La construction du nouveau pont de GRNO débutera le 16 janvier
Publication quotidienne de Metro News à partir de lundi
Le coup d’envoi des grands travaux par Larsen & Toubro dans le cadre de la construction de la ligne du métro, qui reliera initialement Port-Louis et Rose-Hill, sera donné le 16 janvier. Les travaux débuteront simultanément au Caudan, à Grande-Rivière, à Richelieu et à Rose-Hill. « Les travaux de déblayage et de nettoyage le long de la voie qu’empruntera le métro ont débuté en septembre dernier. Nous avons aussi effectué des tests appropriés. Nous passons maintenant à une autre étape avec la construction des grandes infrastructures qui seront très visibles », fait-on comprendre. Ainsi, la construction de la station du Caudan sera lancée. Un nouveau pont, qui sera utilisé par le métro, sera construit en juxtaposition au pont ferroviaire désaffecté à Grande-Rivière-Nord-Ouest.
« Comme le pont actuel, que tous les Mauriciens connaissent, est trop faible pour être utilisé par le métro, nous avons opté pour un nouveau pont, dont la construction débutera la semaine prochaine. L’actuel pont, qui n’est pas utilisé depuis longtemps, sera conservé comme un patrimoine du pays », souligne une source gouvernementale. À Richelieu seront lancés les travaux pour la construction d’un emplacement considéré comme le centre névralgique du projet Metro Express. Les travaux de construction de la station de Rose-Hill débuteront également le 16 janvier. « Une fois que la construction des principales infrastructures aura été bien avancée, on procédera à la pose des rails », indique-t-on.
Larsen & Toubro a passé une commande depuis le 26 décembre pour une flotte de 18 rames de métro, composés de sept wagons chacun, auprès des constructeurs espagnols CAF. L’entreprise espagnole sera également responsable de la signalisation, d’un système de localisation automatique des véhicules et du système de priorité des signaux de transit reliant la signalisation routière et ferroviaire. Elle fournira aussi du matériel de dépôt et un simulateur de formation de conducteur. La section initiale de 13 km, reliant Port-Louis et Rose-Hill, devrait être opérationnelle en septembre 2019. L’autre tronçon de la ligne du métro jusqu’à Curepipe sera complété en 2021. La ligne comprendra au final 17 stations au sol et deux autres surélevées. Le temps de trajet de bout en bout devrait être d’environ 40 minutes.
Afin de garder le public informé sur l’avancement des travaux, des Metro News seront publiées quotidiennement à partir de lundi. En attendant l’ouverture de ces quatre chantiers liés au projet Metro Express, en ce début d’année, le Progress Report établi par Larsen & Toubro sur les travaux préliminaires engagés indique que les travaux de déblaiement et de “Fencing” du site du Metro Express Depot, à Richelieu, ont été compilés.
Les Geotechnical Investigation Works sur le tracé entre Curepipe et Port-Louis ont été bouclés sur les 12,4 kilomètres prioritaires avec 208 des 252 Geotechnical Investigation Boreholes. Le Topographic Survey sur les 26 kilomètres du corridor urbain a été complété et le Central Electricity Board est engagé dans des travaux de réalignement du réseau électrique dans la région de Rose-Hill et le tronçon entre le stade de Rose-Hill et le centre de Beau-Bassin.
D’autre part, au cours de ce premier trimestre, Larsen & Toubro prévoit des travaux de déblayage sur le tracé entre le Train Depot de Richelieu et Barkly, des Foundation Piling Works aux Urban Terminals de Rose-Hill et du Caudan, et un plan de déviation du trafic au Caudan et à la Chebel Branch Road. La Central Water Authority devra également entrer en action avec le réalignement du réseau d’adduction d’eau entre le stade de Rose-Hill et Beau-Bassin, de même que dans les environs du Caudan. La région de Barkly sera également transformée en un centre nerveux pour les travaux du métro avec la mise en opération d’un Precast Yard sur des terrains appartenant à la société Médine, le long de la Nelson Mandela Road.
Par ailleurs, dans le cadre du Road Decongestion Programme, plusieurs travaux routiers démarreront bientôt, notamment la construction d’un échangeur entre le rond-point de Dowlut et celui de Phoenix. À Quatre-Bornes, tout l’Urban Planning sera revu afin de réorienter le trafic de manière à décongestionner la route Saint-Jean, où une partie de la route sera utilisée par le métro.
Les ouvriers indiens, qui travailleront conjointement avec les Mauriciens, arriveront au pays de manière graduelle. Quelque 2 800 travailleurs indiens sont attendus à Maurice dans le cadre de l’exécution du projet Metro Express. Dans les milieux gouvernementaux, on s’accorde à dire que les travaux, qui sont en voie d’exécution, sont les plus importants à être réalisés à Maurice depuis la construction de l’autoroute Phoenix/Port-Louis. « Nous jetons cette fois la base pour les 50 années à venir », fait-on comprendre.
Début de la modification du paysage routier
Maurice est appelée à vivre une nouvelle phase de son développement à travers l’avènement de plusieurs projets infrastructurels, dont le Metro Express, la A1-M1 Link Road et les échangeurs au centre du pays. Cette année s’annonce riche pour le ministère des Infrastructures publiques. Les changements au paysage routier devront, selon des estimations, être constatés par la population dès cette année.
Le projet Metro Express, au coût d’environ Rs 20 milliards, devrait être opérationnel avant la fin du mandat du présent gouvernement. Les travaux commencent à la deuxième semaine de janvier. Avant l’achèvement de la première phase reliant Port-Louis à Rose-Hill, la deuxième phase de Curepipe à Rose-Hill devrait être entamée. « De nombreuses équipes travailleront ensemble pour que la première phase soit opérationnelle », confie-t-on au ministère des Infrastructures publiques.
Le projet Metro Express entraînera dans son sillage un « remodelling of urbanisation » sur le corridor Curepipe-Port-Louis, vu le nombre d’autobus qui l’empruntent. Un des premiers changements concerne la création de cinq terminaux. « Un projet de développement financé par le privé se fera à chaque terminal urbain », explique notre source. Ce sera notamment le cas du Victoria Terminal, financé à hauteur de Rs 1,5 milliard par le secteur privé, qui comprend des compagnies comme IBL, Transinvest, Innodis et RHT. Les concepteurs du projet se sont inspirés de grands terminaux européens tout en gardant le cachet mauricien. « On se base sur les modèles qui existent à l’étranger, comme à Prague, en Ukraine ou en Roumanie », explique-t-on. Une piazza, une galerie, des magasins et des étals pour quelque 1 000 marchands ambulants seront aménagés.
De plus, ce projet reliera la gare Victoria à la gare du Nord. Un pont raccordant le Victoria Terminal au point de départ du métro, en passant au-dessus de l’autoroute, est à l’agenda des travaux. L’ancien bâtiment de la gare se transformera en un centre commercial et changera tout le visage de la gare du Sud, qui sera doté d’un nouveau terminal d’autobus. Tous les opérateurs autobus, rassure-t-on, seront considérés dans ce projet. Pour cela, une réorganisation de toutes les dessertes des autobus sera mise en œuvre.
Les travaux pour la route A1-M1 et les échangeurs de Pont Fer, Jumbo et Dowlut ne débuteront pas à la date prescrite. En cause : l’un des soumissionnaires, à savoir Gamma-China Road and Bridge Corporation, conteste devant l’Independent Review Panel (IRP) le fait que le contrat a été octroyé à Transinvest-GCC- Bouygues TP. Au départ, 14 soumissionnaires avaient présenté leurs propositions. Après un “pre-qualification exercise”, sept ont été choisis et, parmi eux, quatre retenus pour le “final bidding list”. Le contrat a été alloué au “joint-venture” Transinvest-GCC-Bouygues TP.
Le Central Procurement Board (CPB) avait indiqué à la firme China Road and Bridge Corporation qu’elle n’avait pas le droit de soumettre deux offres – une en son propre nom et une autre à travers un “joint-venture”, qui a été effectué avec Gamma. Ce que conteste la Gamma-China Road and Bridge Corporation. La Road Development Authority (RDA) a écrit au contestataire en avançant que leur challenge « n’est pas crédible ». Raison pour laquelle le “joint-venture” s’est tourné vers l’IRP. Ainsi, le démarrage des travaux sera retardé de 30 jours, le temps que l’IRP rende son verdict. Soulignons que ce projet accuse déjà six mois de retard.
Pour la phase 2 du Road Decongestion Programme, le projet devrait, selon toute probabilité, commencer cette année avec le design. Cette étape comprend la construction d’un tunnel à partir de Pailles vers le Champ-de-Mars en passant par Vallée-Pitot vers le Quai D. Le but est de ne plus circuler à travers Port-Louis. Un parking sera aussi aménagé au Champ-de-Mars. À noter que l’offre des soumissionnaires est à l’étude en ce moment. Le contrat devrait être octroyé le mois prochain.
« Ce sera un “game changer” car plusieurs chemins seront décrétés piétonniers », explique-t-on au ministère des Infrastructures publiques. D’ailleurs, si quelqu’un gare son véhicule dans un endroit non approprié, les autorités concernées se réserveront le droit de le confisquer. Les automobilistes seront appelés à garer leur véhicule sur le parking du Champ-de-Mars et des navettes gratuites seront mises à leur disposition pour qu’ils se rendent au centre de Port-Louis ou jusqu’à leur lieu de travail. « Le prix du parking comprendra aussi le prix du trajet », dit-on. Sur le chemin du retour, les automobilistes emprunteront directement le tunnel. Les feux de signalisation aux abords du Caudan sont appelés à disparaître. Aucun véhicule venant du Sud n’aura le droit d’entrer dans la capitale, évitant ainsi les bouchons.