Agro-Industrie : le prix de la tonne de sucre a atteint Rs 30 951 en 2023

Les producteurs sucriers ont obtenu un prix de Rs 30 951 par tonne en 2023. Ce qui représente une augmentation de l’ordre de 21% par rapport à la récolte précédente lorsque les producteurs avaient été payés Rs 25 554. Ce qui a amené le président du Syndicat des Sucres, Fabien de Marasse Enouf, de qualifier cette circonstance d’exceptionnelle dans son discours, hier, à l’assemblée générale de cette instance, se déroulant en présence de Stanislas Bouchard, le DG, et Pierre Henri Dietz, le DG Adjoint de Cristalco. Cette dernière société a été le partenaire principal du Syndicat des Sucres pour la commercialisation de ses sucres raffinés en Europe. Le ministre de l’Agro-Industrie, Mahen Seeruttun, avait prononcé la Keynote Address. À titre de comparaison, en 2018 le prix ex-Syndicat s’élevait à Rs 8 700

- Publicité -

La hausse des revenus est attribuée à une série de facteurs exceptionnels, notamment des prix mondiaux élevés avec les contrats à terme sur le sucre brut ayant atteint 18-20 UC Cents/lb, une baisse de 12 % d’une année sur l’autre de la production agricole de l’Union européenne dans un environnement de stock faible, et une hausse des coûts de production dans l’UE déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine. Outre l’augmentation des prix de vente des sucres, le secteur a aussi bénéficié de l’inversion de la tendance à la baisse de la récolte de canne à sucre.

Ainsi, 2,45 millions de tonnes de canne ont été récoltées, soit près de 9% de plus que pour la récolte de 2022. Et ce, malgré la baisse de 9 % des superficies récoltées. Il faut également noter la révision notable du prix de la bagasse en 2021. « La hausse des prix du sucre depuis lors a incité les producteurs à investir dans de meilleures pratiques culturales grâce au soutien financier apporté par le gouvernement à cette fin. Ainsi, comme l’indiquait le dernier discours sur le budget, ce sont près de 10 000 arpents de terre qui ont été replantés au cours des trois dernières années. Les résultats des cultures de 2023 ont également été soutenus par l’amélioration des conditions météorologiques, en particulier pendant la croissance de la canne à sucre, les rendements moyens de la canne ayant atteint 68,4 tonnes par hectare et les rendements du sucre à 6,7 tonnes par hectare » souligne le président du Syndicat des sucres.

Fabien de Marassé Enouf dit la satisfaction du Syndicat des Sucres de voir que la confiance a été largement rétablie au sein de la communauté des producteurs après la révision de la rémunération de leur bagasse en 2021.  « Avec la mélasse, les coproduits du sucre ont représenté 14 % des recettes totales des producteurs en 2023 », constate-t-il. « Toutefois, un ajustement permanent du prix de la bagasse et des autres biomasses afin qu’il reflète le taux du marché des sources d’énergie fossiles évitées et qu’il reste pertinent en tant qu’incitation à produire davantage de biomasse locale. « Le prix de Rs 3.50 par KWh d’électricité fixé en 2021 est déjà dépassé et nécessite une révision urgente », estime-t-il.

Il déplore toutefois que la hausse des superficies sous cannes ait également été accompagnée par l’abandon de quelque 10 000 hectares de terres ces dernières années. Ce qui, prenant en compte les rendements moyens obtenus, représente un manque à gagner de Rs 2 milliards. « La récupération de ces terres pour la culture de la canne à sucre permettra non seulement d’augmenter les revenus des producteurs, mais aussi de consolider la compétitivité du secteur, tout en offrant au Syndicat une force de marché accrue et une flexibilité accrue pour rechercher la meilleure valeur pour ses sucres » , faut-il comprendre.

Fabien de Marasse Enouf estime qu’aucun effort ne doit être épargné pour encourager les producteurs à ne pas abandonner leurs terres. À ce propos il souligne que la pénurie de main-d’œuvre locale reste le principal défi auquel le secteur sucrier est confronté. « Alors qu’environ 80 % des terres cultivées en canne à sucre sont mécanisées, les champs restants nécessitent encore une récolte manuelle. Nous avons besoin d’une solution rapide à un problème à impact rapide. Nous espérons que la question de la main-d’œuvre sera atténuée grâce aux modifications proposées à la loi sur les droits des travailleurs afin d’offrir plus de souplesse pour le recrutement de travailleurs étrangers tout en veillant à ce que ces coûts d’emploi demeurent viables pour les planteurs, malgré les fluctuations de leurs revenus de vente annuels », dit-il.

Il note que la disponibilité de l’eau à des fins industrielles et agricoles constitue un autre sujet de préoccupation majeure. « Bien que nous soyons tout à fait d’accord pour dire que la priorité devrait être de fournir suffisamment d’eau à des fins domestiques, l’approche de précaution adoptée par la CWA avec le renouvellement continu du règlement de la saison sèche au cours des deux dernières années, associée à des quotas d’irrigation supplémentaires dans certaines régions, est devenue très préjudiciable au secteur. En tant que producteurs, nous aimerions faire partie d’une solution durable, y compris un meilleur stockage, une meilleure distribution et une meilleure gestion de l’approvisionnement national en eau », plaide le président du Syndicat des Sucres.

Le directeur général du Syndicat des Sucres, Devesh Dhukira, a présenté la situation sucrière dans une perspective internationale. Il s’est réjoui que le Syndicat ait réussi à récupérer sa part de marché local. Ce qui fait que ses ventes ont augmenté à près de 35 000 tonnes l’année dernière. Il souligne qu’avec la baisse des prix mondiaux, la menace des importations bon marché est imminente, en particulier que les sucres de la SADC/COMESA ainsi que pour l’usage industriel soient toujours admis en franchise de droits. « C’est pourquoi nous voudrions renouveler notre appel au gouvernement pour qu’il protège le marché intérieur d’une telle concurrence déloyale dans l’intérêt de l’industrie locale », dit-il.

Pour le ministre de l’Agro-Industrie, il semblerait que le prix du sucre hors syndicat sera dans la fourchette Rs 25 000 à 26 000 la tonne. Ce chiffre est basé sur le prix élevé du sucre sur le marché mondial au cours des dernières années, ce qui a incité les producteurs à augmenter leur capacité de production, ce qui a contribué à la baisse du prix du marché mondial. Il avance que le gouvernement a déjà révisé le prix garanti du sucre pour la récolte de 2024 à Rs 30 000 par tonne de sucre, conformément à la disposition prévue dans le budget 2024/25

Il a réitéré son appel à tous les producteurs pour qu’ils augmentent leur productivité, qui a suivi une tendance à la baisse jusqu’à récemment. Compte tenu des difficultés rencontrées par les producteurs ainsi que de l’importance de ce secteur, le gouvernement a répondu positivement aux attentes en fournissant des soutiens budgétaires directs et indirects. Il indique que des mesures et décisions audacieuses suivantes ont été prises dans le budget 2024/25 pour faire face aux difficultés et contraintes de l’industrie.

La MCIA a déjà nommé un chef de projet et le processus d’approvisionnement pour la nomination d’un entrepreneur en travaux de génie civil est en cours. Il a expliqué que le gouvernement accélérera la mise en œuvre des mesures pour permettre aux producteurs d’avoir recours à la main-d’œuvre étrangère.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -