« C’est un grand moment d’émotion et d’espoir avec le lancement d’un projet aussi prestigieux. Le film d’Ananda Devi Anenden, “The Comeback”, réalisé par son fils Sharvan, sonne comme une réunification de l’art mauricien. Nous rêvons d’être un pays qui a son cinéma. Le cinéma ce n’est pas que de la politique, mais il est aussi temps que l’industrie cinématographie prenne son envol, car nous avons beaucoup de talents exceptionnels à Maurice. » Tels étaient les propos de Nando Bodha au lancement de la bande-annonce de The Comeback au MCiné, Trianon. Le film sera présenté le 16 février aux MCiné Trianon et Flacq.
Robert Furlong, Gaston Valayden, Nalini Aubeeluck, Edeen Bhugeloo et Palmesh Cuttaree, dont le talent n’est plus à prouver, seront les principaux héros de The Comeback. Nando Bodha explique que « le jeu des acteurs et leur maîtrise prouvent qu’il y a du potentiel chez les talents locaux ». Il ajoute : « La semaine dernière, à la MFDC, on avait réuni les réalisateurs et le secteur bancaire, car les deux vont de pair. Ce qu’on recherche repose sur des réalisations, qui pourront être projetées sur l’échelle internationale. Le cinéma est considéré comme un art pur avec du talent et qui parvient à exprimer une belle histoire. Ce n’est pas nécessaire de faire des films avec de gros moyens budgétaires, mais il faut surtout des scénarios qui parviennent à sensibiliser plus d’un. Nous avons décidé de mettre l’accent sur le “script writing” et on recherche aussi des comédiens capables de toucher par leur naturel. »
Dans The Comeback, comme l’explique Rama Poonoosamy, directeur de l’agence Immedia, Ananda « verse dans la comédie dramatique à la fois l’aspect créatif, indépendant et intuitif ». Une trame qui tourne autour de trois anciennes gloires du cinéma tombées dans l’oubli et qui décide de kidnapper une star bollywoodienne en tournage à Maurice. The Comeback, d’après le script d’Ananda Devi Anenden dans une réalisation de son fils Sharvan, sera présenté dans les salles à partir du 16 février par la Mauritius Film Development Corporation en collaboration avec Dotherobot et Immedia. À travers The Comeback, Ananda Devi montre une autre facette de son talent avec un changement de registre, qui tranche totalement avec Les enfants de Troumaron ou Eve et ses décombres. Rama Poonoosamy a aussi fait ressortir que « chaque décennie apporte son lot de comédiens ». Il poursuit : « Il y a eu Ramesh Tekoi, avec Et le sourire revient. The Comeback réunit aussi beaucoup d’ingrédients palpables pour en faire un film d’exception. Il faut encourager nos talents. En février, il y aura la sortie de Bénédiction, film de Miselaine Duval et celui de The Comeback. C’est un bon début. Il faut donner la chance à notre cinéma mauricien d’émerger et cela ne peut se faire que par le talent, la persévérance, la volonté et l’encadrement de tout un chacun. »
Sharvan Anenden, fils d’Ananda Devi Anenden, est venu à Maurice en 2015 pour le repérage. « The success of the film lies with the chemistry of the actors, with the dialogues, the way they act. C’était une belle expérience et, si tout se passe bien, je prépare une autre réalisation », dit-il. Nalini Aubeeluck parle d’émotions engendrées lors du tournage, mais aussi du stress, de la persévérance et finalement de la joie d’avoir pu endosser son rôle. « Le cinéma mauricien doit avoir sa place dans la société. C’est intéressant de voir que le National Art Fund a pu revoir le plafond à la hausse, mais il y a encore beaucoup de chemins à parcourir pour que nous arrivions à décoller dans ce secteur », souligne-t-il.
Gaston Valayden, le dramaturge, a, lui, choisi de parler de la synergie qui planait lors du tournage. « Ananda, en tant qu’écrivain, nous a livré une autre facette de son talent. Les dialogues, la composition de l’équipe et le jeu d’acteurs de chacun d’entre nous ont permis à chaque comédien de trouver ses marques. The Comeback sera en salles le 16 février et toute critique, constructive ou pas, aidera à s’améliorer. J’invite d’abord chaque Mauricien à prendre le temps de voir ce film avant de se faire une opinion », explique-t-il. Robert Furlong, lui, se décrit comme un acteur-interprète. « Je retiens cette belle complicité et cette osmose entre les comédiens, sans parler des moments de travail, de fous rires, un tout qui au final a apporté une vraie bouffée d’énergie », dit-il.