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AFFAIRE LAM PO TANG: Kuma dir enn dimunn ki ti pe dimann pardon

Weng Gam Wong Min, beau-frère de la victime Hélène Lam Po Tang, a été le seul témoin à déposer en cour de Pamplemousses hier lors de l’enquête préliminaire relative au meurtre d’octobre 2010 à Baie-du-Tombeau. Le témoin, qui avait découvert le corps de la victime, a soutenu en cour que d’après la position du cadavre, sa belle-soeur était « kuma dir enn dimunn ki ti pe dimann pardon ». Il a expliqué les circonstances dans lesquelles lui et son épouse Meu Chong Wong Min s’étaient rendus au domicile des Lam Po Tang vers 13 heures le 15 octobre 2010.
Interrogé par Me Nataraj Mooneesamy du State Law Office (SLO), Weng Gam Wong Min a expliqué que, le 15 octobre 2010, lui et son épouse avaient prévu de passer prendre la victime chez elle afin de se rendre à Ébène Way, où allait se tenir l’inauguration de l’extension du centre commercial. Cette sortie avait été convenue deux jours avant, soit le 13 octobre. Après trois coups de klaxon, ne voyant pas sa belle-soeur sortir de la maison, il est descendu de voiture et a appelé plusieurs fois la victime par son sobriquet Choki. Mais il n’y avait aucune réponse.
Ci-dessous les principaux extraits de l’interrogatoire du témoin par Me Mooneesamy.
Q : Quelle relation y a-t-il entre vous et la victime ?
R : C’était ma belle-soeur.
Q : Était-elle la soeur de votre épouse ?
R : Oui. Elle était la petite soeur de mon épouse.
Q : Le 15 octobre 2010, vous êtes allé à l’avenue des Roses, Baie-du-Tombeau. Pour quelles raisons ?
R : J’étais allé chercher ma belle-soeur parce que nous avions prévu de faire une sortie ensemble.
Q : Vers quelle heure ?
R : Vers 1 heure de l’après-midi.
Q : Combien de fois avez-vous l’habitude d’aller la voir ?
R : Souvent. Une fois, parfois deux fois par semaine.
Q : Normalement, cela se passe quel jour ?
R : Le mercredi et le vendredi.
Q : Le 15 octobre était-il un vendredi ?
R : Oui.
Q : Et le 13 octobre un mercredi ?
R : Oui.
Q : Que s’est-il passé le 13 octobre ?
R : Ce jour-là, avec ma femme et ma belle-soeur, nous étions allés à Phoenix Les Halles, puis à Curepipe voir mon autre belle-soeur qui gère un magasin.
Q : Vers quelle heure avez-vous quitté votre belle-soeur chez elle ce jour-là ?
R : Vers 16 h 45.
Q : Avez-vous parlé avec votre belle-soeur après ?
R : Oui. On s’était donné rendez-vous à 13 heures vendredi.
Q : Pour aller où ?
R : À Ébène Way pour assister à l’inauguration de l’extension du centre commercial.
Q : Vendredi à 13 heures vous vous êtes donc rendu chez votre belle-soeur ?
R : Oui.
Q : Dans votre voiture avec votre épouse ?
R : Oui.
Q : Qu’avez-vous fait quand vous aviez arrêté la voiture devant la porte de Mme Lam Po Tang ?
R : Normalement, je klaxonne et elle sort.
Q : Avez-vous klaxonné ce jour-là ?
R : J’ai klaxonné une fois, deux fois, trois fois. Ensuite je suis sorti de la voiture pour aller voir. Je suis entré dans sa cour.
Q : Avant d’entrer dans la cour, qu’avez-vous remarqué ?
R : Il y a un portillon en métal. Normalement, il y a une chaîne et un cadenas. J’ai remarqué qu’il n’y avait pas de cadenas, et la chaîne était suspendue.
Q : Avant d’entrer dans la maison, avez-vous remarqué autre chose ?
R : La clé était sur la porte à l’extérieur. La porte était entrouverte.
Q : Combien de clés y avait-il ?
R : Deux clés.
Q : Qu’avez-vous fait de la clé ?
