La FFC tente de percer le mystère du Mastermind derrière le pacte de corruption à la MIC avec un Jackpot de Rs 82 milliards
La Financial Crimes Commission (FCC) cible Jitendra Bissessur, ex-Chief Executive Officer (CEO) de la Mauritius Investment Corporation (MIC), dans le cadre de l’Apavou Deal avec le duo de la Banque de Maurice, en l’occurrence Mardayah Kona-Yerunondu, Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal, toujours dans le collimateur. Depuis ces derniers jours, l’enquête, qui a connu un Re-Engineering, tente de percer le mystère du Mastermind derrière le pacte de corruption et de blanchiment sévissant à la Mauritius Investment Corporation Limited (MICL) avec un Jackpot de Rs 82 milliards. L’équation devient encore plus complexe avec le départ le 30 septembre de l’année dernière du Chairman d’alors, Carl Alan Mark Florman.
Dans l’immédiat, au vu d’une première série d’inculpations provisoires avec les Rs 45 millions de Pulse Analytics, l’ex-CEO Bissessur est considéré comme étant devenu un maillon faible du système. D’autant plus que celui-ci et son équipe étaient derrière la préparation des documents pour le déboursement de Rs 2,4 milliards en vue de conclure l’Apavou Deal à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 7 juin de l’année dernière et un pactole entre Rs 300 millions et Rs 400 millions dans l’air. Le Board de la MIC avait discuté d’un deal pour l’achat de 70% des actions d’Eastcoast Hotel Investment Ltd pour un montant de Rs 2,1 milliards. C’est entre ces deux étapes que la FCC estime qu’une partie des Minutes of proceedings a été falsifiée montrant un surplus entre Rs 300 et 400 millions. Les enquêteurs estiment que s’il y avait eu une « erreur » sur les chiffres, ce détail aurait dû être détecté rapidement.
Pourtant, les anciens First et Second Deputy Governor de la Bank of Mauritius (BoM), Mardayah Kona Yerukunondu et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal avaient assisté au Board Meeting de la MIC du 5 février 2024 où la proposition de l’Eastcoast Hotel Investment Ltd a été discutée. Les membres du Board ont pris connaissance du rapport de l’Investment Committee de la MIC qui stipulait plusieurs conditions pour l’achat des actions. Et le Board avait préconisé l’acquisition de 1 596 Class B Shares pour Rs 2,1 milliards. Même s’il y a eu une « erreur » de chiffre entre Rs 2,1 milliards et Rs 2,4 milliards, la Financial Crimes Commission se demande comment les deux Deputy Governors de la Banque Centrale ne l’auront pas remarqué en signant le déboursement de fonds. Et pourtant, ils étaient présents lors du Board Meeting et le First Deputy Governor, Mardayah Kona Yerukunondu, aurait même présidé la réunion mentionnée.
À ce sujet, les membres de la Financial Services Commission se sont rendus à la BoM Tower, jeudi, pour saisir des documents et tenter de glaner des éléments par rapport à des soupçons d’un pacte de corruption et de blanchiment d’argent au sein de la MIC. Les enquêteurs confirment leurs intérêts autour du rôle du trio Kona Yerukunondu/Hemlata Sewraj/Jitendra Bissessur. Car ils se sont occupés du déboursement de fonds pour l’Apavou Deal. Tandis que les Independent Non-Executive Directors ne sont pas directement concernés par cette étape, car ils ne signent pas sur les Disbursement Documents.
Depuis plus d’une semaine, la FCC a convoqué tous les anciens membres du Board de la MIC pour des séances d’interrogatoire Under Warning, nommément Mardayah Kona-Yerunondu, Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal, Swaminathan Ragen, Neemalen Gopal, Swadicq Nuthay et Louis Rivalland. Seuls les deux représentants de la BoM ne sont pas des Independent Non-Executive Directors. Tous ont donné leur version des faits sur les circonstances de l’achat de 70 % d’actions au sein de Eastcoast Hotel International Ltd. Louis Rivalland a affirmé publiquement que les Minutes of Proceedings du Board de la MIC auraient été falsifiés car les membres avaient entériné officiellement un paiement de Rs 2,1 milliards. Et finalement, en clin d’œil, la Mauritius Investment Corporation Limited a revendu 21% d’actions au groupe Sun qui est devenu majoritaire au sein de l’hôtel Ambre alors qu’il détenait déjà 30%.
Le rôle d’une entreprise agissant comme Transaction Advisor est scruté par la Financial Crimes Commission. Les représentants de cette société, agissant comme apporteur d’affaires, devront être entendus dans les prochains jours. À ce stade, le Chairman de la MIC de l’époque, Carl Alan Mark Florman, n’a pu être entendu. Ce Britannique assumait aussi le rôle de Independent Non-Executive Director, et il est reparti dans son pays. Pourtant, sa signature figure aussi sur le document pour le décaissement de Rs 2,4 milliards. Il a quitté son poste le 30 septembre 2024 pour des raisons inconnues. Les enquêteurs ont appris certaines informations sur ce départ et des allégations de pressions exercées « en haut lieu » sur Carl Florman.
Catherine Bouvier d’Yvoire a été nommée Chairperson de la MIC à partir du 1er octobre 2024. Étant donné qu’elle n’était pas en poste pour la conclusion de l’Apavou Deal la FCC ne l’a pas convoquée.