Centre Nelson Mandela : Black History Month : conférence et exposition pour marquer le mois

Le Centre Nelson Mandela pour la Culture africaine (CNMCA) accueille la conférence intitulée Rastafari et la figure du Marron en son siège à La-Tour-Koenig. L’événement s’inscrit dans le cadre du Black History Month qui est célébré en février. Elle sera suivie d’une exposition intitulée « Le noir d’ambre » de l’artiste Deepa Bahadoor, à compter du vendredi 7 mars.

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La conférence, qui sera animée par l’historienne Guilia Bonnaci, ce samedi, est une collaboration de l’Association Socio-Culturelle Rastafari (ASCR) et le CNMCA. La conférencière constate qu’à l’île Maurice, « les Rastafaris représentent une communauté méconnue en quête de reconnaissance formelle ». Ainsi, sa présentation examinera « comment les Rastafaris forgent une mémoire de résistance en s’appuyant sur la figure du Marron. »

« Échappé de la servitude, le Marron agit comme une allégorie de la résistance et de la vie naturelle. Il est central dans les représentations sociales, les œuvres artistiques et les pratiques rituelles des Rastafaris, et il lie leur communauté au Morne Brabant, haut lieu de maronnage et site du patrimoine mondial depuis 2008. À partir d’observations préliminaires, je présente la figure du Marron telle qu’elle est évoquée et revendiquée par les Rastafaris, et je questionne le rôle que joue la mémoire dans le façonnement d’une présence culturelle contemporaine », souligne-t-elle dans un dossier de presse diffusé en marge de l’événement.

Guilia Bonnaci note que « le mouvement rastafari est un mouvement social, culturel, religieux et politique né en Jamaïque dans les années 1930. S’inspirant de l’éthiopianisme, du panafricanisme et des idées de Marcus Garvey, les Rastafaris ont élaboré une réponse rédemptrice aux héritages destructeurs de l’esclavage et du colonialisme. »
L’historienne, chargée de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, est aujourd’hui affectée au Centre for Research on Slavery & Indenture à l’Université de Maurice où elle travaille sur les mémoires et patrimoines de l’esclavage. Elle a étudié « la place de l’Éthiopie dans l’histoire intellectuelle et les cultures populaires des diasporas africaines depuis le 19ème siècle, le panafricanisme, le mouvement rastafari et les séquelles de l’esclavage en Éthiopie ».

Son livre « Exodus! L’histoire du retour des Rastafariens en Éthiopie » a été traduit et publié par l’Université des West Indies en Jamaïque et il a été primé deux fois aux États-Unis. Elle a édité plusieurs ouvrages et revues, elle publie ses recherches en anglais et en français et elle intervient régulièrement dans la presse, notamment à la radio.
L’Association Socio-Culturelle Rastafari est une organisation dédiée à la promotion de la culture des Rastafari à Maurice. Fondée en 1999, sa mission est de préserver l’héritage culturel de ses membres, des descendants d’Africains, tout en s’engageant activement dans le développement social et environnemental de la communauté.

Par ailleurs, l’artiste Deepa Bahadoor présentera une œuvre qui explore la couleur noire sous de multiples facettes, dans le cadre d’une exposition à Lespas lar, à La-Tour-Koenig. Le CNMCA souligne que pour cette exposition, « l’artiste délaisse la représentation du réel pour plonger dans un univers onirique, où lumière et profondeur s’entrelacent ». Elle travaille à l’encre et à la peinture acrylique et huile pour cette exposition. Son objectif : « célébrer la couleur noire », pour « redécouvrir sa beauté intrinsèque et sa force, débarrassée des stéréotypes et des associations limitantes ».

L’exposition sera ouverte au public du vendredi 7 mars au vendredi 4 avril de 9 heures à 15 heures.

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