- Message personnel du PM au président US au sujet des effets néfastes des tarifs douaniers de 40% sur l’économie, surtout une menace directe pour 16 750 emplois
- Le ministre Subron confirme le recouvrement du placement de Rs 1,6 milliard sous forme de Secured Bonds de Hold Attitude Limited
Finalement, la tranche du Statement Time a volé la vedette de la séance de l’Assemblée nationale d’hier. En effet, deux dossiers de préoccupation nationale majeure ont émergé en toute légitimité. D’abord, les répercussions de la surtaxe douanière de 40%, imposée par les Etats-Unis sur les exportations de Maurice à partir d’aujourd’hui, aux termes de l’Executive Order signé par le président Donald Trump. Ensuite le dénouement dans les placements sous forme de Secured Bond au nom de Hold Attitude Limited de Rs 1,5 milliard, représentant des contributions des salariés au National Pensions Fund et au National Savings Fund, ces deux dernières instances recouvrant un montant total de Rs 1,6 milliard. Dans cette affaire, le suspense était de mise vu qu’au 31 décembre de l’année dernière, l’échéance du remboursement des intérêts sur ce placement n’avait pas été respectée.
Ainsi, en ce qui concerne la surtaxe douanière de 40%, effective dès ce matin sur les exportations mauriciennes destinées au marché américain, le Premier ministre et le ministre des Finances, Navin Ramgoolam, est monté en première ligne compte tenu de la gravité de la situation. Aussi, depuis la fin de la semaine dernière, le gouvernement a initié une série de mesures face à cette conjoncture douanière des plus critiques, affectant non seulement Maurice mais aussi les échanges commerciaux dans le monde. Un High Level Committee a été institué pour assurer le suivi et la coordination.
Parmi les principales mesures immédiates, le Premier ministre a signifié son intention d’écrire personnellement au président des Etats-Unis, Donald Trump, pour faire état des Concerns et pour plaider la cause de Maurice, vu que cette mesure fait peser une menace directe sur quelque 16 750 emplois alors que la valeur des exportations de Maurice est de l’ordre de USD 234,5 millions, performance réalisée l’année dernière. «This will be clearly highly detrimental to our economy. The US is the 4th largest buyer of Mauritian goods. Some 41 export-oriented enterprises, employing some 16 750 persons, depend on the US market. Being an AGOA eligible country, Mauritius has been benefitting from duty-free market access for some 6,400 product lines on the US market », s’est appesanti le Premier ministre.
Outre ce message direct au chef de l’Exécutif américain, Maurice prévoit d’ouvrir des discussions bilatérales avec Washington, tout en se joignant avec des Like-Minded Countries, notamment ceux bénéficiaires de l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) ou encore ceux de l’Union africaine, pour faire la démonstration que cette mesure douanière est Highly Detrimental pour ces économies. Le gouvernement se penche également sur la possibilité de négocier un « Bilateral Trade Agreement with the US which would provide the necessary predictability to our trading relations ».
A Maurice, outre les délibérations du High Level Committee, avec des séances, présidées par le Premier ministre en personne, les représentants de la Chambre de commerce et de l’industrie, du Syndicats des Sucres, de Business Mauritius et de la Mauritius Export Association (MEXA) sont également impliqués dans les consultations visant à obtenir une dérogation de cette surtaxe douanière.
Auparavant, le Premier ministre avait fait comprendre : « The trade deficit as a percentage of Mauritius exports to the US is estimated at 80%. Therefore, as per the US calculation, the reciprocal tariff for Mauritius is 80%. However, this percentage was halved and a discounted reciprocal tariff of 40% will be applied for our exports entering the US market. » Les principaux produits affectés par cette surtaxe de 40% sont les primates, les produits du Seafood Hub, le sucre et le textile.
L’autre dossier suscitait des inquiétudes depuis l’ancien gouvernement Jugnauth, avec des risques potentiels de Default de remboursement au titre de Secured Bond pour un montant de Rs 1,5 milliard, représentant les contributions au National Pensions Fund et au National Savings Fund. Déjà au 31 décembre dernier, les intérêts, Falling Due, n’avaient pas été payés, poussant l’Investment Committee du NPF et du NSF à « trigger the default clause » en ce début d’année.
Intervenant après le Premier ministre, le ministre Ashok Subron a affirmé à la Chambre que «after several steps taken by my Ministry, the bond has now been fully repaid on 27 March 2025, to the tune of Rs 1 618 214 214 ». Il devait révéler les détails des différentes composantes de ce remboursement avant de brosser une chronologie de cette affaire que l’ancienne ministre de la Sécurité sociale, Fazila Daureeawoo, s’était évertuée de reléguer au second plan pour des raisons occultes, avec le soutien d’un ancien parlementaire travailliste à l’époque, et devenu ministre aujourd’hui.
« Given that as at 31 December 2024, the interest due was not settled, the NPF/NSF Investment Committee, on 28 January 2025, took the decision to trigger the event of default in accordance with Clause 9.1 of the Share Pledge Agreement and in conformity with the Second Schedule of the Notes Subscription Agreement, with the aim that by end of March 2025, the process of triggering the default will be completed », a soutenu Ashok Subron.
