Suite aux rumeurs et autres allégations concernant la présence de requins dans les lagons, et dans le sillage de la récente prise de position officielle du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui impute la présence des squales à l’aquaculture, le gouvernement, à travers le ministère de l’Économie océanique, a commandité une étude par un expert américain, Jeremy Kiszka, pour évaluer les risques de prolifération et d’attaque dues aux
fermes aquacoles.
« Afin d’avoir un point de vue indépendant sur les attaques de requins dans nos
lagons, le gouvernement, à travers le Board of Investment (BOI), a retenu les services
d’un expert des requins pour évaluer les risques de prolifération et d’attaque de ces squales dus au développement de l’aquaculture », indique un document émanant
du ministère de l’Économie océanique.
Selon ce document, cet expert, Jeremy Kiszka, basé en Floride, aux États-Unis,
a travaillé, entre autres, avec les autorités de l’île de La Réunion, affectée par les
attaques de requins. « Il était à Maurice en novembre dernier et a mené des recherches
dans nos lagons. Son rapport est en phase de finalisation et sera rendu public en temps et
lieu », précise encore le document. Le document précise par ailleurs que depuis l’ouverture
de la Ferme Marine de Mahébourg en 2002, aucun requin n’a jamais été aperçu dans les environs. « En outre, le ministère de l’Économie océanique a installé depuis 1985 des radeaux (Fish Aggregating Devices – FAD) autour de l’île pour attirer des poissons et permettre aux pêcheurs de pêcher aux alentour. Le ministère n’a non plus jamais observé aucune bande de requins autour de ces installations », dit le document. « Il n’y a eu aucune attaque de requins sur les humains non plus », poursuit-il.
Le ministère soutient que des études ont démontré qu’il n’y a aucun lien entre les attaques de requins et l’aquaculture. « Une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de la Réunion démontre clairement que le comportement des requins est affecté par
d’autres facteurs tels que la turbidité de l’eau et la pluie et non par le développement
de l’aquaculture ». Le document rappelle également que depuis que le ministre de l’Économie océanique, Prem Koonjoo, a pris son poste, le développement de l’aquaculture a toujours été sa priorité. « Il comprend des investissements s’élevant à plusieurs milliards de roupies et la création d’emplois.
Le projet Growfish par exemple comprend un investissement de Rs 2,8 milliards
et va créer 500 emplois ». « Je vais faire tout mon possible pour assurer la réalisation
de ce nouveau projet d’activité économique prometteuse tout en assurant le
respect de l’environnement et cela sans impact négatif sur les autres usagers du lagon »,
affirme le ministre dans ce document.
Lors d’une conférence de presse le 16 décembre dernier, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, s’est alarmé de la présence de requins dans le lagon de Grand-Gaube à proximité d’une ferme aquacole. Il a expliqué que l’aquaculture – qui attire les requins – risque de mettre en péril notre industrie touristique.
Lors d’une conférence de presse-bilan qu’il a animée hier à son bureau, le ministre
de l’Économie océanique, Prem Koonjoo, a brièvement évoqué ce problème. « Nou konsian e nou konfian ki nou tou kone ki dan Moris na pena rekin », a-t-il martelé. Au cours de cette conférence de presse ministérielle, les différents responsables des divers départements et divisions du ministère de l’Économie océanique ont successivement élaboré sur leurs réalisations respectives durant 2017.