus que pour certains, le nouveau député de Belle-Rose/Quatre-Bornes, fort de sa victoire, a désormais une certaine légitimité dans ses ambitions d’assumer le leadership des rouges. Si on s’attendait à ce que les instances du parti se réunissent pour la tenue du congrès anniversaire annuel, le 82e du parti, qui sera célébré le 23 février, il faudra toutefois attendre les célébrations du 50e anniversaire du pays, soit vers fin mars.
De ce fait, il n’est pas à l’agenda des rouges de se lancer dans l’exercice de renouvellement des instances du PTr avant le retour à l’Assemblée nationale prévu pour le 27 mars 2018. Les lobbies pour faire de Boolell le nouveau leader de l’opposition dans une nouvelle configuration risquent ainsi de rester sur leur faim. Il nous revient également que les pro-Ramgoolam, qui lui sont restés fidèles malgré ses démêlés avec la police et la justice depuis février 2015, sont très à l’aise avec ce calendrier. Ces derniers ne semblent avoir aucun empressement politique, quoi qu’on continue de réclamer viva voce la tenue d’élections générales. D’un côté il y a les ambitions politiques d’Arvin Boolell, mais de l’autre le leader des rouges continue d’exercer sa suprématie sur le bureau politique du PTr, fort de ses stratégies et du soutien des non parlementaires comme lui. Le camp Ramgoolam ne voit d’ailleurs aucune obligation de faire d’Arvin Boolell le leader de l’opposition à la rentrée parlementaire. « Nou ena cinq e lezot ena plis. Nou fer nou travay trankil », nous a déclaré un des membres du BP ce matin.