La militante de Lalit demande au nouveau gouvernement d’abroger les amendements Jugnauth à l’Immigration Act 2022
Lindsey Collen a déposé hier une lettre au bureau de l’Attorney General, Gavin Glover, concernant le Constitutional Challenge qu’elle a logé en Cour contre les amendements Jugnauth à l’Immigration Act. Elle avait expliqué dans sa plainte qu’elle se sentait menacée par une clause de cette loi portant sur la citoyenneté mauricienne, qui pouvait lui être retirée à tout moment. Elle demande au nouveau gouvernement, dont plusieurs membres s’étaient prononcés contre cette loi, de l’abroger.
Les amendements à l’Immigration Act avaient été adoptés par le gouvernement MSM en 2022. Lindsey Collen explique à l’Attorney General qu’elle a saisi la Cour suprême avec un Constitutional Challenge immédiatement après la promulgation de la loi. Elle indique avoir dû faire face à de nombreux obstacles sur son Locus Standi en cour. Toujours est-il que l’affaire est maintenue en cour et sera appelée en mai 2025.
Lindsey Collen explique sa démarche du fait qu’elle réside à Maurice depuis de longues années et qu’elle détient la nationalité mauricienne, car étant mariée au Mauricien Ram Seegobin. En tant que citoyenne, elle a contribué à la vie politique et sociale du pays, comme beaucoup d’autres. Toutefois, elle estime que les amendements à l’Immigration Act, plus particulièrement la partie concernant la Citizenship Act, représentent une menace pour elle, à l’effet : « The Minister may, in his absolute discretion and without giving any reason, deprive any person of his citizenship of Mauritius, if he has reliable information and is satisfied that it is in the interest of defence, public safety or public order. »
Lindsey Collen précise que la citoyenneté mauricienne peut être retirée à toute personne de manière arbitraire. Elle ajoute que son affaire dure depuis plus de deux ans et qu’elle s’est rendue en Cour une douzaine de fois. Elle est défendue par Mes Antoine Domingue et Jean-Claude Bibi, ainsi que l’avouée Ayesha Jeewa, qui agissent tous trois à titre Pro Bono.
Avec le changement de gouvernement, la militante de Lalit estime que les amendements de 2022 peuvent être abrogés. D’autant que plusieurs membres du nouveau gouvernement, dont le Premier ministre, Navin Ramgoolam, lui-même, avaient dénoncé la démarche de l’ancien gouvernement. Elle cite également plusieurs parlementaires de l’opposition à l’époque et aujourd’hui siégeant au sein du gouvernement, qui avaient condamné ces amendements lors des débats à l’Assemblée nationale, notamment Arvin Boolell, Reza Uteem, Arianne Navarre-Marie et Shakeel Mohamed.
Elle demande de fait à l’Attorney General de proposer dans les meilleurs délais une nouvelle législation pour traduire la position du gouvernement dans le concret. Elle précise que beaucoup de personnes se trouvent dans le même cas qu’elle et attendent le dénouement de ce Constitutional Case. Dans certains cas, ce sont des familles entières qui sont concernées, dit-elle.