Dans plusieurs établissements, une dizaine d’étudiants seulement ont pu décrocher 3 à 5 « credits »
MPSSU : « La baisse du niveau est une question urgente »
La qualité des résultats de SC et le faible nombre de détenteurs de “credits” ont eu un impact sur les classes de Lower VI dans plusieurs établissements de niveau moyen, notamment dans le secondaire privé. À titre d’exemple, alors qu’un collège du Sud avait pu remplir l’an dernier une classe de 30 élèves, cette année, six garçons seulement dans cette école ont décroché le nombre de crédits requis pour accéder en Lower VI. Dans un collège situé à Flacq, des demandeurs d’une place en Lower VI venant d’autres établissements vont permettre à cette école d’avoir une classe d’une trentaine d’élèves. La MPSSU se réunit cet après-midi pour analyser les résultats.
Un directeur d’un collège du sud n’aurait jamais cru, confie-t-il au Mauricien ce matin, que le taux de réussites au SC pour son établissement allait un jour être sous la barre de 50% car il y a environ cinq-sept ans, la performance de ses élèves se situait dans la fourchette 65%-70%. « J’arrive difficilement à croire que nous sommes descendus à un tel taux de réussites. On se retrouve aujourd’hui avec seulement six élèves dans le département pour garçons et avec huit chez les filles. Nous allons miser sur la filière HSC-Pro que nous offrons depuis quelques années pour augmenter le nombre de nos élèves en Lower VI », indique le directeur de ce collège. « Plusieurs confrères dans le secondaire privé m’ont parlé des difficultés pour avoir un nombre raisonnable d’élèves en Lower VI malgré le critère de trois credits », ajoute ce directeur.
Dans un collège de la région nord où une quinzaine d’élèves sont admissibles en Lower VI, la direction de l’école craint le départ de certains d’entre eux, et de se retrouver par la suite avec moins de dix élèves.
« D’après ce que j’entends il y a un risque que certains nous quittent soit à cause de la combinaison des matières soit parce qu’ils pensent que l’herbe est plus verte ailleurs », affirme le manager de cette institution. « Certaines personnes accusent les collèges privés de ne pas fournir de bons résultats alors qu’il faut aller à la source, soit au système du cycle primaire, pour identifier les causes du problème d’apprentissage qui se répercutent sur le secondaire. La promotion automatique dès le primaire fait beaucoup de tort à l’apprentissage », poursuit cet interlocuteur.
Pour leur part, les membres de la Managers Private Secondary School Union (MPSSU) se réunissent cet après-midi pour analyser les résultats. Mais déjà les dirigeants de cette association se disent « inquiets » quant à la baisse constante de la performance en général. « On ne progresse pas depuis plusieurs années et la situation s’est aggravée. Le niveau académique secondaire est au-dessous de la moyenne et le problème s’est généralisé dans le secondaire d’État aussi bien que privé », fait comprendre Ramparsad Mungur, président de la MPSSU. « Cette question doit être la priorité du ministère de l’Éducation, et particulièrement celle du Mauritius Institute of Education » laisse entendre ce professionnel de l’Éducation secondaire.
Même dans des collèges privés de renom et dans quelques établissements d’État, un certain nombre d’élèves n’ont pu décrocher les “trois credits” pour accéder en Lower VI tandis que d’autres ont platement échoué aux examens de SC. Selon nos informations, beaucoup de repeaters n’ont pu à nouveau décrocher leur diplôme.
Les recteurs des collèges catholiques, qui se réunissent cet après-midi pour leur réunion mensuelle, devraient probablement faire un constat de ces derniers résultats pour leur secteur. Outre le taux de réussites de chaque école, la performance dans les matières devrait donner lieu à des réflexions.
Dans les collèges privés faisant face à présent à une baisse drastique d’élèves au niveau de Lower VI, les directeurs s’inquiètent du « workload » du personnel enseignant. « On ne peut régler le problème de manque d’élèves en Lower VI de la même manière que le problème de manque d’élèves en Grade 7 car les réalités de la classe sont complètement différentes. C’est un problème très complexe et on espère avoir une discussion franche avec les officiers de la PSEA sur cette question », affirment des membres de la MPSSU.