L’Union européenne déboursera un montant de l’ordre de 14,6 millions d’euros en guise de contribution au financement des initiatives de renforcement des capacités mises en oeuvre par le FMI en Afrique. Ces accords récemment signés permettront d’appuyer les activités des centres régionaux d’assistance technique du FMI pour l’Afrique orientale (AFRITAC Est) et pour l’Afrique australe et la région de l’océan Indien (AFRITAC Sud). Alessandro Mariani, Ambassadeur de l’Union européenne à Maurice et Min Zhu, Directeur général adjoint du FMI, ont procédé hier aux échanges de deux documents dans ce sens à la Banque centrale, en présence du gouverneur de la BoM Manou Bheenick.
« Nous sommes heureux de pouvoir développer davantage nos étroites relations de partenariat avec l’UE à l’appui de nos pays membres d’Afrique australe et orientale, et sommes profondément reconnaissants de sa généreuse assistance en faveur des deux centres régionaux », a déclaré Min Zhu lors de la cérémonie qui a marqué l’échange des accords à Maurice, où l’AFRITAC Sud a officiellement ouvert ses portes hier.
Le gouverneur de la Banque de Maurice, lors d’une conférence de presse qui a suivi la cérémonie des échanges des documents, a souhaité que le FMI choisisse Maurice pour accueillir le siège de son centre régional de formation.
« Nous avons entrepris d’étendre le réseau des AFRITAC en réponse à la demande de nos pays membres africains, le travail de renforcement des capacités que réalisent les centres étant fortement apprécié des pays bénéficiaires. Cette contribution de l’UE représente un modèle de réussite pour l’Afrique, comme cela a déjà été le cas de nos partenariats avec l’UE en faveur de nos centres du Moyen-Orient, de l’Amérique centrale, des Caraïbes et du Pacifique », a ajouté M. Zhu. « Les AFRITAC sont d’excellents vecteurs de promotion des objectifs d’intégration et d’harmonisation régionales, et nous sommes heureux de pouvoir travailler en étroite collaboration avec toutes les parties concernées pour promouvoir une meilleure intégration des pays entre eux et au sein de l’économie mondiale. »
De son côté, Alessandro Mariani a soutenu que « l’appui de l’UE vise à contribuer au processus d’intégration économique de la région de l’Afrique australe et orientale et de l’océan Indien ». « Ayant elle-même vécu les avantages de l’intégration régionale, l’UE est persuadée que celle-ci est un mécanisme fondamental pour promouvoir la croissance et réduire la pauvreté. Nous sommes heureux de lancer ce partenariat avec le FMI, car il contribuera à créer un environnement macroéconomique propice aux échanges commerciaux, à l’investissement et à l’harmonisation des politiques entre les pays de la région », dit-il.
Doper la croissance
Les centres régionaux d’assistance technique du FMI en Afrique (AFRITAC) sont largement considérés comme des modèles d’efficacité pour le renforcement des capacités. Ils accompagnent les pays bénéficiaires pour améliorer leur gouvernance financière et mettre en place des institutions efficaces. Les AFRITAC fournissent une assistance technique dans des domaines cruciaux pour le renforcement des finances publiques et la lutte contre la pauvreté, dont la gestion de la dette et des recettes, ou encore les réformes fiscales. Ils oeuvrent en outre en faveur de l’intégration régionale et offrent un cadre de coordination pour les bailleurs de fonds.
Le financement de cette initiative provient du Programme indicatif régional pour l’Afrique orientale et australe et l’océan Indien (ESA-IO) du dixième Fonds européen de développement (FED) de l’UE. Le programme a pour vocation d’appuyer le travail d’intégration des organisations régionales, de promouvoir la coopération régionale et d’accompagner l’intégration de la région à l’économie mondiale. Le projet aidera les pays dans la mise en oeuvre de réformes destinées à améliorer l’administration fiscale et la gestion des finances publiques, à normaliser les procédures douanières, à accroître la solidité des dispositifs monétaires et des secteurs financiers, à améliorer la supervision bancaire et à renforcer la communication de données et, partant, à faciliter le développement du secteur privé pour doper l’investissement et la croissance et faire reculer la pauvreté. La Commission de l’océan Indien, avec le concours du Comité de coordination interrégional, jouera un rôle de coordination pour veiller à ce que l’assistance technique et la formation fournies par les centres soient conformes au travail d’intégration régionale.
Réduction de la pauvreté
Les demandes d’assistance technique adressées au FMI se sont multipliées du fait de la crise économique et financière mondiale, mais aussi parce que les pays cherchent à renforcer leurs institutions. Parallèlement, le FMI met en place tout un ensemble de mesures pour répondre plus efficacement aux besoins de ses pays membres face aux nouveaux enjeux économiques mondiaux. Face à cette demande croissante, et afin de mieux coordonner l’assistance, le FMI cherche à renforcer ses partenariats avec les bailleurs de fonds en tissant un ensemble de relations plus vastes, durables et stratégiques, d’où l’expansion de son réseau de centres régionaux d’assistance technique. Il a désormais quatre centres en Afrique, en plus de ceux situés dans le Pacifique, au Moyen-Orient, en Amérique centrale et dans les Caraïbes.
Les centres régionaux d’assistance technique en Afrique (AFRITAC) ont été établis dans le cadre de l’Initiative de renforcement des capacités en Afrique que le FMI a lancée en mai 2002.
En réponse à l’appel lancé par les dirigeants africains, cette initiative favorise le renforcement des capacités des pays à formuler et mettre en oeuvre leurs stratégies de réduction de la pauvreté, ainsi qu’à mieux coordonner l’assistance technique. Dans ce cadre, quatre centres ont été établis en Afrique. L’AFRITAC Est a ouvert ses portes à Dar es-Salaam (Tanzanie) en 2002, et dessert sept pays d’Afrique de l’Est. L’AFRITAC Ouest, ouvert à Bamako (Mali) en 2003, dessert dix pays francophones d’Afrique de l’Ouest. L’AFRITAC Centre a été établi à Libreville (Gabon) en 2007 et dessert neuf pays d’Afrique centrale. L’AFRITAC Sud est entré en service en juin 2011 à Maurice et dessert 13 pays d’Afrique australe et de l’océan Indien. Les travaux préparatoires sont en cours pour ouvrir au Ghana un nouveau centre destiné aux pays non francophones d’Afrique de l’Ouest (AFRITAC Ouest 2), après quoi tous les pays d’Afrique subsaharienne bénéficieront de l’assistance des AFRITAC.
FMI: L’Union européenne contribue 14,6 M d’euros
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