Message à la nation – Ramgoolam : « Le pays a reculé durant ces 10 dernières années »

Dans son message adressé à la nation à 21h30 hier à l’occasion du 57e anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance et du 33e de la République, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a affirmé que le pays a reculé durant ces dix dernières années. Au chapitre des Chagos, il dira que le gouvernement précédent avait négocié un deal « dans le dos de la population », mais que celui de l’Alliance du Changement est en train de le renégocier. « Nous sommes en train de renégocier l’accord avec le Royaume-Uni au sujet de l’exercice de notre souveraineté sur les Chagos. Nous ne pouvons permettre aucune ambiguïté concernant notre souveraineté sur les Chagos », s’est-il appesanti.
Navin Ramgoolam est d’entrée revenu sur la situation économique et sociale qui prévalait dans le pays au moment de l’accession de l’île à l’indépendance. « Le pays était très pauvre », a-t-il dit, évoquant le travail abattu par les anciens dirigeants du pays pour mettre le pays sur les rails. « Tout ce qui avait été construit avant l’indépendance a été détruit avec l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, en 2014. Tout ce que nous avions construit depuis l’indépendance a été détruit. Au lieu de progresser, nous avions reculé. Un régime-mafia s’est approprié tous les leviers du pouvoir dans l’intérêt d’un clan familial. Ils ont détruit, faussé les chiffres afin de faire croire que le pays progressait. La roupie a perdu 46% de sa valeur avec, pour résultat, que tous les produits de consommation sont devenus plus chers. Ils ont utilisé l’argent des contribuables pour acheter des équipements sophistiqués avec, pour objectif, d’espionner tous les Mauriciens. Il y a eu une répression sans précédent. Ils ont pratiqué la Money Politic et ont laissé les barons de la drogue faire la pluie et le beau temps », a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre a indiqué que le Parlement, qui est le temple de la démocratie, était devenu la risée de tous les démocrates, avec un Speaker agissant comme un goalkeeper politique pour protéger l’ancien Premier ministre. Et d’affirmer que le tirage au sort des interpellations de l’opposition était truqué. « V-dem a classé le pays comme une autocratie. La fraude et la corruption étaient sans limites, et l’unité nationale était remise en cause. »
Navin Ramgoolam a relevé qu’il n’était pas facile « de déloger le régime mafieux », mais que la population s’est montrée patiente. « Le jour des élections, avec une plume et la croix, la population l’a balayé. Le peuple mauricien est un peuple admirable. Les dernières élections ont été une victoire pour la liberté, pour l’unité et pour la démocratie », fait-il comprendre.
Il a poursuivi en affirmant que le nouveau gouvernement a hérité d’un pays en pleine décomposition et que tout est à refaire. « Nous continuons de découvrir les dégâts effectués par l’ancien régime », ajoute-t-il, soulignant que le gouvernement dispose d’une équipe à toute épreuve. « Mon ami Paul Bérenger et moi travaillons comme une équipe, et avec Ashok Subron et Richard Duval, nous faisons ce qu’il faut faire et travaillons d’arrache-pied pour remettre le pays sur les rails », rassure-t-il.
À ceux qui manifestent de l’impatience, Navin Ramgoolam répond que s’ils prennent connaissance de l’ampleur des dégâts, ils comprendront qu’il n’y a pas de baguette magique pour redresser la situation. Ainsi, dit-il, le gouvernement a un calendrier de travail en trois temps. En premier lieu, il fallait faire un constat de la situation économique. « Le bilan est catastrophique et les premières mesures ont été prises. L’inflation s’est stabilisée autour de 2,6 %. »
Les pouvoirs constitutionnels du DPP ont par ailleurs été restaurés. « Nous avons rétabli l’État de droit », revendique-t-il, de même que le droit de vote, en attestent les élections municipales, qui auront lieu le 4 mai. Avec un dépouillement des bulletins de vote le même jour.
Dans le domaine de la politique régionale et internationale, le pays a reculé. Le pays a failli être suspendu de la SADC pour n’avoir pas payé sa contribution, dit-il. Le Premier ministre a cependant affirmé que son gouvernement a redressé la situation. Il a d’ailleurs effectué sa première mission à l’étranger en se rendant au sommet de l’Union africaine.

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