Inquiétudes et espoirs

Deux affaires ont monopolisé l’attention cette semaine. Primo, la disparition de cette adolescente de 13 ans, qui a heureusement été retrouvée saine et sauve. Et secundo, le Privy Council qui a donné gain de cause à l’Ong Eco-Sud contre le gouvernement mauricien dans un cas de développement résidentiel. Les deux génèrent de sérieuses inquiétudes autant que d’espoirs d’un lendemain meilleur.
L’escapade de cette jeune Port-Louisienne, qui a viré au cauchemar, a de quoi donner des sueurs froides. Il n’y a pas de doute que, même avec un dénouement positif, après que la police ait retrouvé la jeune fille et l’ait ramenée auprès des siens, d’innombrables parents demeurent hantés. D’autant que les grandes lignes de cet incident ont de quoi donner la frousse ! Quels que soient les vrais détails et dessous de cet incident, une foule de questions surgissent.
D’abord, chacun se demande quelles raisons ont poussé cette adolescente à faire l’école buissonnière. En dépit de multiples efforts des Ong, religieux et de la société civile, le fossé intergénérationnel n’a fait hélas que se creuser d’année en année. Le dialogue, si précieux, entre l’enfant et ses parents, n’existe carrément pas dans certains foyers. Nous ne disons évidemment pas que tel est le cas dans cette famille spécifique. Il s’agit d’une généralité. Triste, mais vraie. Nombre de travailleurs sociaux engagés auprès des jeunes et dans des secteurs différents conviennent qu’entre parents et enfants, rien ne va plus…
D’où l’importance, capitale, de l’école. L’institution scolaire que fréquente un enfant, ou adolescent, ne se cantonne pas à un bâtiment peuplé d’enseignants et d’autres membres du personnel. La vocation de l’éducation, c’est avant toute chose le développement humain. La réussite académique a-t-elle donc pris le dessus sur l’engagement de ceux qui font carrière dans ce domaine ? Elle n’est pas si lointaine cette époque où nos leaders, politiques, religieux, sociaux et économiques, étaient les fruits de nos institutions scolaires, privées et publiques !
Les parents de cette adolescente ont déclaré aux médias qu’ils n’étaient pas au courant que cette dernière ne s’était pas présentée en classe lundi dernier. Pourtant, nos écoles et collèges disposent bien d’un système pour prévenir les parents de ce genre de choses ! Kisanla kinn fote ? Encore du pain sur la planche pour la VPM et ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun ! D’autant que d’aucuns font remarquer que durant la dernière décennie qu’elle a occupé ce fauteuil, la médiocrité gangrène fortement ce secteur… Le comble de l’ironie pour une pédagogue de carrière !
Et de ce qu’on apprend de ce qu’aurait vécu cette jeune fille aux mains d’un adulte mal intentionné qui a croisé sa route, il y a de quoi se demander pourquoi nos institutions ne fonctionnent pas comme elles le devraient. Une redynamisation des cellules parentales et une révision, sertie d’une réforme en profondeur, de notre système d’éducation sont plus que jamais souhaitables. Les temps ont changé. La donne aussi. Nos jeunes ont d’autres questionnements et aspirations. L’école et la famille doivent pouvoir y répondre.
Le verdict du Privy Council en faveur d’Eco-Sud vient donner (beaucoup !) de baume au coeur ! Et met en exergue la responsabilité citoyenne pour la protection de l’environnement et de la nature, de surcroît. Sébastien Sauvage a totalement raison de crier victoire et de souligner que ce jugement va faire date.
Il ne faut surtout pas s’arrêter à la simple lecture politicienne de ce cas. Les implications vont beaucoup plus loin, et heureusement d’ailleurs. Car comme l’a dit l’activiste écologique, l’urgence environnementale est vitale. Si l’on ne s’y colle pas maintenant, demain sera beaucoup trop tard.
Une grosse question taraude chaque Mauricien : elles sont pour quand, les élections ? Les séances à l’Assemblée nationale se poursuivent, avec un Speaker qui n’en finit pas d’alourdir son cahier des charges et de faire honte à cette position ! Pravind Jugnauth semble vouloir maintenir le “business as usual mood” pour aussi longtemps que possible. Profitant pour s’adonner à l’un de ses passe-temps favoris : couper des rubans ! Pendant que le peuple encaisse chaque jour qui passe la facture de plus en plus salée de la cherté de la vie. Malgré les sous jetés à gauche et à droite…

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Husna Ramjanally

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