Changement : tâche herculéenne… mais pas impossible !

Les nouveaux élus aux commandes du pays se rendent compte inévitablement de la tâche herculéenne qui les attend. Peut-être encore un peu, eux-mêmes, sous l’effet de l’immense surprise du troisième 60–0 de l’histoire de notre pays, ces nouveaux dirigeants, élus sous le signe du Changement, prennent graduellement la mesure des immenses chantiers qui les attendent à tous les niveaux.

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Le précédent régime, sous la férule de Jugnauth fils, n’avait aucune vision de développement à l’échelle humaine. Travaux d’infrastructures, certes, bétonnage régulier, et que soient encouragés des projets de complexes commerciaux, avec le soutien des groupes capitalistes, pour nourrir le côté matérialiste en chacun, y étaient. Mais quant à l’épanouissement humain, veiller à ce que les citoyens puissent grandir, mûrir et s’émanciper par le biais de l’éducation, la pratique des arts et des sports, devenir des êtres humains forts, responsables, matures et solides, et non un peuple mouton, de ce côté-là, ni le ministère de l’Education sous la houlette de Leela Devi Dookun-Luchoomun, ni la Jeunesse et les Sports de Toussaint, pour ne citer que ceux-là, n’avaient à coeur d’amener ces changements.

Avec pour résultat que le gouvernement se retrouve avec quasiment, donc… tout à revoir ! Invariablement, s’il veut respecter son contrat avec le peuple, honorer cet engagement inédit et marquer l’histoire pour toujours. Parce que 60 – 0 là, il ne faut surtout pas qu’il se perde dans nos pages d’histoire comme les précédents.

De fait, si l’on prend par exemple une seule problématique, l’épineuse et douloureuse thématique de la drogue, du point de vue de la consommation, spécifiquement, prévenir et sauver nos enfants/jeunes vulnérables, autant que ceux qui sont déjà esclaves de ces enfers, encadrer leurs proches et familles, qui subissent un calvaire insoutenable, revêt un caractère quasi insurmontable. Mais pas impossible.

De son propre aveu, Pravind Jugnauth avait reconnu que la mafia de la drogue avait infiltré l’essentiel de nos institutions ! Démanteler ces réseaux, qui ont eu le temps de bien consolider leurs assises, et se défaire de ces tentacules tenaces, ne sera évidemment pas du gâteau. Mais l’espoir de lendemains meilleurs ne doit pas être abandonné, et se donner les moyens d’y arriver doit primer.

Il est clair que ce n’est pas demain la veille que barons et parrains, anciens comme nouveaux, car la dernière décennie a vu une prolifération de jeunes caïds, prendront leur retraite ! Ce business étant beaucoup trop lucratif et l’amas de richesse trop rapide pour y résister. Pourtant, nos élus devront s’y atteler. Mais pas qu’eux. La conjoncture actuelle est inédite et appelle à un lever de boucliers total, national et de la part de chaque Mauricien épris de sa patrie et de son futur sûr. Si tant est que le désir d’une île Maurice nouvelle, marquée par un changement profond et intrinsèque, est au coeur autant de nos compatriotes que des décideurs, retroussons nos manches et jetons-nous à l’eau !

Penser cette société où l’on aura armé nos enfants dès le primaire à non pas dire simplement « non » aux drogues, mais qu’ils savent expliquer comment et pourquoi ces drogues leur sont néfastes, est réalisable. Équiper nos parents à vivre aux côtés de leurs enfants qui ne parviennent pas à se défaire des démons liés aux drogues, cela aussi doit pouvoir se faire.

Défaire notre pays des drogues est prioritaire et impératif. Parce que ces dix dernières années ont été gaspillées par un total manque de vision concrète et de policy pouvant faire ses preuves. Parce que demain ne nous appartient pas, et que nous ne pouvons nous permettre de l’hypothéquer non plus.

Sur le plan mondial, l’accord d’un cessez-le-feu imminent à Gaza, en Palestine, aura apporté un peu de baume au coeur. Cependant, les plus blasés, voire réalistes, ne s’attendent à aucun cadeau. La Palestine ne sera-t-elle pas libre que quand et si chacun de ses citoyens peut respirer, rire et vivre librement, sans ressentir le joug de l’État d’Israël ? Et cela peut-il arriver sans qu’Israël reconnaisse un état palestinien, et vice-versa ? Au final, cet accord n’est-il pas qu’un gimmick politique pour marquer l’arrivée du nouveau locataire de la Maison Blanche ?

Husna Ramjanally

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