Leçons à retenir

Même un petit pays comme Maurice peut donc l’emporter face à des puissances étrangères telles que les États-Unis et le Royaume-Uni ! C’est la réaction épidermique à la nouvelle « historique », tombée ce jeudi concernant la lutte de Maurice pour le retour des déracinés de l’archipel des Chagos sur leurs îles. Cet accord politique, qualifié judicieusement d’historique, par lequel le Royaume-Uni a reconnu la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos, est salué et commenté diversement, il va de soi, tant par les instances nationales qu’internationales. Cette avancée dans cette lutte âpre verra, suivant les procédures, le retour de ceux et celles désirant rentrer chez eux, y démarrer une vie – il convient de le souligner, à partir de rien –, et de s’investir dans le développement de leurs îles. Ainsi s’ouvre donc ce nouveau chapitre pour ces compatriotes qui opteront pour ce choix. Et c’est un des nombreux aspects que retiennent plusieurs observateurs, qui voient là un dénouement positif.
Cet accord indique aussi clairement que l’ensemble des îles sera accessible aux habitants, à l’exception de celle de Diego Garcia. Le parti de gauche Lalit, qui est une des instances ayant le plus longtemps milité pour la rétrocession des îles de cet archipel, appartenant à la République de Maurice, à ses citoyens, et à la démilitarisation de la zone de l’océan Indien, avec le démantèlement de la base militaire américaine de Diego Garcia, s’insurge, avec des arguments plausibles, sur cet aspect. De fait, Lalit rappelle avec raison que la Cour internationale de justice (CIJ) autant que l’Assemblée générale des Nations Unies stipulent que la souveraineté de Maurice comprend l’archipel des Chagos, incluant Diego Garcia. Ce qui amène Lalit à évoquer un exercice de « vande istorik » dans le deal présenté par Pravind Jugnauth à la nation mauricienne à la veille des élections générales ! Tout est encore à faire (ou défaire, ou refaire, c’est selon…). Quel impact cette dernière carte maîtresse aura-t-elle lors du scrutin tant attendu ? Difficile de le dire à ce stade.
L’exemple des efforts d’un petit pays face à des superpuissances de ce monde peut avoir des retombées intéressantes s’inscrit aussi dans le conflit entre l’armée sioniste d’Israël contre le peuple palestinien. Cette semaine est marquée par deux éléments de prime importance. D’abord, ce lundi 7, cela fera un an que le génocide, devant les yeux grands ouverts du monde, se déroule sans qu’aucune action concrète n’ait été prise pour stopper les massacres de l’armée de Benjamin Netanyahu. L’autre événement important, c’est l’arrivée de l’Iran dans le conflit, avec des attaques de missiles sur Israël.
Certaines réactions occidentales, véhiculées par les médias classiques, ne manquent pas de faire réfléchir. Ainsi, que Benjamin Netanyahu fasse valoir ses droits de riposter et d’attaquer la Palestine, le Liban et le Yémen, entre autres, prétextant combattre le terrorisme et en profiter pour éliminer les Palestiniens, cette décision doit être respectée. Mais que des pays comme l’Iran aient l’audace de répliquer, il n’en faut pas moins pour que certains montent sur leurs grands chevaux ! Cette perception de justice à deux vitesses perdurera donc encore très longtemps, semble-t-il !
L’exercice de « met for gayn for » auquel nos politiques de tous bords se sont prêtés il y a quelques jours, avec les promesses d’augmentations des pensions et la gratuité des produits pharmaceutiques, entre autres, ne donne pas le tournis. Plutôt, ces attitudes rendent perplexes. Nos décideurs sont-ils tombés sur la tête ? Pravind Jugnauth réalise-t-il qu’en distribuant l’argent (des contribuables) ainsi, plutôt que de faire des heureux (probablement dans l’instantané), il crée un peuple d’assistés ? Où sont passées les valeurs inculquées par nos grands-parents à l’effet que la récompense des efforts et des sacrifices n’a aucun prix ? Que fait-il des leçons de nos parents qui nous ont élevés avec la culture de l’engagement ?
Si tout est donné, qui se donnera la peine d’apprendre pour avoir de bons résultats, d’investir pour s’assurer un avenir paisible, de construire une maison pour mettre les siens à l’abri ? Donner, c’est bien. Encore faut-il savoir quoi et que donner. Et l’impact sur notre économie, nos investissements, les grands penseurs de Jugnauth fils y pensent-ils ? L’opposition, quant à elle, gagnerait à rappeler ces facettes de notre culture.

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Husna Ramjanally

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