Flash Flood politique

La semaine écoulée a été une démonstration de la citation de Winston Churchill, à l’effet que « one week is a long time in politics ». En moins d’une semaine en effet, la scène politique locale aura connu un bouleversement inattendu. Tout a commencé dimanche, alors que les débats étaient encore dominés par les résultats du HSC et la nomination des lauréats, et alors que les amateurs du ballon rond étaient dans l’attente de la finale de la Coupe d’Afrique de football, opposant cette année la Côte d’Ivoire au Nigeria. À la fin des informations en français de la MBC, alors que le JT tirait vers sa fin, une annonce laconique de la State House allait réveiller les salles de rédaction : le ministre de l’Agro-industrie, Vikram Hurdoyal, bien qu’étant absent du pays, était révoqué à la demande du Premier ministre.

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La nouvelle, qui est tombée comme un flash flood, s’est répandue comme un feu de poudre, inondant les médias sociaux. Quelle erreur a bien pu commettre l’ex-ministre ? Quelle entorse aurait-il commis à ses responsabilités ministérielles, qui constituent un principe fondamental du système gouvernemental ? Dans quelle mesure n’a-t-il pas été à la hauteur de sa mission et de son mandat ? Le Premier ministre donnera-t-il des explications ? On sait que dans le système gouvernemental mauricien, il est le first among the equals. Le principal élément qui fait qu’il soit différent de ses pairs au sein de son cabinet, c’est que non seulement il est le porte-parole du gouvernement, mais il a le pouvoir implacable de nommer et de révoquer ses ministres. Ce qui lui permet d’exercer une autorité incontestable au sein de son gouvernement.
S’il n’a aucune raison à donner dans la demande officielle adressée au président de la République, le Premier ministre devrait normalement les communiquer lors de leur rencontre, car chaque ministre prête serment devant le président de la République. En fin de compte, l’exécutif et son chef, le Premier ministre, doivent lui rendre des comptes sur ce qui se passe au sein du gouvernement.

De plus, il apparaît normal que les citoyens, qui ont élu les députés qui font partie du gouvernement, soient au courant de ce que le principal intéressé a bien pu faire pour être révoqué. Or, une semaine après sa révocation, la population est toujours dans l’attente de savoir de ce qui s’est réellement passé, le Premier ministre se contentant de dire que, conformément à un accord qu’il dit avoir conclu avec l’ex-ministre, il ne peut rien révéler.

Le seul élément nouveau qui est sorti jusqu’ici se trouve dans un message posté sur la page Facebook de Vickram Hurdoyal, où ce dernier explique qu’il a dû vendre deux terrains « pou kapav ede pou fer sosial ». Aussi, il s’insurge contre ceux qui l’accusent d’utiliser « enn kass mal gagne » et se dit prêt à « en montrer la preuve ». Ajoutant : « Si fale, kapav piblie mo statement labank pou mwa e mo fami pou plis detransparans. » On ne sait si ces propos constituaient une anticipation des attaques qui pourraient être lancées contre lui. Dans tous les cas, nous espérons que toutes ces choses seront éclaircies le plus vite possible, et ce, pour le bien de tous.

Pour le moment, Vikram Hurdoyal a gagné la sympathie du public pour avoir démontré qui n’est pas attaché coûte que coûte à son poste, et quelles que soient les conséquences quant à son siège au Parlement, il a préféré retrouver sa totale liberté en démissionnant du Parlement. Ce que lui avait demandé principalement le camp de l’opposition.

Aujourd’hui, malgré l’engagement ferme du Premier ministre à l’effet qu’une élection partielle sera organisée dans la circonscription No 10, l’ensemble de la classe politique ne le croit pas. D’ailleurs, a quoi cela servirait-il d’organiser une partielle, alors que le Parlement sera dissous automatiquement en novembre.
Tout laisse croire que la dissolution du Parlement pourrait intervenir bien avant novembre et que les élections générales auront lieu avant la fin de l’année. Nous sommes entrés de plain-pied dans la période électorale, et plus tôt les élections générales seront organisées, et mieux ce sera pour le pays.

 

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