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Champ-de-Mars et saison compromise Menaces et chantage de People’s Turf Plc

Avec un éventuel enlèvement du système d’arrosage, la piste sera impraticable pour une longue période

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Kamal Taposeea et Lovish Bhageerutty, les hommes de JMLS à la COIREC pour tenter de désamorcer la situation

People’s Turf Plc compte réagir à sa manière à la mise en demeure servie par la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Limited, l’enjoignant de cesser toute exploitation commerciale du Champ-de-Mars jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé et signé en bonne et due forme. Des indications recueillies au sein de la communauté des jockeys à Petit-Gamin indiquent qu’un ex-champion aurait laissé entendre que la PTP envisage d’enlever le système d’arrosage automatique, une menace déjà brandie il y a un peu plus d’un mois par son plus gros actionnaire, Jean Michel Lee Shim.

Un ordre en ce sens a déjà été donné, mais à hier après-midi, aucune action n’avait encore été enclenchée. Si la PTP a décidé de s’engager dans cette voie, c’est parce qu’elle craint de ne pouvoir rien faire si la COIREC décide de donner suite à sa mise en demeure. La société, organisatrice des courses, avait un délai de 48 heures pour se conformer aux conditions, faute de quoi, des poursuites au Civil seraient initiées contre elle. L’enlèvement de ce système d’arrosage, qui aurait coûté quelque Rs 6.5 millions, rendrait la grande piste impraticable pour une très longue période, entraînant l’interruption de la saison hippique 2024.

Dans une tentative de désamorcer la bombe de la saison compromise, la PTP a délégué en urgence hier, Kamal Taposeea et Lovnish Bhageerutty pour entamer de nouvelles discussions avec la COIREC qui, selon des sources de foi, n’a pas bougé d’un iota. Le ton est définitivement monté d’un cran entre la COIREC et la PTP, surtout après que celle-ci a manifesté son mécontentement à travers des articles publiés sur les réseaux sociaux et dans ses journaux jeudi après-midi.

À ce stade, la COIREC ne compte pas faire machine arrière pour ne pas mettre en péril les négociations entamées entre le Mouvement Socialiste Militant et le Parti Mauricien Social Démocrate de Xavier-Luc Duval en vue d’une alliance pour les prochaines élections générales. En outre, avec la mise à l’écart de Dev Beekharry, L. Ramlochun du Prime Minister’s Office, qui, avec l’apport du Chief Executive Officer, Anil Kumar Kokil, dirige la COIREC. Il serait en contact permanent avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth.
Cela fait plus de deux mois que la COIREC a décidé de « mener la vie dure à la PTP », pour reprendre une expression de Pravind Jugnauth qui, alors, était en guerre contre le Mauritius Turf Club. Des initiatives de la PTP n’avaient pas plu à la COIREC, qui avait immédiatement réagi pour mettre au pas l’organisatrice des courses, comme dans le cas des incidents l’opposant au Port Louis Tennis Club, l’impression du slogan « ensam pli zoli » qui a dû être enlevé en quatrième vitesse, ou encore l’élagage des arbres menant au tarmac de la plaine.

Face à cette nouvelle posture affichée par la COIREC, la PTP a constamment voulu, pour sa part, dédramatiser la situation pour ne pas perdre la face vis-à-vis du public turfiste, car c’est un fait que depuis son entrée en opération, elle a toujours opéré comme un État dans l’État avec la complicité de la Gambling Regulatory Authority.
Mais les passe-droits dont bénéficiait la PTP sont désormais révolus, car les données ont changé et le Senior Adviser du PMO, Dev Beekharry, ne jouit plus des mêmes pouvoirs avec l’entrée en scène du néophyte L. Ramlochun, qui a l’avantage de n’avoir aucun lien avec le magnat des paris, Jean Michel Lee Shim, dont la tête a été également réclamée non seulement par le Mauritius Turf Club mais aussi par le PMSD.
Dans la conjoncture, la PTP se retrouve, aujourd’hui, dans la même situation que le MTC en 2021, où ce dernier s’était retrouvé dos au mur, acculé par un Dev Beekharry revanchard qui, lui, avait retiré arbitrairement toutes ses prérogatives et lui avait coupé toutes ses sources de revenus.

La PTP va-t-elle résister ou se plier aux exigences de la COIREC ? En tout cas, elle n’est pas au bout de ses peines, car si pendant ces 4/5 ans, elle avait été visiblement protégée par l’ex-Speaker Sooroojdev Phokeer au Parlement, lequel faisait obstacle à toutes les interpellations embarrassantes visant la PTP, la GEL et autres sociétés, il est maintenant plus que certain que le nouveau président de l’Assemblée, Adrien Duval, se fera un malin plaisir de laisser le champ libre à une opération de deklar piti pa pou zot, menée par ceux qui veulent dénoncer les abus et les irrégularités commis par Jean Michel Lee Shim et consorts. Le Political Goalkeeper n’est plus de service…

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