Monique Dinan
En cette année 2018 où la presse nous ramène aux célébrations du 50e anniversaire de notre Indépendance, notre pays pleure et se lamente des manquements qui ont retardé un développement ancré sur de solides fondations. Essayons d’interpréter les signes des temps de ce premier mois de notre année d’anniversaire et de faire partager la responsabilité à ceux qui ont fragilisé notre pays à des moments cruciaux.
Il y a, pour commencer, notre personnel politique – hommes et femmes – qui ont assumé de hautes fonctions et ont orienté les prises de décision majeures au devenir de notre pays. Combien parmi eux, avec les compétences nécessaires pour se présenter aux élections, ont été animés de façon constante par l’honnêteté et un vrai désir de servir et de réunir la population au lieu de la disperser pour favoriser ses proches ou son groupe ethnique ? Combien se sont laissés aveuglés par un besoin de profiter des occasions d’un bon salaire, d’un m’as-tu vu et même, par la suite, de se remplir les poches … ou le coffre-fort quand il fallait se tenir à l’abri des banques ou du fisc.
Combien de fonctionnaires dans des postes d’autorité pour les prises de décision ont cherché leur part du gâteau en octroyant des contrats majeurs à ceux qui allaient savoir les remercier par la suite, d’une façon ou d’une autre ?
Combien de citoyens, de toute la société adulte des secteurs privés et publics, n’ont pas su privilégier la qualité du service, le vite fait étant plus important que le travail bien fait, avec comme mot d’ordre le maximum de profits.
Combien de familles, aisées comme pauvres, où l’encadrement des enfants a fait défaut, d’une part pour leur transmettre les valeurs de l’honnêteté et du travail bien fait, et d’autre part, pour leur assurer une famille stable où l’on prend le temps nécessaire pour dialoguer et être heureux ensemble ?
Après ce rude coup de semonce et cet important ruissellement dont les plus démunis ont grandement fait les frais, nous savons toutefois que le soleil ne va pas nous déserter pour longtemps… Notre pays a quand même mérité sa réputation d’une île où brille le soleil de la chaleur humaine, de la solidarité, de l’efficience, de la danse et de la bonne bouffe… Autant de lettres de créance qui ont réussi à illuminer notre pays au plan international.
Que retiendront de ce jubilé nos moins de 20 ans, l’avenir de demain? De belles réjouissances certes mais aussi et surtout l’or solide des bonnes résolutions qui permettent d’avancer au lieu de piétiner.
•Des familles ancrées sur des amours solides qui savent avancer, de plus en plus fortes.
•Des femmes conscientes qu’elles sont les piliers de paix sociale par la qualité d’amour qu’elles entretiennent vis-à-vis de leurs époux et enfants.
•Honnêteté et travail bien fait vont nécessiter parfois de gros sacrifices.
•A chaque Mauricien, une unique vie axée sur de plus en plus d’amour à recevoir certes, mais encore plus à donner.
•A l’école de prière de toutes nos religions, qui nous invitent à sortir de nous-mêmes, à regarder plus haut et à n’avoir rien à renier de notre vécu.