Subséquemment, le NPF et le NSF avaient convoqué une Noteholders’ Meeting en date du 6 mars dernier avec l’injonction à Hold Attitude de régler la note de Rs 1,6 milliard au plus tard le 19 mars dernier. Entre-temps, soit le 13 mars, la Société Antisthène, un des principaux actionnaires d’Attitude Hospitality Ltd, était venue de l’avant avec la proposition de faire l’acquisition de 40% de l’actionnariat de Hold Attitude au sein d’Attitude Hospitality Ltd, par le truchement d’un Share Purchase Agreement et avec la garantie de remboursement au NPF et au NSF au plus tard le 31 mars.
Des consultations avaient été engagées avec l’Attorney General’s Office et cette proposition a été entérinée. « The proposal made by Societe Antisthene to buy the shares of Hold Attitude was in accordance with the Constitution of Attitude Hospitality Ltd which provides for the shares to be offered for sale to the existing shareholders of Attitude Hospitality Ltd and only if they would refuse, then the shares could be sold to a third party », note encore le ministre.
En conclusion au remboursement de ce Secured Bond, avec, à la clé, Rs 1,6 milliard, le ministre Subron a réitéré que « the commitment of this government is the safeguard of the contributions of workers of our Republic, under both the National Pension Fund and National Savings Fund ».
Ces envolées parlementaires qui collent
« No evidence of medical negligence. » (Le ministre de la Santé sur les deux décès lors de la dernière série d’interventions chirurgicales au New Cancer Hospital)
« This si a very serious issue. May I ask the Honourable Minister to confirm whether the Intensice Care Unit is operational at the New Cancer Hospital or whether patients have to be transferred to other hospitals. » (Le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, lors de la PNQ)
« It’s a fact there is no ICU at the New Cancer Hospital. » (Le ministre Anil Bachoo)
« Nothing was done. We have the duty towards patients to undergo such treatment. » (Le ministre de la Santé)
« When you have 62 surgical oncological interventions, it’s unfortunate that we have had two deaths. » (Le ministre Anil Bachoo remettant le leader de l’opposition à sa place)
« The Honourable Leader of the Opposition should have known that my ministry has got Rs 2,2 billion of debt that they have left and they have not paid Rs 575 million arising from Covid. » (Le ministre Bachoo, qui parle également d’un autre montant de Rs 1,2 milliard en suspens)
« We have to be grateful to the surgeons from Indian and not seek political mileage. » (Le Backbencher Farhad Aumeer reprenant le leader de l’opposition et ministre du précédent gouvernement)
« He should not impute motives against our foreign friends who came to help us. They don’t take money. We have to be redevable. » (Anil Bachoo)
« He (the Leader of the Opposition) should apologise for the incompetence of his former colleague the minister of Health (Jagutpal). » (Le ministre de la Santé)
« It’s just you have to put in balance which is more important. » (La Speaker, Shirin Aumeeruddy, dans un style très diplomatique, au leader de l’opposition pour ses écarts sur le plan de l’éthique parlementaire)
« It’s a medical issue. Not a political issue. » (Shirin Aumeeruddy en guise de flèche du Parthe à Joe Lesjongard)
« Total disarray and inconsistency in the conduct of the monetary policy (at the Bank of Mauritius). » (Le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, sur la gestion de la politique monétaire sous l’ancien gouvernement)
« Fighting against drug is one of the topmost priorities of this government. » (Navin Ramgoolam)
« It is an understatement to talk of wastage and poor management. » (Le Premier ministre sur les derives dans la gestion des fonds publics dénoncés dans le rapport de l’Audit)
« You are directly concerned as Chairman of the Public Accounts Committee. » (Shirin Aumeeruddy à Adrien Duval sur le PAC et l’Audit)
« There are a number of abuses which have been highlighted. » (Le ministre Affaires étrangères, Ritesh Ramful, sur les agissements des nominés politiques dans le service diplomatique sous l’ancien gouvernement)
« Mr Bhagwan, the minister is just behind you trying to answer. » (Shirin Aumeeruddy au ministre de l’Environnement)
« C’est tombé dans l’oreille de quelqu’un qui entend. » (Le ministre Assirvaden répondant à Annabelle Savabaddy)
« Rodrigues has a special attention in our heart. » (Le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, répondant à Francisco François au sujet de l’inclusion de représentants de Rodrigues au sein de la délégation pour la COP30)
« Même Agalega ! » (Le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, en appui à Rajesh Bhagwan)
« The proposal to consider shifting the tax burden from players to operators will be examined in the context of the forthcoming budget. » (Le PM, Navin Ramgoolam)
« We are not a government that will be encouraging squatters. » (Le ministre des Terres, Shakeel Mohamed)
« The ex-Immaculée Conception School, heaven for illegal activities. » (Le ministre Mohamed répondant à Farhad Aumeer au sujet de cette école primaire en abandon au cœur de la capitale)