… mais avec classe ! D’ailleurs, cet engagement, Navin Ramgoolam l’avait pris durant la dernière campagne. Et en digne chef de gouvernement, son compère, Paul Bérenger, et lui assurent justement que tout se passe de manière transparente et décente. Contrastant largement avec la façon dont ce même Navin Ramgoolam avait été cavalièrement traité par le régime de Jugnauth père il y a dix ans. Le gouvernement du Sanzman met un point d’honneur à faire la différence.
Le feuilleton a démarré samedi dernier, 15 février, avec la descente des enquêteurs de la Financial Crimes Commission (FCC) à Angus Road, Vacoas. Soit à la résidence principale du couple Pravind et Kobita Jugnauth, l’ancien Premier ministre, et de sa famille. Un feuilleton qui fait depuis d’innombrables fans. Mais également des sceptiques qui posent une foule de questions, non sans une certaine légitimité.
Comme pourquoi avoir contraint le judiciaire à siéger jusqu’à fort tard un dimanche soir ? Est-ce un exemple de politique de deux poids, deux mesures, ou est-ce que ce type d’exercice sera appliqué pour le citoyen lambda également ? Le député des Nouveaux Démocrates, Kushal Lobine, n’a pas tardé à se faire entendre à ce propos. L’on ne peut que souhaiter que les choses aillent dans le bon sens.
Nombre de Mauriciens se demandent aussi pourquoi des “notice of departures” ont été émises aux noms des quatre protagonistes avant qu’ait eu lieu la descente des agents ? Encore une fois, est-ce une justice à deux vitesses ? À ce que l’on sait, des activistes, citoyens et hommes de loi, parmi d’autres, qui ont été inquiétés, harcelés, voire persécutés par le précédent régime, n’ont jamais eu droit à ce type de traitement. Akil Bissessur et Bruneau Laurette, entre autres, peuvent en attester.
Une des (nombreuses) ironies de la saga qui a débuté samedi dernier nous renvoie automatiquement à cette formule british très éloquente : « A taste of his own medicine ». Pravind Jugnauth, dans sa croisade pour apprivoiser (pour ne pas dire assiéger) le peuple, a fait des pieds et des mains pour que la FCC voie le jour. Ses détracteurs voyaient là un moyen pour lui d’en découdre avec ses adversaires, dont les membres de l’opposition, autant que ceux du judiciaire, à l’instar du DPP. Or, ironie du sort, c’est cette même FCC qui a procédé à son arrestation !
Précédemment, avec les Missie Moustass Leaks, Jugnauth fils se retrouvait déjà pris à son propre piège… Ce ne doit pas être agréable du tout de se faire rosser avec son propre bâton, n’est-ce pas ? Pourtant, il aurait dû voir vu venir cela. A trop vouloir museler, verrouiller, commander et diriger, quand le bouchon finit par péter, le premier à faire les frais est bien celui par qui tout a commencé… Ces jours-ci, Pravind Jugnauth doit avoir un goût bien amer en bouche !
Une autre actualité qui n’a rien à voir avec les arcanes d’un régime politique pourri et qui commence à faire les frais de ses abus : le meurtre cruel et atroce de l’adolescente Christine Annabella Begué. Cette jeune fille, dont des morceaux du corps ont été retrouvés entre Pointe-Vénus et Baie-Lascar, à Rodrigues, était enceinte. Un double crime, donc. Les détails de cette sordide affaire glacent le sang. Quand on apprend que sa sœur aînée, Annabelle, est, elle, décédée en janvier dernier, et a été violée par leur beau-père, actuellement en prison. Et que l’assassin de Christine Begué l’a découpée avant de jeter les morceaux de son corps à la mer. Mais que se passe-t-il donc dans la tête de ces personnes, comme le beau-père d’Annabelle Begué et de Jean Antoine Pasnin, 63 ans, meurtrier de Christine ?
La période actuelle marque la convergence de plusieurs temps de carêmes pour les différentes communautés d’ici. Après le Cavadee, le Maha Shivaratree, ce mercredi, le week-end prochain, le Ramadan débutera, tandis que le carême catholique, lui, commencera le 5 mars. Une pluralité et une originalité qui font la richesse de notre pays et de notre identité, unique au monde. Et dire que le régime de Jugnauth fils a failli nous faire tout perdre !