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Économie — Association des Banques Centrales d’Afrique — PM : « La lutte contre la hausse de l’inflation demeure redoutable »

La lutte contre la hausse du taux d’inflation est un des points principaux évoqués par les principaux intervenants lors de la cérémonie d’ouverture du symposium de l’Association des Banques Centrales d’Afrique à l’hôtel Méridien hier matin. « Les défis à relever pour freiner l’inflation demeurent redoutables », constate le Premier ministre Pravind Jugnauth. Il ajoute que le taux d’inflation est passé de 11,3% en février de l’année dernière à 4,3% en juillet de cette année. Le symposium auquel participent quelque 200 délégués de 35 Banques Centrales de la région d’Afrique, avec pour thème “Using Big Data Analysis, Interest Rates and Artificial Intelligence in the Fight against Inflation.”

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Le Premier ministre concède que l’inflation, les taux d’intérêt, l’utilisation du Big Data pour analyser les données et l’intelligence artificielle retiennent l’attention des décideurs politiques et des gouvernements à travers le monde. « Toutefois, les défis à relever pour freiner l’inflation restent redoutables face aux tensions géopolitiques, aux risques liés au changement climatique, aux cybermenaces et au grand volume d’informations à traiter », fait-il comprendre.

Il explique que de nombreuses Banques Centrales dans le monde ont commencé à resserrer leurs politiques monétaires respectives à partir de 2022 pour faire baisser l’inflation. À Maurice, la Banque de Maurice a eu recours à des hausses rapides des taux d’intérêt en 2022. Par conséquent, l’inflation est passée d’un pic de 11,3 % en février 2023 à 4,3 % en juillet 2024. L’inflation se situe dans la fourchette de 2 à 5% visée par la Banque de Maurice.

Le changement climatique a été un autre sujet abordé. Pravind Jugnauth avance qu’il a déjà un impact sur la vie quotidienne. « En tant que petit pays insulaire, Maurice n’est pas épargnée et reste l’un des pays les plus exposés au changement climatique. La Banque de Maurice a mis en place son centre sur le changement climatique en octobre 2021, et l’un des principaux objectifs du centre sur le changement climatique est de soutenir le développement de la finance durable », indique-t-il.

Le Premier ministre a également fait état que l’écosystème numérique à Maurice est en pleine expansion. Le gouvernement a annoncé un plan stratégique numérique Mauritius 2030. Il ajoute que l’autoroute de l’information est une réalité depuis 2017, permettant le partage numérique de l’information entre tous les organismes gouvernementaux. Le portail de paiement du gouvernement est une autre étape importante. Il s’agit d’une intégration du système de paiement de la Banque de Maurice pour les services électroniques gouvernementaux. « L’époque des longues files d’attente pour le paiement des services gouvernementaux est révolue », trouve-t-il.

De son côté, le gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, s’est réjoui que Maurice puisse fournir une plate-forme pour des discussions et des collaborations significatives, façonnant l’avenir des systèmes financiers en Afrique. Il considère que le thème choisi est particulièrement pertinent alors que les Banques centrales naviguent dans les complexités du paysage économique mondial.

Il a mis l’accent sur l’importance pour les banquiers et en tant qu’Africains de travailler ensemble pour construire des cadres financiers solides capables de résister aux chocs extérieurs et de promouvoir le développement durable sur le continent.

« Le fait que la communauté des Banques Centrales doit persévérer n’est pas une option, mais plutôt une obligation, compte tenu de la façon dont les Banques Centrales du monde entier ont connu des montagnes russes au cours des dernières années. Nous avons tous dû faire face à des situations sans précédent et à de nouveaux défis : la pandémie, l’inflation record, la pression sur les monnaies, la liste grise du GAFI et les tensions géopolitiques persistantes n’en sont que quelques-uns. Malgré ces défis, les Banques Centrales, fidèles à leur nature, continuent d’être à la hauteur », déclare Harvesh Seegolam.

Il s’est appesanti sur l’harmonisation des politiques, l’intégration du système de paiement avec l’interopérabilité à l’échelle de l’Afrique, des dispositifs de surveillance transfrontalière et de l’évaluation de la stabilité financière basée sur les données recueillies auprès des liens financiers transfrontaliers. Il s’est dit convaincu que les idées et les stratégies partagées au cours de ce symposium et des différentes sessions de travail ouvriront la voie à une coopération et à une intégration renforcées au sein de la communauté bancaire en Afrique.
« Saisissons cette occasion d’apprendre les uns des autres, d’échanger des pratiques exemplaires et de forger des liens plus solides qui profiteront à nos systèmes financiers et à nos économies respectifs. Je suis sûr que l’AACB continuera de soutenir et de jouer un rôle essentiel dans ce processus », a-t-il conclu.

Padayachy : « L’inflation n’est pas provoquée par le réajustement salarial »

Dans une déclaration à la presse après la cérémonie d’ouverture, le ministre des Finances, Renganaden Padyachy a annoncé que les règlements concernant le réajustement salarial seront publiés à l’officiel dans la Gazette du Gouvernement bientôt.

Il a récusé les accusations à l’effet que l’inflation est causée par la hausse salariale. Il estime que cette hausse a provoqué une insuffisance de certains produits à laquelle s’ajoutent une fluctuation des devises et une hausse des prix à l’étranger. « L’inflation n’est pas provoquée par le réajustement salarial », dit-il. Il s’est dit satisfait de la baisse graduelle de l’inflation qui découle de la gouvernance économique du pays.

 

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