Madan Dulloo : « ma présence au dévoilement de la statue de SAJ était importante »

Le leader de l’Union socialiste mauricienne (USM), Madan Dulloo, était présent lors du dévoilement de la statue de feu sir Anerood Jugnauth au Caudan Waterfront. Il explique pourquoi il a fait le déplacement pour assister à cet événement. Dans l’interview qui suit, il soutient que c’était important en tant qu’un des membres fondateurs du MSM et un proche collaborateur de SAJ dans le passé que « je sois présent lors du dévoilement de sa statue au Caudan en face de la Place d’Armes et de l’Assemblée nationale ». L’ancien ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources marines, s’exprime aussi sur plusieurs dossiers, notamment la drogue, le projet de loi sur le financement des partis politiques, les travaux parlementaires et les mesures budgétaires. Il revient sur sa révocation en tant que ministre de l’Agriculture.

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Comment se présente la campagne électorale de l’USM sur le terrain ?
À ce stade, la campagne de l’USM est bien engagée sur le terrain. Nos membres sont très actifs et engagés dans les différentes circonscriptions, nous procédons à la consolidation de nos structures et nos antennes. Nous descendons sur le terrain dans différentes circonscriptions. Nous avons fait le déplacement dans le Nord et au No. 10, surtout avec l’annonce de la tenue de l’élection partielle dans cette circonscription.
Dès que l’annonce a été faite qu’il y aura une partielle au No 10, l’USM a tout de suite annoncé qu’il présentera un candidat dans cette circonscription. Nous avons eu l’occasion de constater les problèmes rencontrés par les habitants et les opérateurs économiques de la région. Je me souviens avoir accordé dans le passé des facilités et des équipements et les infrastructures nécessaires. Je pense surtout aux planteurs, aux éleveurs et aux petites et moyennes entreprises de la région.
Avec le mauvais temps qui a prévalu ces derniers temps, de nombreux planteurs et pêcheurs ont souffert. Nous ne sommes pas encore entrés dans une campagne électorale réelle. Nous profitons quand même de nos réunions et de nos rencontres pour proposer des solutions à différents problèmes et pour présenter les grandes lignes de notre programme gouvernemental.

Est-ce que lors de vos descentes sur le terrain, on vous a demandé si l’USM compte aller seul aux élections générales ou en alliance ?
Bien sûr, c’est la question principale que tout le monde me pose. Je peux vous dire que nous sommes très sollicités par les membres de différents partis politiques pour nous dire pourquoi ne pas se rallier à eux, y compris les deux blocs parlementaires, c’est-à-dire l’alliance gouvernementale et l’opposition. Il y a aussi un nombre important de citoyens qui nous demandent pourquoi ne pas constituer une troisième force. Peut-être que c’est une frange de l’électorat qui prévoyait de s’abstenir ou de voter pour une formation autre que l’alliance gouvernementale ou le bloc de l’opposition. Dans ce contexte, nous avons eu des consultations avec les différents partis qui ne sont pas représentés au Parlement, en particulier Linion Moris et En Avant Maurice.
Nous allons fixer incessamment des réunions de concertation pour décider si nous irons en alliance avec les partis extraparlementaires. Je n’aime pas trop utiliser ce mot troisième force, car dans beaucoup de pays où règnent la démocratie et le même système parlementaire que le nôtre, la tendance de l’électorat est de voter pour les deux principaux blocs et il est très difficile pour un troisième bloc de faire la différence. C’est pourquoi, à ce stade, nous sommes toujours en consultations. Attendons donc la dissolution du Parlement, car l’expérience du passé a démontré que les alliances électorales se constituent après la dissolution du Parlement.

