Fraude et corruption : Gopee, l’homme à la Midas Touch, rattrapé par la FCC

Une Notice Upon Departure logée hier auprès du Passport and Immigration Office à l’encontre de cet incontournable de Lakwizinn sous Pravind Jugnauth

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Bénéficiaire de facilités financières de Rs 350 M de la MIC, cet homme d’affaires règne en maître sur les terres de Landscope dans la zone de Côte-d’Or

Après des délibérations hier matin du board de la Financial Crimes Commission, présidée par Me Richard Rault, et en présence du directeur général suppléant, Sanjay Dawoodharry, le couperet est tombé sur l’un des plus puissants hommes d’affaires sous le précédent gouvernement dirigé par Pravind Jugnauth. En marge de l’opération Maradiva Lakaz Mama, avec en toile de fond trois valises et un sac contenant des coupures bancaires locales et étrangères de Rs 113,8 millions, la Financial Crimes Division a logé auprès du Passport and Immigration Office une Notice Upon Departure contre Avinash Gopee, un incontournable Top Chef de Lakwizinn de l’ex-Prime Minister’s Office.
Cette décision, qui a été entérinée en cours de journée, devait faire l’objet d’une annonce officielle sur le site Web de la Financial Crimes Commission en début d’après-midi. Le principal concerné a été informé formellement de cette quasi-interdiction de quitter le pays. À ce stade, très peu d’informations ont filtré du QG de la Financial Crimes Commission quant aux éléments à charge versés dans le dossier compilé contre lui sous les dispositions de la Financial Crimes Commission Act ou encore de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA).
Dans des milieux politiques bien renseignés, on n’hésite pas à avancer que le dossier d’Avinash Gopee sous le précédent gouvernement MSM est assez lourd et que les enquêteurs de la Financial Crimes Commission ne devront pas avoir de grosses difficultés à justifier la démarche de la Notice Upon Departure d’hier. Avinash Gopee est présenté comme l’homme à la Midas Touch en termes de développement immobilier d’envergure. Mieux que le dénommé Josian Laval Deelawon projeté à la Une de l’actualité depuis samedi dernier.
Outre ses exploits au titre de l’allocation de Prime Economic Lands dans la zone de Côte-d’Or et de Réduit, Avinash Gopee s’est distingué lors de la séance parlementaire du vendredi 5 juillet 2024 quand une Private Notice Question du leader de l’opposition, Arvin Boolell, avait été rejetée conjointement et catégoriquement par le Premier ministre et Leader of the House d’alors, Pravind Jugnauth, et le Speaker, Sooroojdev Phokeer. Pas n’importe quel quidam aurait bénéficié d’une telle immunité parlementaire.
Le libellé de la PNQ rejeté en dit long :
« With regard to Mr V. G. will the Prime Minister, minister of Defence, Home Affairs and External Communication, Minister for Rodrigues, Outer Islands and Territorial Integrity, obtain from all ministries, parastatal organisations and government-controlled companies from 2015 to date:
– All plots of land sold/ leased to him and/or his related companies;
– All rentals paid to him and/or his related companies;
– All his nominations and corresponding fees; and
All contracts above MUR 80M awarded to him and/or his related companies. »
Très probablement, l’enquête envisagée par la Financial Crimes Commission devra fournir des réponses à ces questions sans équivoque. Ou encore satisfaire l’actuel ministre de l’Energie et des Utilités publiques, alors député de l’opposition, Patrick Assirvaden. Ce dernier s’était en effet demandé pour quel prête-nom roule cet homme d’affaires, dont les sociétés opèrent des immeubles de luxe au sein de la cybercité d’Ebène, comme le 7 Exchange Square, le Luxury Retirement Village, ayant bénéficié de capitaux de Rs 350 millions de la Mauritius Investment Corporation Limited, ou encore ce permis de développement octroyé à la veille des dernières élections générales, soit le 23 septembre, pour d’autres projets immobiliers dans la région de Réduit.
En sus d’être un magnat politico-immobilier, l’homme à la Midas Touch siégeait sur des conseils d’administration d’importance stratégique, comme la Tourism Authority, avec pour attribution l’octroi de permis aux opérateurs, notamment les restaurants et les établissements hôteliers. Il était aussi le président du board de la Drains Infrastructure Construction Ltd, entité avec des dotations budgétaires de plus de Rs 10 milliards et également à la tête du conseil d’administration de la Mauritius Multisports Infrastructure Ltd, compagnie d’État en charge du complexe omnisports de Côte-d’Or, bijou ou éléphant blanc de son mentor politique, Pravind Jugnauth, ancien Premier ministre en liberté sous caution, avec la nouvelle ayant fait le tour du monde…

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