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Euro 2024 (Groupe A) : Aujourd’hui (23h00): Allemagne v Écosse à Munich : L’Allemagne part à la conquête du titre à domicile   

L’Allemagne débute sa quête d’un premier titre majeur depuis une décennie alors que l’hôte de l’Euro 2024 dispute aujourd’hui son premier match du Groupe A contre l’Écosse pour lancer le tournoi et ce que le pays espère être une fête d’un mois pour les fans en visite.

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L’Allemagne a remporté quatre Coupes du Monde et trois Championnats d’Europe, mais sa réputation a été quelque peu ternie par une série d’échecs depuis sa victoire au Mondial 2014 au Brésil. Les Allemands ont été éliminé des deux Coupes du Monde suivantes en phase de groupes, leur pire performance depuis plus de 80 ans, et ont quitté le dernier Euro en huitièmes de finale. Alors que le tournoi se déroule à domicile, il n’y a qu’un seul résultat qui satisfera les supporters allemands, désespérés de remporter un trophée qu’ils tenaient autrefois pour acquis : remporter le titre.

Malgré leur déception lors de la Coupe du Monde 2022, une série de résultats terribles depuis, dont une défaite 4-1 à domicile contre le Japon en septembre et  avec la mise à l’écart du sélectionneur Hansi Flick – ce que la Fédération allemande de football (DFB) n’avait jamais fait par le passé – les Allemands ont toujours les yeux rivés sur le trophée.

Le sélectionneur Julian Nagelsmann, qui a pris la relève en octobre 2023, l’a clairement indiqué quelques jours seulement avant le tournoi. « L’ambition normale: nous voulons la gagner », a déclaré Nagelsmann à propos de l’ambition de l’équipe. « C’est la même chose dans tous les autres tournois. Ce n’est probablement pas mieux pour nous de prétendre que nous allons devenir Champions d’Europe. Nous serons à la hauteur de la tâche. C’est une tâche énorme, ce sera un défi et ce n’est certainement pas une chance qui se présente très souvent ».

Son équipe mise sur un mélange de jeunes joueurs extrêmement talentueux, dont Jamal Musiala et le nouveau champion de Bundesliga Florian Wirtz, et de vétérans expérimentés tels que les vainqueurs de la Coupe du Monde 2014 Manuel Neuer, Thomas Müller et Toni Kroos.

Ambitions du titre

Contre l’Écosse ce soir pour le match d’ouverture, l’Allemagne d’Ilkay Gündogan veut lancer un message à toute la concurrence, et se mettre sur orbite pour revivre un nouveau « Sommermärchen », ce conte de fées de l’été 2006 qui avait propulsé l’Allemagne en demi-finale de sa Coupe du Monde.

« En 2006, j’étais dans les fan zones pour la Coupe du Monde en Allemagne et j’en avais beaucoup profité. Maintenant, faire partie de la Mannschaft, pouvoir représenter le peuple allemand avec fierté, c’est un incroyable honneur », a souligné le capitaine de la Mannschaft, Ilkay Gündogan, « C’est un immense privilège d’être capitaine d’une équipe qui va jouer un tournoi à domicile, c’est une opportunité que l’on n’a pas souvent dans une carrière ».

Même si un succès d’entrée dans la compétition ne lui apporte aucune garantie pour la suite, chaque fois que l’Allemagne est allé au bout d’un Mondial (1954, 1974, 1990, 2014) ou d’un Euro (1972, 1980, 1996), elle a remporté sa première rencontre. Les hôtes devront afficher leurs grandes ambitions contre les Écossais, qui disputent deux Championnats d’Europe consécutifs pour la première fois depuis 1996.

L’Écosse n’est pas réputée être l’un des cadors européens, elle n’est d’ailleurs jamais parvenue à sortir de la phase de groupe d’un Championnat d’Europe ou d’une Coupe du Monde. Mais en phase de qualifications en 2023, surtout lors des premières rencontres au printemps, elle a battu la Norvège d’Erling Haaland (2-1 en Scandinavie) et surtout la Roja espagnole (2-0), toujours dans les listes des prétendants au titre. La fin de la phase de qualifications a été bien plus balbutiante, et les derniers matches de préparation n’ont pas apporté d’éléments rassurants (nul contre la Finlande, victoire compliquée contre Gibraltar).

Le sélectionneur écossais Steve Clarke a résumé l’état d’esprit de son groupe avec le slogan «respectons tout le monde, ne craignons personne». « Nous avons beaucoup de respect pour le pays hôte et nous savons que c’est une bonne équipe », a-t-il ajouté. « Nous savons que c’est un match important, mais c’est le premier match d’un groupe de quatre équipes. Nous savons ce que nous devons faire pour nous qualifier ».