Expliquez-nous votre présence lors du dévoilement de la statue de SAJ au Caudan…
J’ai connu sir Anerood Jugnauth quand j’étais encore élève, puis quand j’étais enseignant dans un collège à Rivière-du-Rempart. C’est SAJ qui avait signé mes formulaires pour la demande de mon passeport pour mon admission à l’université de Londres et au Middle Temple.
À mon retour à Maurice comme avocat, c’est lui et Khader Bhayat qui avaient insisté pour que je sois candidat aux élections générales de 1976. Suite à mon refus, il est même allé voir mes parents pour les convaincre. J’ai été élu en 1976 dans la circonscription No 6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or) et lui au No 7 (Piton/Rivière-du-Rempart). En tant que leader de l’opposition, il était d’accord avec les députés de l’aile gauche du MMM, dont je faisais partie et qui préconisait le “self-reliance” pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Lors des crises politiques après la formation du gouvernement de 60-0 suite aux élections de 1982, je l’ai soutenu avec Khader Bhayat sur la question des subsides sur le riz et la farine. Et puis, après l’affaire Amsterdam, il m’a sollicité pour être ministre afin de sortir le pays de la crise.
J’ai participé à la prise de décision pour ériger des monuments pour nos grands tribuns, que ce soit à la Place d’Armes ou ailleurs, y compris pour les frères Bissoondoyal et SSR. Lors des dépôts de gerbes pour la Fête du Travail le 1er mai dernier, toujours auprès des grands tribuns sur la Place d’Armes, j’ai noté un grand manquement, c’est-à-dire le monument de SAJ. C’est donc important, en tant qu’un des membres fondateurs du MSM et un proche collaborateur de SAJ dans le passé, que je sois présent lors du dévoilement de sa statue.

Quel regard portez-vous sur le budget 2024-25 ?
J’ai eu l’occasion d’écouter non seulement le discours du budget, mais aussi les différentes interventions au Parlement, ou les commentaires des membres du public. En général, un fort pourcentage de la population a bien accueilli certaines mesures budgétaires qui les touchent. J’ai analysé le bilan du ministre des Finances et les perspectives économiques. Cela est encourageant lorsqu’il a fait ressortir qu’il y a eu une hausse dans le revenu mensuel de la population et il a assuré que le revenu mensuel de chaque foyer va s’améliorer davantage, et que c’est pourquoi il a décidé de cibler les différents groupes vulnérables. Le salaire minimum garanti passera ainsi à Rs 20 000 avec la possibilité d’une éventuelle hausse au début de l’année prochaine.
Pour les élèves du cycle secondaire, le ministre a promis d’accorder le subside sur les frais d’examens pour ceux qui ont échoué une première fois aux examens du SC et du HSC. Il a annoncé dans son bilan qu’il y a eu un taux de croissance exceptionnel ces dernières années, soit de 7% du PIB, et que ce taux va augmenter. Pour ce qui est du PIB, il a fait savoir que son objectif cette fois-ci, après qu’il a atteint Rs 600 milliards, est d’atteindre Rs 1 000 milliards. Il a aussi fait savoir que la dette du gouvernement et le ratio de la dette publique par rapport au PIB vont diminuer d’ici juin de l’année prochaine.

