Le leader du MMM, Paul Bérenger, a dit hier soir son appréciation que Maurice ait voté en faveur de la résolution des Nations Unies condamnant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Etats- Unis. Il a également annoncé que l’idée d’un front commun de gauche, qui circule en ce moment, fera l’objet d’un débat au sein de son parti l’année pro- chaine.
« Ce n’est pas souvent que j’ai l’occasion de dire mon appréciation du travail du MSM. J’étais très inquiet mais je suis soulagé. Le vote qu’il y a eu à l’Assemblée générale des Nations Unies sur Jérusalem était très important. Le gouvernement étant ce qu’il est, je craignais que Maurice manque de courage, s’abstienne ou s’absente. Heureusement que Maurice a eu la dignité et le courage de voter pour la résolution condamnant la décision du président américain concernant Jérusalem. Certains se sont abstenus. D’autres, dont le Kenya, se sont absentés ainsi que trois pays membres de la SADC»,a dit Paul Bérenger à l’occasion d’un dîner de fin d’année réunissant, dans la nouvelle salle des fêtes du Domaine Anna, les membres du bureau politique, du comité central de son parti ainsi que ceux ayant participé à la campagne électorale dans la circonscription No 18. Nita Juddoo n’était cependant pas présente car venant de subir une intervention chirurgicale mineure.
Pour rappel, le 21 décembre, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à une large majorité (128 votes favorables, 35 abstentions et 9 votes contre), une résolution sur le statut de Jérusalem, par- rainée par la Turquie et le Yémen. Le texte rappelle une série de résolutions du Conseil de sécurité sur Jérusalem et souligne le caractère illégal de l’occupation par Israël de la partie orientale de la ville sainte. La ré- solution a été soutenue par près de deux tiers des États membres, dont la France et le Royaume-Uni, pourtant partenaires traditionnels des Américains à l’Onu, ainsi que par la Chine, la Russie et l’ensemble des pays du monde arabe.
Au début de son intervention, Paul Bérenger avait évoqué les résultats de la récente élection partielle du No18. «Il y a des hauts et des bas dans la vie de n’importe quel parti politique. C’est ce qui se passe actuellement », a-t-il dit, rappelant que le scrutin de la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes « n’était qu’une élection partielle ». Et d’ajouter : « Toutes les données changeront avec les élections générales. »
Il a ensuite fait comprendre que le MMM n’a pas l’intention d’adopter une politique de “business as usual”. À ce propos, il se dit d’ailleurs « très satisfait des analyses, des débats et du ton adopté » par ses militants lors de la dernière réunion du comité central du MMM. Dans le même souffle, il a de nouveau fé- licité Nita Juddoo « pour son courage et sa campagne exemplaire » lors de la récente joute électorale. « Les débats et analyses se poursuivront l’année prochaine, notamment à l’occasion de la première réunion du bureau politique, le 8 janvier, et du comité central, le 13 janvier. » D’ores et déjà, le leader du MMM a souligné que son parti se rendra seul aux élections générales. « Nous tirerons les leçons de ce qui s’est passé mais cela ne change pas fondamentalement notre attitude. Le bureau politique et le comité central ont confirmé que nous irons seul aux élections générales. »
Paul Bérenger a insisté sur sa volonté de voir l’organisation d’une nouvelle élection en vue de choisir un nouveau comité central au plus tard en mars ou avril prochain. Faisant une projection sur 2018, il estime que cette année « sera un tournant ». Et de lancer une « mise en garde » au Premier ministre, qui aurait affirmé son intention d’aller au-delà de 2019, soit après la fin de son mandat. Paul Bérenger a ainsi invité Pravind Jugnauth à « voir ce qui s’est passé en 1981, lorsque SSR avait traîné les pattes après la dissolution du Parle- ment », ajoutant : « Il avait été sanctionné par un 60-0 par la population. L’histoire pourrait se répéter. » Et de rappeler que cinq ans « jour pour jour » après la tenue des dernières élections générales, le Parlement « stand dissolve ». Il insiste : « Un Premier ministre digne de ce nom devrait dissoudre le Parlement avant les cinq ans et organiser des élections générales normales. »
Concernant l’idée de la création d’un front commun de gauche, qui cir- cule actuellement, Paul Bérenger a expliqué que cette question sera débat- tue l’année prochaine. Selon lui, il y a «deux types de partis d’extrême gauche dans le monde : l’un rêveur et arrogant et l’autre, réaliste ». Aussi a-t-il conseillé aux membres du MMM de « voir de plus près ce qui se passe au Portugal, où un gouvernement minoritaire socialiste de gauche travaille en collaboration avec d’autres partis de gauche, dont un parti communiste et un parti écologiste ».
D’autre part, le leader des mauves a observé qu’un Premier ministre « qui a du panache aurait dû appeler le Parlement afin de permettre à Ar- vin Boolell, qui a été élu à l’élection partielle, de prêter serment ». Il a aussi annoncé qu’il engagera en janvier un débat sur le lea- der de l’opposition qui, selon lui, « n’opère pas dans une situation normale ». Et de conclure en présentant ses voeux de Nouvel An « aux Mauriciens, aux Rodriguais, aux Agaléens ainsi qu’aux jeunes, aux femmes et aux vétérans ».