All-J Boutik de Jocelyne Sookun : L’art est dans le sac

Mère célibataire de trois enfants, Jocelyne Sookun, dénommée affectueusement Joce par son entourage, est originaire de Souillac. Battante qui n’a pas peur de relever des défis, Joce surprend son entourage par sa créativité et son talent artistique inné. À l’Urban Terminal, à Port-Louis, où elle fait montre de son talent sur son étal All-J Boutik, ce sont ces sacs avec des images de femmes africaines qui remportent un succès populaire auprès de sa clientèle.

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Elle a du style, Joce, et sait se conformer aux tendances de la mode. Tantôt avec des dreadlocks, tantôt ses cheveux ondulés dans le vent, Jocelyne Sookun incarne l’image de la féminité. Sa voix douce et posée est un autre atout, surtout lorsqu’elle conseille les clients qui semblent perdus devant son étal, tant il y a de belles choses à voir et à acheter. Sur une ardoise sur laquelle on a écrit à la craie blanche, on peut lire All-J Boutik.
Joce sourit et explique : «J’ai choisi ce nom, car j’habille les gens de la tête aux pieds. J’ai cette habileté de pouvoir créer de mes mains des bijoux, sandales, savates, chapeaux, vêtements et même le craze du moment, des sacs avec des visages de femme africaine, vu que je travaille beaucoup avec des tissus wax aficain. All-J Boutik est le nom de mon entreprise car il correspond à ma personnalité et signifie All done by Joce. »
Elle en avait marre, Joce, de recevoir des ordres des patrons et dit se rappeler que lorsqu’elle travaillait comme vendeuse dans un magasin de marque, il y avait une amie qui lui disait toujours : « Joce, que fais-tu là, alors que tu pourrais travailler à ton propre compte et créer toi-même des objets ? Cela a résonné dans ma tête, et je me suis lancée comme couturière pour dames,dans un premier temps. Dans un deuxième temps pour étoffer ma marque, j’ai réalisé des vêtements pour hommes et enfants en me spécialisant surtout dans le style africain. » Toute cette reconversion réussie à travers des tissus en wax africain a conforté Joce dans le fait que le marché de l’entrepreneuriat était un bon filon.

Style africain

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Quant au choix du wax, Joce reconnaît que le tissu wax a emprunté aux batiks indonésiens la technique de l’utilisation de la cire dans la fabrication des tissus imprimés. Tout en reconnaissant que le wax est en fait un tissu aux origines multiculturelles. De plus, le wax est enduit d’une cire chaude, ce qui rend le tissu plus résistant et protège ses couleurs, motifs et teintures et offre au final un rendu exceptionnel. À travers le wax africain, est née en parallèle sa passion pour les sacs.
Pour revisiter ces accessoires de travail et de tradition à la sauce moderne, Joce a fait de la qualité le premier ingrédient de sa recette à succès. L’exigence est de mise à tous les niveaux, lorsqu’elle confectionne sacs, sandales, accessoires, vêtements dans son atelier. Avec elle, tout est méticuleusement orchestré pour que l’expérience client soit irréprochable. « Je fais des imprimés sur mes sacs à la demande de mes clients, avec une préférence sur les images de la femme africaine. Ce qui me trotte dans la tête en termes de projets, ce sont des ensembles en satin comme les pyjamas, coussins, bonnets, ainsi que de nouveaux modèles de sacs. Actuellement, pour ma collection, je privilégie plus des couleurs pastel comme le lilas, le champagne. Le plus gros défi à relever est qu’il faut toujours innover, trouver de nouveaux modèles. Il y aura toujours de la concurrence, c’est ce qui permet à une femme entrepreneure de toujours s’améliorer et se surpasser. » Elle décrit aussi la chaussure en toile comme une expression artistique. D’où la fabrication des sandales en toile.

Oser innover

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Lorsque Joce confectionne ses sandales, elle sait les agrémenter selon son savoir-faire et sa vision. Car pour chaque ouvrage, qu’il s’agisse d’un sac, d’un bijou ou de sandales, Joce sait conjuguer son talent tout en donnant vie à ses idées et en apportant de la couleur et de la poésie dans ses produits.
Joce se décrit comme une artisane couturière garnisseuse qui aime aussi réaliser des accessoires pour bébés. Si son grand rêve est de se positionner à l’international, Joce préfère dans un premier temps se concentrer sur la vente en ligne. Vu qu’elle fait partie du réseau de femmes entrepreneures, NWEC, elle trouve cette expérience fort enrichissante car, dit-elle, cette organisation lui permet de participer à des expos-ventes. « Dans mes projets actuels, je n’écarte pas la possibilité de créer des accessoires pour les hommes et les enfants et qui sont en grande demande.»
Joce est consciente que sa route reste parsemée d’embûches car, pour elle, ce n’est pas évident d’être mère célibataire et de devoir courir à droite à gauche pour trouver des matériaux qui deviennent de plus en plus onéreux. Elle est consciente néanmoins qu’avec de la bonne volonté, de la détermination et l’amour du travail, le succès sera toujours au rendez-vous. Son message aux femmes entrepreneures qui galèrent est qu’elles doivent croire dans leurs projets et leurs rêves et ne pas se décourager face aux difficultés. « Au final, c’est toujours agréable d’avoir des retours positifs des clients et de les voir revenir. Il faut oser innover et avoir confiance en ses projets. »

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