La marmite politique en ébullition

Déjà perturbées par la pandémie Covid 19 et sa souche omicron toujours actives dans l’ile, la commémoration de l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage ainsi que la célébration de la fête du printemps seront sérieusement occultées par le décompte des voix obtenus par Ivan Collendavelloo et Jenny Adebiro lors des élections générales de novembre 2019.

- Publicité -

C’est vrai que tout le monde réclame un décompte rapide au lieu d’attendre la fin des élections régionales à Rodrigues. Cela n’exclut pas l’octroi d’un délai raisonnable pour permettre aux principaux concernés de s’organiser. Fallait-il vraiment choix le 1er février, date de la commémoration de l’abolition l’esclavage et qui coïncide cette année avec le nouvel an Chinois pour le faire. Si les décideurs ont choisi de proclamer le 1er février jour férié, il y a bien une bonne raison. Ivan Colledavelloo et Jenny Adebiro, deux principaux protagonistes concernés par le décompte des bulletins de vote se sont tous les deux élevés contre ce choix malheureux. « Je regrette que les organisateurs de ce décompte n’aient pas songé à l’impact que peut avoir le choix du 1er février qui est un jour de congé sur le tissu religieux et culturel du pays », devait déclarer diplomatiquement Le Mauricien. Ailleurs, il ne s’est pas privé pour s’en prendre au peu de respect démontré par les décideurs pour deux communautés du pays, les descendants d’esclaves et la communauté chinoise et s’est demandé si tous les jours fériés étaient traités avec le même manque de considération. Le leader du MMM,Paul Bérenger évoque une maladresse de la part des autorités concernées

Ceux présents à la réunion du comité des parties prenantes mercredi pour décider d’un jour pour l’organisation du décompte déplore également les conditions regrettables dans lesquelles, elle s’est déroulée. En premier lieu, Jenny Adebiro s’est retrouvée dans une situation où elle était la seule qui n’était pas la profession légale. Le droit de se faire accompagner par son avocat lui a été refusé catégoriquement et son avocat a été forcé par la police à évacuer les lieux. De plus, la situation s’est développée de telle manière qu’elle se serait vu obligé de démontrer son aisance à s’exprimer en la langue de Shakespeare. Ce qu’elle a fait sans difficulté.

Donc l’attention sera fixée sur le résultat du nouveau décompte mardi à moins que l’intense cyclone Basirai se dirige vers Maurice n’en décide autrement. En fait, après chaque élection générale on assiste à la déposition en Cour suprême d’une série de pétitions électorales pour contester les élections des uns ou des autres. Une de ces pétitions avait débouché sur la disqualification d’Ashok Jugnauth comme député ouvrant la voix à l’élection de Pravind Jugnauth au Parlement lors d’une élection partielle. Un cas connu est celui de Gaëtan Duval VS Romriki Ramsamy  qui avait débouché sur la disqualification de ce dernier.  Les cas de recomptage sont rares. Dans un des rares cas connus, le recomptage a confirmé l’élection du député élu. Tenant en compte le nombre de voix qui séparent Jenny Adebiro à Ivan Collendavelloo, les observateurs avisés voient difficilement un renversement de la situation. Mais nul ne sait ce que peut réserver les urnes. En cas de statu quo, cela permettra à Ivan Collendavelloo de donner un nouveau départ à sa carrière parlementaire actuelle en veilleuse. On imagine qu’il pourrait faire un forcing pour reprendre son poste au gouvernement alors que Jenny Adebiro fera le deuil, la tête tranquille.  Dans l’éventualité d’une victoire de Jenny Adebiro,  on s’attend à une bouleversement sur l’échiquier politique avec une vigueur renouvelée au niveau de l’Opposition en particulier au sein du MMM.

Les débats autour des autres pétitions électorales se poursuivent. Les partis de l’Opposition dont l’Entente de l’Espoir  et le Ptr demandent au Commissaire électoral de traiter les autres circonscriptions comme il l’a fait pour la circonscription no 17. Ils souhaitent qu’il y ait « recount  » lorsque la Cour suprême reconnaît qu’il y a eu maldonne.
Sur le plan politique, les discussions Ramgoolam-Bérenger en vue d’arriver à une opposition unie sont encore à une phase préliminaire. Beaucoup d’eaux couleront sous les ponts politiques en attendant la reprise des travaux parlementaire en mars

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour