Le Deputy Prime Minister et leader du MMM, Paul Bérenger, a précisé sa position concernant les négociations sur les Chagos. Il affirme qu’il « ne faut se précipiter en vue de signer un accord avant que Donald Trump n’accède à la Maison-Blanche.» C’était lors de son intervention à l’occasion de la réception annuelle offerte au Domaine Anna à l’intention des membres du comité central.
Paul Bérenger a expliqué qu’une réunion s’est tenue hier après-midi, présidée par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et à laquelle il a participé ainsi que d’autres ministres et hauts fonctionnaires, avec nouvelle prévue lundi. « Nous savons que les négociations sont difficiles, mais nous gardons la tête froide. Nous sommes de vrais patriotes. Je dois dire que Navin Ramgoolam et moi sommes sur la même longueur d’onde. Il n’y a aucune différence entre nous concernant le dossier des Chagos. Nous avons gardé en tête la souveraineté du pays et la durée de l’accord que nous allons signer. Ensuite, il y a la question des finances », poursuit-il.
Il a ensuite accusé Pravind Jugnauth d’avoir Sold Out le pays un mois avant les élections générales. « Il a signé des documents Final and agreed, qui devaient être validés après les élections. Heureusement que les Anglais ont eu la décence d’attendre les élections avant la signature finale. Diego Garcia n’est pas uniquement une question d’argent. Nous avons notre dignité nationale, notre patriotisme. Il y a un problème de souveraineté et de durée. Et un problème financier », maintient-il.
Le leader du MMM a dénoncé le crime colonial commis en 1965. « Ils n’avaient pas le droit de détacher les Chagos de Maurice. Ils ont commis un crime vis-à-vis de la nation mauricienne et vis-à-vis des Chagossiens. Ils disent eux-mêmes que la base de Diego Garcia est importante, et c’est vrai. Toutefois, pendant 60 ans, ils ont utilisé nos terres aux Chagos et notre petit pays sans payer un sou, et aujourd’hui ils pensent que nous allons dire : Mersi misie, enn ti kas », s’insurge-t-il, ajoutant que la lutte a commencé depuis longtemps. « Avant le MMM, personne ne s’était soucié des Chagos et de Diego Garcia, et je suis heureux que Navin et moi soyons sur la même longueur d’onde. »
Auparavant, Paul Bérenger était revenu sur le travail abattu durant les derniers 48 jours. « Il reste tout à faire, parce qu’il faut reconstruire l’île Maurice. Tout est fini dans ce pays. Nous avons tout à nettoyer et à reconstruire », dit-il.
Il s’est par ailleurs appesanti sur le temps consacré par Navin Ramgoolam, Reza Uteem, Ashok Subron et lui-même afin de présenter un ensemble de mesures en faveur des travailleurs, ainsi que « de montrer la réalité économique du pays et négocier le dossier des Chagos ». Pour lui, le MSM de Pravind Jugnauth « a laissé un héritage économique criminel » au pays. Il se dit confiant que les Mauriciens ont compris que le gouvernement avait fait le maximum qu’il pouvait faire.
Il a aussi tenu à rassurer les Petites et moyennes entreprises à l’effet que le gouvernement s’occupe de leur dossier. « Nous travaillerons sur ce dossier le premier jour de la rentrée », a-t-il promis. Il indique que le CEB donnait au gouvernement beaucoup de difficultés. Mais un des premiers défis à relever, note-t-il, « est de réduire le déficit budgétaire et la dette publique ».
Parmi les autres dossiers préoccupants figurent Air Mauritius, la MIC, la SBM, la MauBank et la CWA. « Tous ceux qui ont fauté auront à rendre des comptes », lance-t-il. Il a aussi dit son regret que l’ancien gouvernement ait rompu le contrat avec Mangalore pour la fourniture des produits pétroliers.
« Navin Ramgoolam avait négocié avec l’Inde et nous importions les produits pétroliers de Mangalore, une compagnie d’État. Ils ont annulé ce contrat afin d’avoir recours aux courtiers. Ils ont volé par milliards de roupies », dénonce-t-il. La STC et l’ancien gouvernement auront à rendre des comptes dans le respect du cadre légal en place.
Paul Bérenger a aussi souligné l’importance du changement dans le sport. « Ce n’est pas possible qu’il y ait des changements partout sauf dans le sport. Pas question que la politique de Money Politics dans le sport continue. Non, Non. Nous respecterons le statut du comité olympique international. Le changement viendra dans le sport aussi. Il faudra se débarrasser des pourris et des trianger dans le sport », a-t-il conclu.