Élections : dans l’attente d’une décision imminente

Le compte à rebours en vue de la dissolution du Parlement a commencé. Cette question est actuellement sur les lèvres de tous les Mauriciens, que ce soit au marché central, dans les bureaux ou dans la rue. Il serait surprenant que, dans la conjoncture actuelle, le Premier ministre opte pour l’organisation d’élections partielles dans la circonscription No 10, à Flacq/Bon-Accueil. Même les partis qui ont présenté leur candidat à cette élection, comme Linion Moris, n’y croient pas vraiment. D’autres, comme l’alliance de l’opposition PTr-MMM-ND, sont convaincus que les élections générales « sont devant la porte ». Cependant, seul le Premier ministre détient le pouvoir constitutionnel de débloquer la situation. Pour le moment, il garde le silence sur la question, à moins que pendant cette période de solennité religieuse, il attende l’apparition de la bonne étoile pour le faire.

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Le gouvernement continue de s’appuyer sur ses réalisations, sur l’accélération des travaux au niveau des chantiers d’infrastructures en cours, qui devront enrichir son bilan. Un des éléments clés étant la construction des logements sociaux qui, trêve de partisanerie, est un projet très valable. Les cérémonies de remises de clés se succèdent rapidement. Pas plus tard qu’aujourd’hui, deux cérémonies sont prévues à Henrietta à une heure d’intervalle.

D’autre part, les mesures populaires susceptibles d’attirer les remerciements, qui sont diffusés sans retenue à la télévision, ont atteint un point de saturation. Beaucoup de Mauriciens les accueillent comme un cadeau électoral de fin de mandat. D’ailleurs, le problème est que ces mesures sont prises dans la précipitation et que, dans plusieurs cas, elles auraient mérité un débat public, dans la sérénité de l’esprit, et auraient bien pu attendre l’arrivée du prochain gouvernement, quel qu’il soit, pour les fignoler. Prenons le cas de l’Internet gratuit pour les jeunes de 19 à 25 ans, et qui a donné lieu à une grosse publicité à Maurice et à Rodrigues. Même les Nations unies se sont prononcées depuis 2016 en faveur d’un accès de base universel à la toile d’ici 2030, et ce, dans le cadre du plan visant à remettre le monde sur la voie qui mène à la fin de l’extrême pauvreté et à la réalisation des Objectifs mondiaux. Les Nations unies partent du principe que l’accès à l’Internet est un droit humain. D’ailleurs, il faut rendre hommage à ceux qui, depuis longtemps, ont installé des bornes à travers l’île pour permettre un accès au Wi-Fi gratuit. Les travailleurs étrangers ne se privent pas pour en profiter.

Concernant les salaires, en revanche, à quoi sert-il d’avoir un réalignement qui risque d’être imparfait et qui devrait être revu par le prochain gouvernement ? La promesse de permettre aux jeunes d’avoir accès à des prêts bancaires sans taux d’intérêt a, elle, provoqué des critiques, tenant en compte le prix de la construction aujourd’hui. D’ailleurs, en matière de logement, tenant en compte que Maurice est une petite île, avec une disposition limitée de terres, il faudrait commencer à réfléchir à la construction de logements à la verticale.
Pour terminer, il est intéressant de noter que le père Grégoire a, pour la première fois, expliqué que le but de son concert prévu prochainement est destiné à recueillir des fonds pour la congrégation du Saint Esprit, à laquelle appartiennent plusieurs prêtres mauriciens. Il veut ainsi mettre fin aux palabres qu’il a constatées sur les réseaux sociaux, dans la presse, et même parmi ses confrères. Quant à l’affiche avec le soleil, il l’impute à son admiration pour notre astre, aussi bien levant que couchant.

La question qui se pose est la suivante : le père Grégoire est une personne intelligente, avec une expérience locale et internationale, aussi pourquoi ne voit-il pas que la conjoncture politique actuelle ne se prête pas à l’organisation d’un concert de cette envergure, alors que les mobilisations politiques de masse se multiplient ? Une manifestation en vue de recueillir des fonds peut en effet être organisée à n’importe quel moment. Aussi, pourquoi, dans sa grande sagesse, n’a-t-il pas choisi d’organiser ce concert après Pâques de l’année prochaine, non seulement pour recueillir des fonds pour sa congrégation, mais aussi pour prier pour la réconciliation de la population après les élections qui, qu’on le veuille ou non, diviseront ? Cela aura été un grand soulagement aussi bien pour le public que pour l’Église catholique.

 

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