La classe moyenne ne semble pas satisfaite…
En général, le ministre des Finances a présenté un bilan positif et a fait des prévisions pour améliorer ce bilan. En tant que leader d’un parti politique, je souhaite que cet objectif soit atteint. Il y a quand même un pourcentage de mécontents, surtout après l’annonce que le salaire minimum garanti passerait à Rs 20 000. Cette hausse est susceptible de créer un décalage dans les grilles salariales pour les salariés qui touchaient ce montant après plusieurs années de service. Leurs collègues du bas de l’échelle vont ainsi atteindre presque le même niveau salarial qu’eux qui comptent plusieurs années de service. Il faut donc une révision salariale le plus vite possible.
Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a déjà fait savoir qu’il viendra avec sa proposition de réalignement salarial et que le Pay Research Bureau a déjà commencé à travailler le dossier. Une section du secteur privé a déjà commencé à se plaindre en disant que le gros des dépenses viendra du secteur privé. Il faut harmoniser l’échelle salariale de tous les salariés, que ce soit dans le secteur privé ou dans la fonction publique. Je note aussi qu’il y a un peu de mécontentement dans la classe moyenne en général. Certains affirment qu’on a pris des mesures pour ceux se trouvant au bas de l’échelle, mais pas pour la classe moyenne. Il y a aussi beaucoup de mesures pour les petites et moyennes entreprises. Je me souviens que, dans le passé, nous avions mis sur pied des maisons de planteurs, des maisons d’éleveurs, des maisons de pêcheurs ainsi que des centres pour encadrer les opérateurs économiques. Maintenant, les ministres concernés doivent s’assurer que leurs officiers et techniciens descendent sur le terrain pour encadrer les opérateurs économiques pour produire.
Dans le passé, Maurice était un des gros exportateurs de produits alimentaires. You name it, comme dirait l’autre. Les fruits, les légumes, les produits de mer, les crustacés et le poisson, étaient exportés vers l’Europe, vers La-Réunion et vers l’Afrique. À l’époque, nous allions même montrer aux pays africains quels produits exporter. J’avais même mené une campagne sur les bienfaits du fameux brède mouroum. J’avais fait le déplacement au Soudan, en Éthiopie pour expliquer quelle variété de brède mouroum il fallait planter. Ces pays faisaient face à la famine, et maintenant ils sont bien avancés et exportent même vers l’étranger.
L’île Maurice peut devenir le hub de la région, que ce soit au sein du COMESA, de la SADC ou au sein de l’Union africaine. Nous étions un des leaders en gestion de production alimentaire, les produits de mer, mais aussi du côté financier, industriel et du tourisme.

Qu’en est-il de l’industrie touristique ?
D’après les statistiques, l’industrie touristique fait bien en ce moment et maintenant, il faut attirer les touristes de tous les niveaux. Je ne suis pas d’accord avec le fait qu’il faut cibler uniquement les touristes qui sont riches et oublier les autres. Je parle des touristes de tous niveaux pour que la population puisse avoir l’occasion de s’impliquer directement.
À l’époque, lorsque les touristes débarquaient à Grand-Gaube, Cap-Malheureux, Trou-d’Eau-Douce, Blue-Bay, ces derniers résidaient dans les résidences des Mauriciens dans les villages. Beaucoup de résidences touristiques tournaient à plein régime ainsi que les petits snacks du coin.
Malheureusement, aujourd’hui, ce n’est plus le cas et les touristes viennent ici à travers ce que nous appelons l’all-inclusive package. Ils résident seulement dans les hôtels et ne fréquentent pas les villageois. Il faut diversifier notre accueil et c’est à ce moment-là que le petit business va s’épanouir.

Et quid de la drogue ?
À ce jour, il y a un véritable problème de sécurité dans le pays en raison de la dégradation des mœurs. Maintenant, tous ces petits villages sont affectés par la drogue et certains jeunes deviennent agressifs envers les touristes et ceux qui ont de l’argent. À l’époque, nous organisions régulièrement des réunions entre la police et les villageois pour sensibiliser à la sécurité. Il faut recommencer cet exercice. Il est bon de prendre des initiatives sur les plans national et international pour contrôler la drogue et que Maurice devienne un Drug Free Country.
Lorsque nous parlons de la drogue, cela me fait penser au rapport du Select Committee que j’avais déposé en 1985. Ce rapport avait entraîné l’arrestation de quatre députés à Amsterdam. Donc, à cette époque, il y avait des politiciens qui étaient directement impliqués dans la drogue.
Malheureusement, je présente mes excuses à tout un chacun pour le dire, il y a des politiciens de tous bords qui sont impliqués. Je suis sur le terrain et j’exerce encore comme avocat ; je reçois pas mal d’informations. Il y a des politiciens qui sont impliqués dans la drogue. Et là, je sollicite le judiciaire et l’exécutif, surtout la force policière et le Parlement pour revoir la loi et les règlements concernant la sécurité et le trafic de drogue, la réhabilitation et la réinsertion des victimes de la drogue. Dans le passé, nous encadrions les écoles, les familles dans ces endroits sensibles pour les remettre sur les rails tout en mettant à leur disposition des activités saines et rémunérées pour qu’elles ne récidivent pas.