Pour le capitaine de l’Écosse Andy Robertson, la pression est sur les épaules de l’Allemagne, qui n’a pas réussi à dépasser les huitièmes de finale d’un tournoi majeur depuis 2016. « Nous sommes enthousiastes. Nous savons que les matches sont serrés et que le tournoi peut passer très vite. Nous pouvons écrire une page d’histoire. Il n’y a pas de réelle pression sur nous, pas de réelle attente de la part du monde extérieur. Nous attendons ce match depuis longtemps. On a l’impression que ça fait des années. Nous savons à quel point le défi sera difficile à relever », a expliqué le latéral de Liverpool.

  

Les équipes probables

Allemagne: 1-Manuel Neuer – 6-Joshua Kimmich, 4-Jonathan Tah, 2-Antonio Rüdiger, 18-Maximilian Mittelstädt – 23-Robert Andrich, 8-Toni Kroos, 10-Jamal Musiala, 21-Ilkay Gündogan (cap.), 17-Florian Wirtz – 7-Kai Havertz

Écosse: 1-Angus Gunn – 15-Ryan Porteous, 13-Jack Hendry, 6-Kieran Tierney, 3-Robertson (cap.) 2-Anthony Ralston, 7-John McGinn, 4-Scott McTominay, 8-Callum McGregor, 11-Ryan Christie – 10-Che Adams

Arbitre: Clément Turpin (France)

Cérémonie d’ouverture à Munich : Hommage à Beckenbauer, hymne, pyrotechnie…

Avant les hostilités, place aux festivités et surtout à l’émotion. En marge de la rencontre inaugurale entre l’Allemagne et l’Écosse, la pelouse de L’Allianz Arena de Munich accueillera la cérémonie d’ouverture de l’Euro 2024 à partir de 22h40. Pour le lancement de la 17e édition du Championnat d’Europe de football, les petits plats seront mis dans les grands comme le veut la tradition. Au programme : hommage à Franz Beckenbauer, légende du football allemand décédée en début d’année, show artistique et spectacle pyrotechnique.

L’acmé de la cérémonie résidera pour sûr dans l’hommage prévu pour la légende allemande Franz Beckenbauer, qui s’est éteint le 8 janvier à l’âge de 78 ans. L’épouse du double Ballon d’Or, Heidi Beckenbauer, sera chargée d’amener le trophée sur la pelouse en compagnie de Bernard Dietz et Jürgen Klinsmann, deux autres légendes de la Mannschaft. L’occasion idéale pour le public munichois de rendre une nouvelle fois hommage au Kaiser qui aura passé dix-huit ans sous les couleurs du Bayern Munich, son club formateur.

Si l’UEFA avait prévu à l’origine l’allumage de 60 feux d’artifice, 10 fumigènes colorés et 60 engins pyrotechniques supplémentaires, les autorités locales semblent faire la moue face à ce programme. Le déploiement, dans le même temps, des drapeaux des 32 nations disputant la compétition constituera «un moment fort de la cérémonie» qui «aboutira à une image majestueuse d’unité et d’anticipation», selon l’instance européenne.

Côté musical, l’hymne officiel de l’Euro 2024 résonnera dans l’antre bavarois comme la coutume le veut. Après «This One’s For You» de David Guetta et Zara Larsson en 2016, et «Nessun dorma», interprété par la star de l’opéra italien Andrea Bocelli en 2021, la musique «Fire» retentira cette fois-ci avant la rencontre. Le résultat d’une collaboration artistique entre le groupe One Republic, les producteurs de Meduza et le chanteur allemand Leony.

Les 75,000 spectateurs pourront profiter, dans le même temps, d’un spectacle chorégraphique composé de 250 hommes et femmes, avant d’espérer pouvoir vivre un grand match de football entre l’Allemagne et l’Écosse en ouverture de l’Euro 2024.

Toni Kroos admet que l’Allemagne est sous pression en tant que pays organisateur

  L’Allemagne se sent sous pression en tant que pays hôte de l’Euro 2024, mais l’équipe devrait se sentir privilégiée de jouer un tournoi majeur sur son sol, a déclaré le milieu de terrain Toni Kroos mardi.

Toni Kroos, qui a remporté la Champions League avec le Real Madrid et qui prendra sa retraite après l’Euro, a déclaré qu’il y avait de la pression pour les hôtes après une décennie sans titre international majeur. Mais il a exhorté ses coéquipiers à profiter de ce qui est une occasion rare pour la plupart des footballeurs professionnels, un tournoi majeur dans leur propre pays.

« En principe, il y a de la pression dans tous les tournois qui se déroulent à domicile. C’est encore plus spécial », a déclaré Kroos lors d’une conférence de presse. « Les réactions sont immédiates, qu’elles soient positives ou négatives. Nous avons une grande responsabilité dans l’atmosphère qui régnera dans le pays au cours des prochaines semaines. Nous savons de quoi il s’agit, mais c’est aussi un grand honneur et une grande joie de jouer ce tournoi. Combien de joueurs ont l’occasion de jouer un tournoi à domicile ? »

Les Allemands, quadruples champions du monde et triples champions d’Europe, n’ont pas connu de succès international majeur depuis leur victoire à la Coupe du Monde 2014. Leur parcours décevant de ces dernières années, avec notamment deux éliminations consécutives au premier tour des Coupes du Monde 2018 et 2022, a conduit plus d’un Allemand sur quatre à se désintéresser de l’Euro, comme l’a montré un récent sondage.

