Le DPP décide d’abandonner toutes les charges logées par le CID de Curepipe contre le détenu par manque de preuves
Alors que David Gaiqui comparaissait hier devant le tribunal de Curepipe pour que sa motion de remise en liberté et celle de la radiation des charges soient débattues, le bureau du DPP, par l’intermédiaire de Me Mehdi Manrakhan, Acting Assistant DPP, avait déjà pris la décision de rayer les charges contre l’homme de 42 ans, qui avait été arrêté vendredi dernier suite à un braquage à La Vigie. Sa détention au poste de police de Curepipe avait interpellé plus d’un. S’adressant à la presse après l’audience, David Gaiqui a déclaré avoir « vécu un calvaire ». Après consultation avec ses hommes de loi, il décidera de la marche à suivre.
David Gaiqui, le suspect maltraité par la CID de Curepipe, et qui a fait l’actualité ce week-end, est retourné en cour de Curepipe hier. Depuis midi, le bureau du DPP avait déjà communiqué sa décision de rayer les charges de “larceny by night breaking with mask” qui pesaient sur lui. Arrivant au tribunal a 12h32 menottes aux mains, c’est en homme libre que David Gaiqui a quitté la cour à 13h06 sous les applaudissements de ses proches, venus le soutenir depuis tôt le matin. Devant la magistrate Gooljar, le procureur a informé que le DPP « advise that the present provisional charge be struck out ». Le Leading Counsel du panel d’avocats qui représentait David Gaiqui, Me Sanjeev Teeluckdharry, devait déclarer : « We are grateful that the prosecuting authorities have considered the case fit its facts and concluded that there is nothing that substantiate the charge. »
À sa sortie du tribunal, David Gaiqui, qui a toujours clamé son innocence, a une fois de plus déclaré que la police a « mal agi » avec lui. « Mo pann fer nanyen dan sa zafer-la. Mo avoka kinn fer met sa lor facebook. Banla inn sekestre mwa, monn gayn bokou bate. Aster mo pou get mo bann avoka pou deside ki pou fer. Monn senti mwa abese, ti ena enn madam parmi sa bann lapolis-la », a soutenu l’homme de 42 ans. David Gaiqui devait aussi faire ressortir qu’il ne « laissera pas tomber » Me Anoop Goodary. David Gaiqui était défendu par un panel d’avocats comprenant Mes Sanjeev Teeluckdharry, Neelkanth Dulloo, Ravi Rutnah, Deepak Rutnah et Neeven Moonesamy. Ces hommes de loi estiment que «
c’est une grande victoire pour la démocratie ». Me Teeluckdharry ajoute : « La Human Rights Association que nous venons de créer a montré des résultats en moins de 24 heures. Nous allons continuer à venir en aide dans des cas “genuine” où nous voyons qu’il y a de grosses violations des droits humains. Ce n’est pas de la politique que nous faisons là mais nous assumons notre responsabilité en tant qu’hommes de loi. » Ce dernier sera en consultation avec son client pour étudier la possibilité d’engager des poursuites au civil.
Les conditions de détention de David Mike Gaiqui, 42 ans, interpellé vendredi dernier au poste de police de Curepipe, avaient créé la polémique. Son homme de loi avait publié, avec son consentement, une photo de lui au poste de Curepipe. David Gaiqui était retrouvé nu, les pieds liés par une chaîne à une chaise, et menottés dans le dos, au poste de police de Curepipe. Il affirme avoir été battu, déshabillé et dénigré devant une policière. Après cet épisode, David Gaiqui avait été admis à l’hôpital Brown Séquard. Il avait été arrêté suite à un braquage à la station-service d’Indian Oil à La Vigie. Les cinq autres personnes arrêtées avec lui devront, elles, retourner en Cour le 9 février. Elles sont toujours en détention.