Ragini Kisnasamy et Alain Ah Vee, deux membres de Lalit, ont déposé hier matin une lettre destinée au Premier ministre, Navin Ramgoolam. Cette correspondance est liée « à la politique continue de Lalit de réclamer de l’État mauricien des actions et soutiens en faveur de la Palestine et à l’encontre du génocide qui s’y déroule depuis déjà plus d’une année », a expliqué Alain Ah Vee à Le Mauricien.
Il ajoute que « nous avons clairement mis les arguments pour lesquels Maurice, comme un État, devrait d’une part soutenir l’Afrique du Sud qui poursuit Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), et de l’autre, pour appeler à l’embargo sur la vente d’armes à Israël ». Pour Lalit, « ki Navin Ramgoolam kom PM de Maurice, adopte sa posision-la, li inportan. D’une part dans la conjoncture mondiale, et surtout, pour nous assurer que Maurice figurera du bon côté de l’Histoire ! »
Ragini Kisnasamy revient d’un récent séjour à Gaza. « Ce qu’elle y a vu et vécu, ce sont des émotions très fortes qu’elle dévoilera en temps et lieu », indique Alain Ah Vee. Dans cette mouvance, le parti souhaite « relancer le nouveau gouvernement sur toute la question, d’autant qu’il y a quelques mois, Navin Ramgoolam avait pris position en faveur de la dénonciation des crimes humanitaires et du génocide que commet Israël contre le peuple palestinien ».
Lalit précise à l’intention de Navin Ramgoolam : « vous vous souviendrez qu’en juin de cette année, en tant que leader du Parti travailliste, vous avez adhéré à la déclaration commune des partis/alliances d’opposition diffusée par Muvman Liberasyon Fam et appelant le Premier ministre de l’époque à soutenir l’affaire sud-africaine de la CIJ contre Israël pour le crime du génocide en Palestine. Paul Bérenger du Mouvement militant mauricien, et Richard Duval des Nouveaux Démocrates, désormais élus dans le gouvernement Alliance du Changement, ont également adhéré à la Déclaration commune. Nous n’avons aucune raison de croire qu’Ashok Subron de Rezistans ek Alternativ, également au Parlement actuellement, n’aurait pas signé. »
Alain Ah Vee note, ainsi, que « il est de notre devoir, à Lalit, de poursuivre nos actions sur les politiques engagées par le parti. Nous n’inscrivons pas nos actions dans un délai ou espace prescrit. Kuma noune deza explike, Lalit pena enn program elektoral me li suiv enn program kontini, baze ek ki gravit otour sitwayen ». Il s’appesantit sur le fait qu’« il est de notre devoir de convaincre nos dirigeants politiques d’adhérer à des mouvements, comme celui engagé par l’Afrique du Sud auprès de la CIJ, pour réclamer un arrêt du génocide qui se déroule ouvertement, sous nos yeux ».
Lalit revient sur l’appel à mettre fin à la vente d’armes à Israël. En conclusion, Lalit note que « nous vous écrivons alors même que vous êtes en train de former votre gouvernement, puisque nous avons le témoignage sur le terrain d’un de nos membres, en la personne de Ragini Kistnasamy, qui a passé trois semaines en Palestine le mois dernier, au sein d’une équipe d’internationaux. » Équipe qui se consacre à offrir une « présence protectrice » aux Palestiniens confrontés à la violence des colons israéliens et à documenter les crimes quotidiens d’Israël en Palestine.
« Ce témoignage rapporté à notre parti renforce notre conviction que les trois mesures que nous proposons urgemment dans cette lettre, auront un impact énorme sur les rapports de force au sein de la sphère internationale et contribueront à faire pencher la balance de l’histoire en faveur du respect de droit international, et contre la perpétration avec une telle impunité d’un génocide vivant, et pour sauver le système des Nations unies lui-même de l’autodestruction, s’il permettait à un pays membre, Israël, de rester membre tout en faisant étalage de toutes les conventions internationales, celles de l’ONU et des normes de comportement civilisé », affirme Lalit.