« Nous savons que la pression est là, nous ne voulons pas la balayer du revers de la main, mais nous devons profiter de cette pression », a ajouté Kroos. « Nous voulons influencer l’atmosphère de manière positive et nous devons nous racheter pour les tournois passés ». Outre son élimination précoce de la Coupe du monde, l’Allemagne a également été éliminée en huitièmes de finale lors de l’édition précédente de l’Euro, en 2021. « Vous savez ce qui est possible quand vous voyez la qualité de l’équipe dont nous disposons. Mais nous voyons aussi que dans certaines phases des matches, il y a de la place pour l’amélioration », a déclaré le milieu de terrain.

L’Allemagne a fait match nul (0-0) contre l’Ukraine avant d’avoir besoin d’un but à la 89e minute pour arracher une victoire 2-1 contre la Grèce lors de ses deux derniers matches de préparation la semaine dernière. « Il n’y a pas de meilleure occasion de montrer dans un tournoi que nous pouvons bien jouer », a déclaré Kroos.

Célébré en héros à Bernabeu pour son dernier match à domicile le 25 mai, il a aussi profité des célébrations pour la 15e Champions League de l’histoire du Real et d’une communion avec le public madrilène, qui l’a supplié de rester, en vain. Le rendez-vous est pris le 14 juillet à Berlin au stade olympique et le 15 juillet dans les rues berlinoises pour une dernière célébration. Après tout, quand il a accepté de revenir en sélection, il avait déjà le trophée Henri-Delaunay «en tête». « Si je n’avais pas eu cette imagination et cette idée en tête, je ne l’aurais pas fait », a-t-il conclu.

John McGinn, l’arme fatale de l’Écosse

L’Allemagne a souri quand John McGinn s’est essayé à une danse folklorique, chapeau bavarois sur la tête et sourire aux lèvres, mais elle devra se méfier de ce trouble-fête potentiel, plaque tournante et entraînante de l’Écosse, aujourd’hui en ouverture de l’Euro.

À 29 ans, le milieu d’Aston Villa est un des plus internationaux écossais les plus capés et respectés, en plus d’être un des plus « timbrés », selon ses partenaires. « Qu’est-ce qui se passe dans la tête de McGinn ? La moitié du temps, il est fou ! », en a rigolé un des ses coéquipiers en sélection, interrogé par BBC Sport Scotland avant l’Euro.

Celui qu’ils surnomment «Ginny» a fait une arrivée remarquée à Garmisch-Partenkirchen, là où l’Écosse a établi ses quartiers, en prenant part à une démonstration de « Schuhplattler » (danse locale), en survêtement aux côtés de trois hommes en habit traditionnel. La vidéo est devenue virale, en Allemagne comme au Royaume-Uni, et a mis en lumière la folie douce entourant ce personnage attachant.

« Il est la vie et l’âme du groupe », a déclaré l’attaquant Lyndon Dykes, forfait sur blessure mais venu avec l’équipe en Bavière. « Il fait toujours des jeux de mots à droite, à gauche. Je pense qu’il doit s’asseoir dans sa chambre et réfléchir aux choses qu’il va dire le lendemain parce que je ne sais pas d’où il les sort ».

Derrière la nature joviale de McGinn se cache toutefois une détermination à toute épreuve que l’Allemagne devra ne pas sous-estimer, ce soir à Munich en ouverture de son Euro à domicile. Le gaucher né à Glasgow, formé à St Mirren et passé par Hibernian, a fait son trou à Aston Villa, qu’il a rejoint en 2018 en Championship, jusqu’à devenir le capitaine du club de Birmingham, quatrième de la dernière Premier League.

La success-story du N°7 à Villa Park n’a toutefois pas été un long fleuve tranquille. Il est passé de remplaçant déclassé, à la fin de l’ère Steven Gerrard, à pilier et symbole de l’équipe sous Unai Emery ces deux dernières saisons. « Il m’a demandé « quelle est ta position préférée? », et j’ai répondu « juste pas sur le banc comme les derniers matches », a résumé le milieu axial, invité à raconter une de ses premières discussions avec l’entraîneur espagnol.

Le sélectionneur a eu l’idée de rapprocher McGinn du but adverse, autant par audace tactique que par nécessité. La 39e nation au classement FIFA manque en effet cruellement d’avant-centre d’envergure, depuis des années. Durant les qualifications à l’Euro, la «Tartan Army» a ainsi davantage fait trembler les filets grâce à ses milieux de terrain vedettes, McGinn et Scott McTominay (Manchester United), auteurs de dix des dix-sept buts à eux deux.

Avec le capitaine Andy Robertson, défenseur de Liverpool, l’Écosse espère enfin franchir l’obstacle du premier tour, ce qu’elle n’a jamais réussi dans une grande compétition.

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