R : Avant d’entrer, je me suis dit qu’elle était peut-être dans le jardin. Je suis allé sur la gauche de la maison, je l’ai appelée. Pas de réponse. Je suis ensuite allé sur la droite de la maison et j’ai appelé. Pas de réponse encore. À ce moment-là, je suis entré. Mo dir kitfoi li andan. Monn tir lacle la, monn poz li dan sandrier ki ti lor enn ti console, enn ti latab à gauche.
Q : Qu’avez-vous fait par la suite ?
R : J’ai appelé encore. Pa tann li.
Q : Et par la suite ?
R : J’ai pris le couloir pour aller dans sa chambre.
Q : Qu’avez-vous remarqué dans la chambre ?
R : Lorsque je suis arrivé devant sa chambre, je l’ai vue allongée par terre sur le dos.
Q : Quelle a été votre réaction ?
R : Monn kriyer li 2, 3 fois. Li pa reponn.
Q : Décrivez à la cour ce que vous avez vu ?
R : So lipye ti anfas la port lantré lasam.
Q : Dans quelle condition était le corps ?
R : So latet ti anfle enn tigit.
La magistrate intervient : Dites tout ce que vous avez vu sur le corps
R : So lamé ti koster kot so zorey. So lamé ti par lao (NdlR : Il lève alors les deux mains et les rapproche de ses oreilles). Kuma dir enn dimunn pe dimann pardon. Li ti ena enn blouz ek enn mini-jupe lor li.
Me Mooneesamy poursuit :
Q : Avez-vous vu du sang ?
R : Je n’ai pas remarqué de sang.
La magistrate : Qu’avez-vous vu sur son visage ?
R : So figir ti gonfler. Monn gagn sok. Lerla monn degazer monn sorti. Mo ale guett mo madam dan loto. Mo dir mo madam kumsa ki voler finn rantrer finn batt to soeur. Seyé kriyer li, letan sa mo telefonn la police.
Ce qui a été fait. La police est arrivée sur les lieux moins d’un quart d’heure après. Alors que le témoin accompagnait le policier dans la chambre de la victime, le téléphone dans le couloir avait sonné. Gary Lam Po Tang, l’époux de la victime, était au bout du fil.
Q : Que vous a dit Gary Lam Po Tang ?
R : Je lui ai demandé : kot ou été ? Li dir mwa li dan banlieue Hong Kong. Je lui ai fait part de ce qui était arrivé. Li dir mwa amenn li Apollo Bramwell.
Q : Quand Gary Lam Po Tang a appelé, quels mots avez-vous utilisé ?
R : Monn dir li : ou madam par terre. Li pena connaissance.
Q : Ensuite ?
R : Li persister pu dir mwa amenn li Bramwell.
Le témoin a ensuite passé le téléphone au policier qui était dans la maison, et ensuite il a appelé une ambulance.
Weng Gam Wong Min a été ensuite soumis à un feu roulant de questions de la part de Me Rama Valayden, avocat du meurtrier présumé Sanjeev Nunkoo. Il a voulu avoir des précisions sur chaque mouvement du témoin depuis son entrée dans la cour de la victime, et ce jusqu’à son départ de la maison après la découverte du corps.
Me Valayden : Vous aviez dit plus tôt que la porte d’entrée de la maison était entrouverte. Serait-il plus exact de dire que la porte était poussée sur son battant, sans que le lock soit dans le gond ?
R : Oui.
Q : Avez-vous ensuite appelé votre belle-soeur par son nom gaté Choki, deux à trois fois ?
R : Oui.
Q : Ensuite êtes-vous allé à gauche et à droite de la maison ?
R : Oui.
Q : Y avait-il des fougères par terre près de la porte ?
R : J’ai vu deux, trois fleurs corail par terre.
Q : En voyant la clé sur la porte à l’extérieur, avez-vous pensé que Mme Lam Po Tang avait mis la clé sur la porte pour ensuite sortir ?
La magistrate : Don’t put that in his mind. He should tell us what he saw and not what he thought.
Q : Avez-vous remarqué quelque chose sur la clé ?
R : Non.
Q : Comment avez-vous attrapé la clé ?
R : Comme toute personne attrape une clé, dans la main droite entre le pouce et l’index. Je n’ai aucune façon spéciale d’attraper une clé.
Q : Combien de clés avez-vous vu ?
R : Deux.
Le témoin est par la suite confronté à sa déposition donnée à la police le 15 octobre 2010 dans laquelle il fait état de la présence de trois clés « en dehors ». Weng Gam Wong Min soutient qu’il y en avait que deux mais qu’une troisième clé, celle de la voiture de Gary Lam Po Tang, se trouvait à côté du cendrier. L’avocat de la défense et la magistrate ont interrogé le témoin sur l’état du corps de la victime. Il a répondu : « So latet ti gonfler. Enn dimunn ti batt li. So front ti impé gonfler. »
Me Valayden a poursuivi son contre-interrogatoire du témoin en le confrontant avec les détails de son « statement » à la police.
Q : Dans votre déposition, vous faites état de deux taches de sang sur elle. Avez-vous dit cela ?
R : Possible.
Q : Vous dites aussi qu’elle portait une blouse blanche et une jupe bleu  foncé…
R : Oui.
Q : Vous dites aussi : « Mo finn tap so lazou ek mo finn remarquer ki so de lazou ek so lekor gonfler » ?
R : Oui.
Q : « Li ti impé frais ek mo finn trap so lamé, mo finn bouz li ek li pa finn reponn » ?
R : Oui. Monn bouz so genou.
Me Valayden est ensuite revenu sur la sortie du 13 octobre 2010.
Q : Après avoir quitté Mme Lam Po Tang chez elle le 13, avez-vous eu une communication quelconque avec elle jusqu’à la découverte de son corps le 15 ?
R : Non.
Q : Ni le 13, ni le 14 et le 15, le jour où vous la découvrez morte ?
R : Oui.
Q : Mme Lam Po Tang conduit-elle ?
R : Non.
Q : Un taxi la conduit-elle pour son shopping ?
À ce stade, la poursuite objecte à la question en soutenant que celle-ci n’est pas relevant. La magistrate autorise la question. Dans son ruling, elle souligne : « Question is allowed in the interest of justice, as we have to know the truth. » Le témoin répond par la négative. Par la suite, Me Valayden s’intéresse à la présence de Weng Gam Wong Ming chez les Lam Po Tang après le 15 octobre 2010.
Q : Êtes-vous allé chez les Lam Po Tang après le 15 ?
R : Oui.
Q : Avez-vous donné un coup de main pour nettoyer la maison après ?
R : Non.
Q : Êtes-vous au courant que la maison a été nettoyée ?
R : Ou pe koz samedi ? Samedi matin, Gary Lam Po Tang telefonn mwa. Li dimann mwa kot so lacle lakaz. Mo dir li vendredi monn aler. So demi-frer Wellington Lam Po Tang ti pe koz ar bann lapolis. Monn dir li telefonn so demi-frer. Lerla Gary so neveu telefonn mwa. Li apel Derek, li ress Curepipe.
Q : Pour vous dire quoi ?
R : Ale laba ek mo madam. La polis pe atann nou sur place. Ale rod enn deux linges pu Hélène Lam Po Tang, pu habille li, pu passe la nuit dimanche.
Q : Quand vous êtes arrivé sur place, qu’avez-vous vu ?
R : Lorsque je suis arrivé là-bas, la police qui avait pris ma déposition, m’a interrogé de nouveau et m’a posé les mêmes questions que dans mon enquête.
Q : Ensuite ?
R : Lerla ti ena enn lott lekip lapolis ti demann mwa ki sanla ti ale kit Gary l’aéroport.
Q : La police vous a-t-elle remis la clé de la maison ?
R : La police a ouvert la porte.
Q : Êtes-vous allé dans la maison le mardi 19 octobre ?
R : Mo ti aler vers 9 h 45 le matin avek mo madam ek mo belle-soeur pu ale donn coup de main Hélène so tifi Sharon pu ramass bann linz dan placard pu donn legliz.
Q : La maison a-t-elle été nettoyée le 19 octobre ?
R : Mo kroir lakaz-la ti kumans nettoyer.
Q : Nettoyée par des travailleurs de l’usine Lam Po Tang ?
R : Bann zouvriers l’usine ti vinn sanz tou bann serrure.
Q : Connaissez-vous ces ouvriers ?
R : Non.
Q : Au moment où vous étiez là, avez-vous vu quelque chose de la maison qui était brûlée ?
R : Mo finn trouv moket-la pe briler.
L’audience devait se poursuivre aujourd’hui avec la déposition de Mme Meu Chong Wong Min, soeur de la victime.

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