Quel regard portez-vous sur les travaux parlementaires ?
Je dois lancer un appel à tout le monde, surtout les parlementaires des deux blocs. Le Parlement est en fait à la tête de toutes nos institutions. Les députés sont des élus du Peuple. Le Parlement doit être un exemple pour les citoyens, plus particulièrement la jeunesse. Il faut que la population éprouve le respect pour le Parlement, qu’elle ait le respect pour la loi qui est votée au Parlement et qui va s’appliquer à chaque citoyen. Si on projette une mauvaise image du Parlement, quel respect les jeunes auront pour le celui-ci ?
Auparavant, la jeunesse mauricienne ne pouvait pas suivre les débats parlementaires et éprouvait un respect pour le Parlement. Kan sak depite zour so kamarad, li pou zoure parey. La jeunesse est en train de constater à quel niveau ses représentants sont tombés. Et c’est pourquoi, avec tout le respect que j’éprouve pour le Parlement, je lance un appel à tout le monde. Les parlementaires sont suivis de près par toute la population et devront se comporter correctement. Il faut avoir une certaine retenue pour que les jeunes intellectuels aspirent à devenir un Honorable Member un jour.
Les jeunes doivent respecter la police, leurs enseignants, leurs animaux et leurs familles. Pratiquement tous les jours, on dénigre la force policière. Quel respect, donc, les jeunes vont éprouver pour cette police ? Il y a aussi des policiers qui, malheureusement, ne se comportent pas comme il se doit pour mériter le respect. Je pense qu’il faut commencer par donner des cours aux jeunes parlementaires pour savoir comment il faut se comporter dans l’hémicycle d’après les Standing Orders. Les policiers doivent être disciplinés également. Vous allez être étonné du nombre de policiers qui sont directement impliqués dans des activités illégales et même criminelles, y compris le trafic de drogue.
Lorsqu’une affaire arrive en Cour, il est évident que, d’après certains témoignages, il est indiqué que certains policiers mènent leur enquête de telle manière que nous n’arrivons pas à mettre la main sur les gros trafiquants, mais que nous procédons plutôt à l’arrestation des consommateurs et des ti marsan. Il faut redonner le respect au Parlement et à la force policière.
Par ailleurs, je suis ravi de constater qu’on a prévu de rehausser les infrastructures dans les écoles, mais là encore, il y a encore des doléances faites par les responsables d’établissement. Je souhaite que ce problème soit résolu le plus vite possible.

Pourquoi, d’après vous, le pays n’a pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire ?
Tout développement devrait se faire en harmonie avec la nature, avec l’objectif principal que nos terres nourrissent la population comme il se doit. Dans le passé, nous avions déjà atteint l’autosuffisance alimentaire, mais malheureusement, j’ai dû payer les frais politiques lorsque j’avais préconisé l’énergie renouvelable. J’avais introduit la production de l’électricité à partir de la biomasse, de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et celle des vagues. Malheureusement, le lobby pour l’énergie fossile a fait que je sois mis sur la touche comme ministre de l’Agriculture.
Maintenant, nos lagons sont pollués et nous avons éliminé des milliers d’arpents de plantations. Au lieu de manger ce que nous produisons, nous importons tous nos produits alimentaires. Je le dis avec certitude que nous pouvons atteindre à nouveau l’autosuffisance alimentaire. Cela n’a pas été facile d’empêcher le développement sur le ruisseau de Terre-Rouge. Moi-même, j’ai grandi à Roche-Bois et à Sainte-Croix, à Vallée-des-Prêtres et Plaine-Verte. J’avais préconisé un système pour protéger nos lagons, nos forêts, nos espèces endémiques, nos plantations, nos montagnes, pour permettre aux oiseaux migrateurs de venir à Maurice, pour préserver nos îlots autour de Maurice sur lesquels certains voulaient construire des hôtels. Je dois remercier feu sir Gaëtan Duval qui était ministre du Tourisme.
Je donne un exemple. Le défunt chanteur Carlos voulait construire un hôtel à l’île-aux-Bénitiers et à l’île-aux-Aigrettes. La majorité des ministres étaient d’accord. Je n’étais pas d’accord, car l’île était peuplée de plusieurs variétés d’oiseaux. Après une visite sur les lieux, feu SGD et Carlos ont décidé de ne pas aller de l’avant avec le projet. L’autre cas est la sucrerie de Saint-Antoine. Je voulais que Saint-Antoine devienne l’exemple mondial du développement durable, un modèle pour produire tous les produits bio, y compris des fruits et des légumes, des fruits de mer et du sucre bio dans la région du Nord.
Malheureusement, après que j’ai procédé à l’ouverture du Farmers Service Centre à Goodlands avec des représentants étrangers qui voulaient investir dans ce secteur, j’ai été révoqué du gouvernement. Je n’étais pas d’accord avec la réalisation d’un projet hôtelier sur la plage de Saint-Antoine. Big Clash au gouvernement. C’était quelque temps avant ma révocation comme ministre.

