Mères meurtries, enfances v(i)olées…

Détresses majeures que celles de ces mamans ayant des enfants transformés en zombies. Des esclaves des marchands de la mort qui ne jurent plus que par ces substances toxiques ayant pris le contrôle de leur cervelle et de leur corps. Brown Sugar ou drogues synthétiques, ces produits métamorphosent ces enfants et jeunes adultes en démons. Seules dans leur maison, ces mères croulent sous le poids des préjugés : « Akoz twa linn vinn koumsa ! » Isolées, souvent sans le soutien de leur mari, ces femmes meurent à petit feu. Quand ce ne sont pas sous les coups assenés par ces mêmes enfants.
Depuis des années, le drame de ces familles avec des enfants toxicomanes est dénoncé. Ces mamans n’ont que des travailleurs sociaux pour les écouter et les soutenir, et les médias pour se faire entendre. Les autorités, elles, restent totalement imperméables, indifférentes et s’enfoncent dans le mutisme. Ce 26 juin marque la Journée mondiale contre les drogues. Kalpana Koonjoo-Shah et Fazila Daureeawoo réagiront-elles ?
Sur les “kess savon” d’antan ou les estrades d’aujourd’hui, la drogue a été et reste un sujet vendeur. Mais sans plus. Des années 80’, quand le Brown Sugar supplantait l’opium, et depuis 2012/13, avec l’avènement des drogues de synthèse, parmi les politiciens, combien, à l’instar de Cassam Uteem, ont concrètement contribué aux efforts dans cette lutte ? Celui qui a été président de la République versait, quand il était lord-maire, ses allocations au Groupe A de Cassis et au Centre Idrice Goomany. Pravind Jugnauth se targue, lui, de « kass lerin trafikan ». Et à part ça ?
Ce dimanche 23, volontaires auprès du Groupe A de Cassis/Lakaz A, Pouba Essoo et Marie Michèle Etienne proposent trois petites heures en compagnie d’une dizaine de ces mamans meurtries au collège Lorette de Rose-Hill, de 9h30 à 13h. Le temps qu’elles ouvrent leur coeur et fassent entendre leurs cris, leurs colères et leurs questions pendant que coulent leurs larmes de sang…
Un autre collectif de citoyens, constitué via les réseaux sociaux, s’est, lui, engagé à dénoncer et éveiller à une autre cause, d’autres détresses sans nom : celles des enfants de Gaza, en Palestine. La plateforme Boycott, Deter, Shame (BDS) locale, constituée en mars dernier, invite depuis de vendredi, et jusqu’à ce dimanche 23, à une exposition autour de l’horreur vécue par les enfants palestiniens, à Phoenix. Une démarche purement humaine et qui n’a pas de pendant artistique. C’est voulu, car le but est d’amener à réfléchir et à réagir.
Aux yeux du monde, ces atrocités qui sont commises sur des enfants, êtres inoffensifs et sans défense, suscitent bien entendu choc et indignation, mais pas assez de réactions. Des actions comme celle de BDS permettent de changer la donne, d’ouvrir les yeux et les cœurs, et encouragent d’autres à faire la différence. L’indifférence, et pire, le silence et l’inaction, ne doivent plus cautionner la barbarie infligée par les Sionistes d’Israël au nom d’un quelconque combat contre le terrorisme ! Nos enfants, de par le monde, à Gaza comme à Madagascar, en Inde, en Amérique Latine et sur tout le continent africain, ne doivent plus être victimes de conflits d’adultes épris et assoiffés de pouvoir.
Cette semaine s’est terminée… sur des notes plurielles avec la Fête de la musique. La fausse note majeure est venue du fait que, durant ces dix dernières années, les régimes successifs des Jugnauth père et fils n’ont, ici aussi, rien fait de concret pour cette communauté ô combien importante pour le développement d’un pays. Et l’art, il faut absolument le souligner, ce n’est pas seulement que des chanteurs et des musiciens. Ce sont tous ces hommes et femmes de théâtre, ceux qui ont choisi les arts plastiques… Ces artistes sont aussi sculpteurs, peintres, écrivains, poètes, photographes, danseurs, chorégraphes… Partout dans le monde, en Inde surtout, कला(kala, à différencier avec “kala”, orthographié de la même manière mais qui fait référence à la couleur noire) l’art est le poumon d’une nation, d’un peuple. Encore et toujours, hélas, ici, la culture est grossièrement amalgamée aux religions et au socioculturel. Et tant que ce sera ainsi, nous serons condamnés à vivre coincés avec nos détresses et nos démons…

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