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Budget Run-Up : le secteur privé tire la sonnette d’alarme sur la situation dans le port

Business Mauritius: Le départ de l’un des deux seuls principaux transporteurs maritimes desservant Maurice peut être dévastateur

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Les quatre priorités nationales, convenues d’un commun accord entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et Business Mauritius (BM), pour la période 2023-2025, sont la connectivité maritime et aérienne, la connectivité financière numérique/AI, l’érosion côtière et les métiers.  C’est ce qu’indique l’organisme de coordination et porte-parole du secteur privé dans son Budget Memorandum 2024/25 soumis à l’attention du ministère des Finances. Dans la conjoncture, le secteur privé ne cache pas ses inquiétudes quant à la situation au niveau de connectivité maritime aussi bien qu’aérienne.

S’appuyant sur le fait que l’indice de performance des ports à conteneurs 2022 place Maurice à la 327e place sur 348 ports dans le monde, Business Mauritius met en exergue le fait que le port se retrouve ainsi confronté à une concurrence régionale plus compétitive avec la plupart des ports privatisés. Les autres zones d’ombre identifiées sont notamment des matériels inadéquats, une capacité de gestion limitée et les impacts de plus en plus négatifs du changement climatique entraînant des retards conséquents dans les opérations portuaires.

De plus, les problèmes persistants avec la Cargo Handling Corporation Limited (CHCL) ont considérablement affecté la productivité et la prestation de services dans le port. Des appréhensions sont aussi évoquées devant le fait qu’en parallèle Port Louis serait sur le point de perdre potentiellement l’un des deux seuls principaux transporteurs maritimes desservant Maurice – MSC et Maersk Line. L’impact de cette situation pourrait être dévastateur, indique Business Mauritius.

La tendance à la baisse du débit des conteneurs est alarmante, soit une diminution de 12,2% en 2022, et cette inclination s’est maintenue en 2023. De plus, les conférences maritimes ont réduit leurs activités de transbordement à Maurice. La capacité opérationnelle du port est encore mise à rude épreuve par des pannes d’infrastructure critiques, notamment avec seulement trois sur huit portiques étant pleinement opérationnels, associés à des quais insuffisants et inadéquatement équipés.

Les enjeux liés au développement portuaire portent sur trois domaines clés, à savoir sur les lacunes dans le matériel et l’infrastructure de fret, l’écart de productivité et de capacités de gestion et l’absence de stratégie et de plan clairs à long terme pour le port, assurant non seulement les exportations et les importations, mais surtout la viabilité à long terme des organismes comme la Cargo Handling Corporation Limited.

Le secteur privé fait ressortir que la structure de gouvernance portuaire est un facteur essentiel ayant un impact sur les investissements, l’efficacité et productivité et qu’il est donc crucial de nommer des personnalités indépendantes de haut calibre comme directeurs siégeant au niveau des conseils d’administration des institutions concernées, telles que la Mauritius Ports Authority et la Cargo Handling Corporation Limited.

Dans l’immédiat, le secteur privé réclame le remplacement les trois anciens portiques et des travaux de réparation aux équipements en panne afin de permettre à deux navires d’opérer simultanément et d’améliorer la capacité des remorqueurs et autres infrastructures de navigation pour poursuivre des opérations en toute sécurité même dans des conditions météorologiques défavorables.

Le secteur privé recommence un partenariat avec un consultant portuaire pour améliorer la gestion des opérations et la productivité du port. La création d’une nouvelle structure pour le port avec trois entités distinctes – réglementaire, propriétaire d’actifs et exploitant portuaire, est proposée en marge du dernier budget avant les prochaines élections générales.

La société propriétaire des actifs peut être utilisée pour inviter des partenaires financiers minoritaires à créer des liquidités afin d’investir sur la viabilité long terme et succès du port. L’état de la situation dans le port exige une action urgente et concertée. En tout cas, c’est ce qu’avance le Budget Memorandum du secteur privé.

Un comité technique public-privé sous l’égide du Prime Minister’s Office est présenté comme la solution la plus viable. Ce comité agirait comme un intermédiaire entre les autorités gouvernementales et les opérateurs privés, favorisant un environnement de dialogue stratégique et la mise à exécution d’actions décisives.

En ce qui concerne l’aéroport, BM recommande une mise à jour de l’Air Access Policy pour déterminer les routes et fréquences rentables d’Air Mauritius, les nouveaux marchés à desservir, qui pourraient être complétés par d’autres compagnies aériennes, notamment ceux à croissance rapide des régions de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie-Pacifique ou encore l’accès aérien à l’Afrique.

Le projet vise à développer le hub aéroportuaire à travers des incitations au développement de l’Airport Cargo Hub, un modèle simple et flexible pour permettre aux opérateurs locaux de collaborer avec Air Mauritius et les tours opérateurs sur les marchés à demande saisonnière, comme la Chine et la Suisse et l’Italie, la concurrence sur les prix, y compris la politique de tarifs aériens d’Air Mauritius, des coûts et redevances aéroportuaires imposés aux compagnies aériennes et passagers.

Le secteur privé affirme se tenir prêt à soutenir les différentes initiatives proposées, soulignant que de tels efforts de collaboration sont non seulement bénéfiques mais essentiels à la prospérité économique continue de Maurice.

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