Et qu’est-ce qui s’est passé ?
Heureusement, la veille où on allait me mettre à la porte du gouvernement, le promoteur du projet s’est fait arrêter dans l’Atlantique à bord de son yacht par la Drug Enforcement Agency des États-Unis avec une cargaison de drogue. Je dois saluer le Premier ministre à l’époque, feu sir Anerood Jugnauth, qui a fait appel à tous les ministres qui n’étaient pas d’accord avec ma prise de position. Si j’ai pu réussir en tant que ministre à atteindre l’autosuffisance alimentaire, c’est grâce au soutien de feu sir Anerood Jugnauth. Il m’avait désigné pour être le représentant et le porte-parole de Maurice dans toutes les instances régionales et internationales. Maurice était alors le modèle international pour le développement durable et la transition énergétique. J’étais le porte-parole des ACP, des pays non-alignés, des SIDS et auprès du G20, de l’Union européenne, de l’UNCTAD et de l’OMC, entre autres.

Quel est votre souhait pour le pays ?
J’ai toujours travaillé pour militer en faveur d’une République fière, juste et prospère où règne plus de justice, de liberté et d’égalité. Donc, à l’USM, nous faisons tout pour promouvoir les grands principes du parti.
Malheureusement, nous avons constaté que dans certaines régions la situation connaît une nette détérioration et qu’il y a trop de tensions entre différents protagonistes. J’ai écouté l’appel lancé par beaucoup d’organisations socioculturelles et religieuses qu’il faut rassembler des gens de bonne volonté, d’expérience et ayant la vision nécessaire pour transcender les différences et les conflits actuels. Tout le monde doit se mobiliser pour offrir à la génération future les valeurs nécessaires pour façonner une République plus juste, plus solidaire, plus propre. Tout cela va rendre possible le développement durable, l’épanouissement de chacun de nous en harmonie avec la nature.

Que pensez de la loi sur le financement des partis politiques ?
Il est grand temps de légiférer pour réglementer, contrôler et superviser le financement des partis politiques à Maurice. Nous avons essayé de le faire à maintes reprises dans le passé. Il y avait la commission Sachs avec un Draft Bill, un Select Committee, puis un Ministerial Committee, et tout cela dans le cadre de l’accord de l’United Nations Convention Against Corruption, de l’African Union Convention on Preventing and Combatting Corruption que Maurice avait signé et ratifié, mais à chaque fois, il me semble que la mafia dans le monde politique a pu contrecarrer le processus.
J’espère que cette fois-ci la Money Politics n’aura pas la main haute et que ce projet de loi sera adopté par le Parlement. Je fais donc un appel à tous nos parlementaires de participer aux débats et de voter ce projet de loi, car on a besoin d’une majorité de trois quarts pour amender l’article 41 de la Constitution proposée par le gouvernement pour accorder plus de pouvoir au commissaire électoral et à l’Electoral Supervisory Commission.
Je conviens que ce n’est pas un projet de loi parfait. L’USM a déjà fait des suggestions à ce sujet, par exemple lors de notre rencontre avec le commissaire électoral. On avait fait ressortir la nécessité de revoir le délai pour l’enregistrement des partis, la contestation de cet enregistrement et le recrutement du personnel pour la tenue des élections et du dépouillement, surtout si on décide de faire le décompte le même jour après la fermeture des bureaux de vote.

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