Le Parti travailliste à l’épreuve

Un mauvais vent semble souffler ces derniers jours sur le Parti travailliste à la lumière de ce qui s’est passé cette semaine. Alors que tout le monde avait l’impression que la réunion du bureau politique de ce parti permettrait d’entériner les discussions en cours entre, d’une part, le leader du MMM, Paul Bérenger, et celui du PMSD, Xavier-Luc Duval, et, d’autre part, celui du Parti travailliste, il semblerait que les débats se soient finalement portés sur la situation confuse à l’intérieur de ce parti. Il se trouve qu’un des dirigeants de ce parti, en l’occurrence Satish Faugoo, ait choisi la veille de cette réunion pour faire une sortie en règle contre son leader, l’accusant de faire cavalier seul, notamment dans le cadre de ses discussions avec les autres partis de l’opposition.

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On sait qu’au sein des partis politiques, dont le Ptr, les uns et les autres ont l’habitude de se critiquer pour, finalement, se mettre d’accord contre un ennemi commun. Mais il semble que cette fois, les choses sont allées plus loin. Au point qu’un comité disciplinaire a été institué pour entendre deux membres, soit Satish Faugoo et Yatin Varma, qui avait critiqué son parti dans une interview accordée à Week-End. Le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, n’y a pas de son côté été de main morte puisqu’il parle de démarches entreprises par des « judas politiques », qui n’auraient pas hésité à rencontrer apparemment le leader du MSM.

On ne peut à ce stade mesurer la gravité de la situation au sein de Ptr, mais nous notons qu’un autre travailliste, à savoir Cader Sayed-Hossen, parle de climat de malaise. À entendre les commentaires au sein du Ptr, certains sont convaincus que Navin Ramgoolam devrait revoir sa façon de gérer son parti. Il semblerait que depuis l’assemblée générale de ce parti, organisée il y a peu, certains problèmes n’ont pas encore été résolus.

La question de leader adjoint en est une. Certains dirigeants ont déjà fait entendre leur voix à ce sujet. On s’étonne par exemple qu’alors que Arvin Boolell occupe les fonctions de chef de file des parlementaires travaillistes au Parlement, au sein de son parti, il n’occupe officiellement que le poste de directeur des Field Operations. Ce qui lui vaut les quolibets de ses adversaires au Parlement.

Pourquoi ne pas lui confier le poste de leader adjoint, même si cela ne veut pas dire qu’il doit remplacer le leader, comme l’explique Navin Ramgoolam lui-même. Et ce n’est là qu’un problème. Il semble en effet qu’il y en ait encore d’autres à régler. Tout cela pour dire que l’évolution de la situation au sein du Ptr est suivie avec intérêt. La réussite d’une éventuelle alliance ou un arrangement politique des partis de l’opposition, encore en discussion, et pas encore conclu, dépendra grandement de la stabilité au sein du Ptr. Or, le pays a besoin à tout prix d’une alternative crédible capable de faire face à un gouvernement qui s’essouffle et montre de nombreux signes de faiblesse, notamment au niveau de la gestion des institutions du pays.

L’affaire Franklin, qui ramène la détention provisoire de Bruneau Laurette au second plan, en est une illustration. Personne ne comprend pourquoi les autorités n’ont pas collaboré avec les autorités françaises à La Réunion depuis 2019. L’Attorney General, Maneesh Gobin, n’a pas été en mesure de répondre à cette question, malgré l’insistance de la presse mercredi dernier. La perception est que la coopération régionale en ce qui concerne ce dossier précis n’a pas fonctionné. La question d’accord d’extradition est pour le moment un faux débat. D’ailleurs, le traité signé entre Maurice et la France l’année dernière n’a pas encore été approuvé par les instances parlementaires françaises.

Alors que les débats sur tous ces dossiers d’importance nationale vont se poursuive, la publication des résultats des examens de HSC, organisés l’année dernière, et celle de la liste de lauréats nous ont permis de changer momentanément nos idées. Il est heureux de constater que le taux de réussites tourne autour de 92%. Félicitations à ceux qui ont réussi leurs examens et félicitations spéciales aux nouveaux lauréats. Gardons espoir qu’ils pourront se mettre au service de leur pays une fois leurs études supérieures terminées…

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