Élections 2024, en attendant le dernier furlong !

C’est l’opposition parlementaire, donc, qui a ouvert les hostilités avec le meeting à La Louise ce 11 août. Une belle entrée en matière, ainsi qu’en témoignent des images véhiculées via les médias. Une rencontre qui s’inscrit dans le calendrier électoral et qui a mobilisé une belle foule, dans la mesure où il s’agissait d’un meeting de proximité, et non national.
Certainement, pour sa part, avec ses innombrables opérations “koup riban” et autres sorties aux côtés des organisations socioculturelles, surtout, Pravind Jugnauth est lui aussi en campagne. D’une certaine façon, il a été quasiment en mode campagne depuis le lendemain des résultats des élections de 2019 ! À voir sa présence sur le terrain au jour le jour, surtout dans sa circonscription, où les projets et inaugurations rivalisent… À croire que le No 8 est devenu le centre du pays !
C’est dans cette même circonscription que son principal agent politique, Soopramanien (Kaya) Kistnen, a trouvé la mort dans des circonstances toujours non élucidées quatre ans après. Malgré des pressions venant de divers endroits, force est de constater que Pravind Jugnauth n’a pas fait preuve de la même diligence pour trouver le ou les responsable(s) de ce crime que pour d’autres projets ! Cela lui est régulièrement reproché, comme nombre d’autres manquements. Mais il faut croire qu’il n’en fait que peu de cas.
En mettant le Parlement en congé, sans en prononcer sa dissolution, et en évitant de fixer une date pour les élections générales très attendues, en privilégiant de tels “delaying tactics”, Pravind Jugnauth pense probablement qu’il est en train de “buy time”. Mais est-ce que cela lui sera favorable ainsi qu’à l’équipe qu’il présentera pour succéder à l’actuel gouvernement ? That is another question.
Et pendant que les choses prennent le temps de se préciser pour ce qui est d’aller voter, il est très important pour la masse électorale, qui a dépassé le million désormais, de bien cerner ses priorités et d’identifier ses véritables exigences. Depuis quelques années déjà, une nouvelle vague comprenant nombre de Mauriciens souhaite se défaire des papis et des dynasties qui composent notre paysage électoral actuel. L’idée, et elle est d’ailleurs très louable, est de faire plus de place à des projets nouveaux, surtout qui soient en ligne avec nos attentes les plus importantes. Il est régulièrement reproché aux politiciens, qui ont occupé l’arène jusqu’ici, d’être déconnectés des réalités du terrain. C’est un fait. Bon nombre ne comprennent pas ni ne maîtrisent certaines problématiques propres à des citoyens qui vivent au quotidien des calvaires que l’on ne connaissait pas il y a deux décennies. D’où cet appel à faire de la politique autrement que ce que l’on a connu jusqu’ici.
Et dans cette perspective, le bloc de l’opposition se fait fort du soutien de ReA. La bande à Ashok Subron s’est distinguée par ses combats en faveur de la protection et de l’épanouissement de l’environnement, d’une meilleure compréhension et approche de notre climat avec les données changeantes, et d’une justice sociale plus équitable. Il semble que le parti de Pravind Jugnauth caresse tout aussi bien des projets dans cette direction, d’où les rumeurs de son rapprochement avec les Bleus de Xavier-Luc Duval. Impossible d’occulter la contribution des partis de l’opposition extraparlementaires, réunis au sein de Linion Moris, discrets ces temps-ci, il faut en convenir, et qui, eux, dès le départ, ont choisi ce terrain fertile, parce que longtemps abandonné par les politiques classiques.
Sur l’échiquier mondial, l’attention autour des JO, les tensions à caractère xénophobe en Angleterre et la campagne électorale aux States ont dévié l’attention du génocide qui, pourtant, se perpétue en Palestine. Les Ong sur place, les plateformes citoyennes de par le globe, à l’instar de Boycott, Deter, Shame (BDS), des agences onusiennes ainsi que d’autres collectifs militant en faveur des droits humains, n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme. Les exactions se multiplient tant sur le terrain que dans les prisons d’Israël, où sont détenus d’innombrables Palestiniens. La branche locale de BDS a appelé d’ailleurs à une réaction mondiale face à ces cruautés.

- Publicité -

Husna Ramjanally

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -