La période des fêtes, qui marque traditionnellement la fin d’une année et le début de la suivante, connaîtra un moment fort ce week-end. Si la météo ne joue pas aux trouble-fête, on s’attend en effet à ce que les plages de l’île soient bondées, en particulier ce dimanche, pour la dernière baignade avant que les choses sérieuses ne commencent, dès lundi. Durant la semaine écoulée, les activités économiques ont en effet fonctionné au ralenti. Beaucoup de bureaux du secteur privé et de chantiers de construction étaient d’ailleurs fermés ces jours-ci, et ils ne rouvriront pas leurs portes avant lundi. Les commerces et la restauration étaient toutefois à la fête, avec une suractivité de la consommation, alimentée par la masse monétaire, estimée à plus de Rs 50 milliards, en circulation, dont une large partie consacrée aux produits importés, au détriment de notre balance commerciale nationale, largement déficitaire. La culture de l’épargne s’est beaucoup affaiblie ces dernières années.
La nouvelle la plus réconfortante en cette période de réjouissances est qu’il n’y a pas eu de mortalité sur nos routes, un fléau contre lequel beaucoup d’énergie a été mobilisée, en particulier par la force policière, dans tous les recoins du pays. Croisons les doigts afin que cette accalmie se maintienne le plus longtemps possible. Ceux qui étaient sur les routes ces derniers jours peuvent en effet témoigner que les automobilistes se sont montrés beaucoup plus vigilants que d’ordinaire, même si certains fous du volant ont pu sévir. Il serait intéressant de connaître les statistiques en matière de contraventions prises par la police durant cette période. Avec 138 décès, les Mauriciens sont unanimes à reconnaître que les accidents de la route avaient pris l’année dernière une proportion dramatique.
Lors de la messe célébrée à l’occasion de la Journée internationale de la paix à la cathédrale Saint-Louis lundi, l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean Michaël Durhône, a déploré que « la route à Maurice est devenue un lieu d’indiscipline, où tout ce que nous avons reçu comme valeurs ou comme bonnes manières au niveau familial s’est évaporé pour céder la place à la violence ». Il en a profité pour lancer quelques messages forts et demander que la conduite en état d’ivresse ou sous l’influence de produits illicites soit sanctionnée par des peines plus sévères, « parce que par le comportement violent de certains entraîne la mort aussi bien d’adultes que d’enfants ». Pour lui, les personnes trouvées coupables doivent répondre de leurs actes devant la justice. « Pa kapav fer katakata, car elles touchent profondément ce que nous sommes en tant qu’humains », a-t-il dit. Sur un plan plus général, il estime qu’on ne peut pas accepter que la route de l’humanité devienne plus violente et non respectueuse des vies humaines, surtout à la lumière de ce qui se passe à Gaza ou en Ukraine.
Les messages de fin d’année, aussi bien du Premier ministre, Pravind Jugnauth, que de son principal challenger, Navin Ramgoolam, ont donné le ton de la campagne électorale qui dominera 2024. Il est dommage cependant que le système électoral mauricien permet au Premier ministre de garder la population dans l’expectative quant à la date des élections générales. Il a ainsi annoncé que son gouvernement irait jusqu’à la fin de son mandat… ou au-delà. La seule chose dont on est certain, c’est que les élections doivent avoir lieu dans les 145 jours suivant la dissolution du Parlement, en novembre maximum.
Le Premier ministre a ouvert le bal avec l’annonce notamment de la hausse de la pension pour ceux ayant atteint l’âge de 75 ans. Ce qui est annonciateur d’un chapelet de mesures populaires jusqu’à la dissolution du Parlement. Espérons que quelle que soit la date à laquelle les législatives seront organisées, l’exercice se déroulera dans les meilleures conditions. D’ici là, une loi sur le financement équitable des partis politiques serait la bienvenue.
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