La clinique MedPoint, centre névralgique d’un scandale qui continue à faire couler beaucoup d’encre, et incidemment, souvent citée pour les mauvaises raisons, sera finalement transformée en hôpital spécialisé en cancérologie. Alléluia !
Il était effectivement rudement temps que notre île se dote d’une institution qui soit intégralement consacrée à cette maladie qui ronge d’innombrables familles mauriciennes. Le cancer est devenu la troisième maladie la plus présente chez nous, après le diabète et les complications cardio-vasculaires, pour reprendre le Dr Anwar Husnoo, ministre de la Santé. Le cancer, ces dernières années, a effectivement gagné énormément de terrain auprès de notre population, au point où l’on peut pratiquement dénombrer un cas par famille… Nombreux sommes-nous à avoir perdu sinon un, voire parfois plusieurs proches emportés tantôt par un cancer du sein, de l’estomac, du pancréas, de l’utérus, du poumon, pour citer les plus fréquents. Et pour reprendre le Dr Faisal Abbasakoor, médecin très populaire et reconnu par ses pairs pour son travail dans ce domaine, « d’ici 2022, une personne sur deux sera affectée par le cancer ». Effarant ? Extrêmement inquiétant, en effet ! Le chirurgien général et colorectal s’appuie, pour les besoins de son étude, disponible sur la Toile, sur des statistiques concrètes, s’agissant, au plan mondial, de la progression de la maladie dans les années 80, où le taux était d’un malade sur quatre. Dans les années 2000, ce chiffre est passé à un sur trois. Et pour les cinq prochaines années, la donne changera radicalement, devenant donc… un sur deux ! De quoi donner définitivement le tournis et susciter une prise de conscience massive. Et précise le scientifique de renom: « La moitié de ceux affectés par un cancer, pourra aspirer à la guérison », évoquant ainsi les avancées en matière de traitement dans le monde.
Tant mieux donc, si nos décideurs du jour ont compris que l’impératif d’un hôpital dédié au cancer avait préséance sur une institution qui se spécialiserait en gériatrie, ainsi qu’il en était initialement prévu pour la Clinique MedPoint. Non pas parce que les maux touchant nos seniors seraient quantité négligeable, certainement pas. L’idée d’un hôpital avec cette spécialisation tient totalement la route. Sauf que pour l’heure, l’urgence, ce sont les cancers.
Et dans la foulée, l’annonce, dans nos colonnes, il y a quelques jours, par le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, selon laquelle un Pesticides Use Bill sera « bientôt » débattu dans l’hémicycle, va dans le même sens. En espérant que l’on prévoie dans cette législation une régulation de l’usage de ces ajouts chimiques qui, mal utilisés, sont non seulement nocifs, mais parfois même mortels pour le métabolisme humain. La consommation de ces produits, présents tant dans nos fruits et légumes, comporte des risques immenses, en effet pour notre santé. Puisque le cancer est devenu un enjeu de santé publique, il est clair que des mesures et des sanctions, même si elles peuvent paraître draconiennes, s’imposent !
Et sur ce plan, on ne le répétera jamais assez, des mesures sinon sévères, voire urgentes et concrètes, sont attendues face à l’hécatombe continue sur nos routes. L’asphalte ne tue pas; ce sont les hommes et les femmes qui le font. Intervenant sur cette priorité, le PM non-élu a eu cette malheureuse phrase, à l’effet que les parents ne devraient pas permettre à leurs gosses, particulièrement les ados, de conduire leurs véhicules. Il y a là, visiblement, infraction aux lois ! Car si des mineurs sont trouvés coupables de conduite, ils méritent déjà une sanction. Et si, de surcroît, ils sont impliqués dans des accidents de la route, causant mort d’homme, l’issue est on ne peut plus claire !
Maurice étant un pays où hélas ! des études menées, sur une base régulière, pour établir des données spécifiques et précises, ne sont pas légion, l’on ne peut savoir si c’est l’ivresse au volant, ou un autre facteur, comme la négligence du propriétaire d’un véhicule, l’imprudence, le non-respect des signalisations, ou autre, qui sont les causes les plus courantes des accidents mortels. N’est-il pas temps de penser en ce sens ? Tout en soutenant l’action des policiers qui, semble-t-il, accélèrent les “crack down operations” contre ceux qui commettent des infractions : ceux trouvés coupables doivent faire les frais. Pour donner des exemples. Pour être des cas d’école… Un “deterrent factor”.
Un autre “cancer” qui ronge notre société : le manque de respect. Aux Casernes Centrales, apprend-on dans nos colonnes, une certaine rivalité mettrait à mal le travail de l’ASP Hector Tuyau et son équipe, qui étaient affectés auprès de la Commission d’enquête sur la drogue. Parce qu’ils ont enquêté, entre autres, sur leurs pairs, soupçonnés d’être des ripoux, ces limiers seraient désormais mal vus… Si tel est effectivement le cas, ce serait vraiment dommage de pénaliser des professionnels ayant le sens du devoir.