MAURICE-SEYCHELLES | Zone conjointe du plateau continental
Lancement des études géothermiques par la firme Spectrum ASA
« C’est un bond en avant », souligne Nayen Koomar Ballah, coprésident de la commission conjointe Maurice-Seychelles
Christine Umutoni, ambassadrice des Nations Unies : « Un exemple de coopération pour l’Afrique »
La zone conjointe du plateau des Mascareignes, l’extension du plateau continental au-delà des 200 miles nautiques, connaît ces jours-ci un développement majeur avec le début d’études géothermique des fonds marins par la firme norvégienne Spectrum ASA. Un accord dans ce sens a été signé ce matin entre le Dr Rezah Badal, mandaté par la commission conjointe Maurice-Seychelles, et Graham Mayhew, vice-président de Spectrum Geo Ltd (Afrique).
Comme devait l’expliquer le Dr Reza Badal, Spectrum a été choisie à la suite d’un appel d’offres lancé en 2016 pour un « multi-client geoscientific survey » afin d’évaluer son potentiel en ressources non vivantes, incluant pétrole et gaz naturel. Cette étude, qui s’étalera sur une période de deux ans, devra fournir une imagerie précise du sous-sol et des données sismiques de haute qualité qui permettront de mieux comprendre la géologie de la zone. Ces données intéresseront éventuellement des sociétés pétrolières et gazières. Aux termes de l’accord conclu avec la commission mixte Maurice-Seychelles, Spectrum a été autorisée à commercialiser les données recueillies pendant une période de huit ans.
Rappelons que la Commission des Nations Unies sur les limites du plateau continental a validé la soumission par Maurice et les Seychelles d’une demande conjointe d’extension du plateau continental d’une superficie de 396 000 km2. Cette zone, se trouvant au-delà des limites de la zone économique exclusive respective des deux pays, ouvre la voie à de nouvelles possibilités de coopération bilatérale. Pour traduire dans les faits cette coopération, deux traités avaient été signés entre nos deux pays. Le premier touche à l’exercice conjoint des droits souverains par Maurice et les Seychelles sur le plateau continental étendu et, le second, sur la gestion des fonds marins et du sous-sol du plateau continental étendu tout en définissant le cadre et les modalités d’exploration et d’exploitation des ressources de la zone.
Par ailleurs, à l’issue des réunions techniques qui ont eu lieu ces derniers jours, la 13e réunion de la commission conjointe Maurice-Seychelles, coprésidée par le secrétaire au cabinet, N.K. Ballah, et P. Michaud, conseiller spécial du président des Seychelles, s’est ouverte ce matin. Cette réunion se tient deux fois par an alternativement à Maurice et aux Seychelles. N.K. Ballah a qualifié le début des études géotechniques de « big step forward », avant d’ajouter : « Les études géotechniques multi-clients sont des outils d’exploration importants qui fournissent des données sismiques de haute qualité pour comprendre la géologie souterraine et générer des données servant à identifier de nouvelles zones propices à l’accumulation de pétrole et de gaz. »
Il a souligné que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, attend avec impatience la tenue de ce premier conseil ministériel conjoint, qui devrait avoir lieu lors de sa visite officielle aux Seychelles. De son côté, l’ambassadrice des Nations Unies à Maurice, Christine Umutoni, a procédé ce matin à la signature d’un accord portant sur la mise en œuvre d’un projet de soutien à la gestion conjointe du plateau continental. Une aide à hauteur de USD 2,2 millions sera accordée par la Global Environment Facility.
Christine Umutoni s’est dite « très impressionnée » par le traité de gestion conjointe signé entre Maurice et les Seychelles. Elle a estimé que « c’est un exemple pour le continent ».