À propos de dignité…

Quand Pravind Jugnauth parviendra-t-il enfin à comprendre que tout le bien qu’il peut faire, toutes ses superbes « réalisations » dont il se targue dès qu’un micro est à sa portée, ne vaut plus un clou tant son protégé de Speaker de l’Assemblée nationale ne rectifie pas son comportement ? Comment un chef de gouvernement n’arrive-t-il pas à réaliser qu’il se tire, en âme et conscience, une balle dans le pied à chaque fois que ce sinistre individu abuse de ses pouvoirs, de sa position de nominé politique, pour humilier les adversaires politiques du régime en place ? Combien de temps encore mettra le Premier ministre à réagir au fait que Phokeer fait très peu de cas du décorum et qu’il s’arroge de pouvoirs en profitant de sa proximité avec lui ? Pravind Jugnauth serait-il obnubilé par ses pseudo-spin doctors qui l’ont probablement convaincu que ce que fait Phokeer est… bien ? Un Premier ministre ne peut pas être à ce point dupe. S’il profite d’avoir un tel sbire comme défenseur, les frasques de cet individu jettent davantage le discrédit et la honte qu’autre chose sur Jugnauth et les siens ! Cela ne lui fait-il donc ni chaud ni froid ?
L’altercation avec le rouge Eshan Juman ce 9 juillet est une énième preuve flagrante. « Walk out from this Chamber. This is not the dignity of a honourable member. » De quelle dignité parle-t-on donc ici ? Et ce qui suit est encore plus grave ! Déchaîné et gesticulant, le Speaker Phokeer ordonne au Sergeant-at-arms et aux policiers présents de : « Collect this man. He is becoming dangerous. All police officers go and collect this man. Withdraw him! »
Tant d’efforts pour sortir… un député de son siège ! On aurait préféré, par exemple, que ce soit le commissaire de police, Anil Kumar Dip, qui exhorte ainsi ses hommes, vu la dégringolade du Law and Order dans le pays ! L’on se serait cru dans une vulgaire bagarre de rue plutôt, et non au Parlement !
Une chose est claire : celui qui assume le poste de Speaker de l’Assemblée nationale ne connaît aucune limite à son comportement discriminatoire. À chaque dérive, l’on se dit qu’il ne peut pas tomber plus bas. Et pourtant ! Il suffit d’une nouvelle séance pour qu’il prouve le contraire ! Depuis 2019 qu’il occupe ce maroquin, cet homme n’a fait que manquer de respect envers les députés de l’opposition.
Ses sorties (régulières) contre des vétérans de la politique – comme Rajesh Bhagwan, Paul Bérenger, Shakeel Mohamed, Reza Uteem et Patrick Assirvaden, ses têtes de turc ! – n’ont fait que conforter l’opinion publique qu’il n’est ni plus ni moins qu’un partisan ne faisant preuve d’aucune objectivité. Quant aux femmes au sein du Parlement, Joanna Bérenger, Ariane Navarre-Marie et Stéphanie Anquetil peuvent témoigner du manque de respect de la part de ce triste sire… Et l’on ose parler de dignité !
Tant pour les membres de l’opposition que ceux de l’opposition extraparlementaire et les citoyens, Phokeer n’a pas uniquement bafoué tous les principes de notre démocratie, mais est une honte nationale ! Même quelques-uns de la majorité s’accordent dessus, et en font état dans leur inner circle. Une vidéo circule sur les réseaux sociaux mettant en exergue des éléments de la vie privée et publique de Sooroojdev Phokeer. Si certaines de ces allégations sont avérées, cela voudrait dire que plusieurs de nos politiques, tous bords confondus, auront été complices… Et ce serait bien regrettable.
Pour moins que ce que fait Phokeer à l’Assemblée nationale, Joe Biden, avec ses lapsus comme « vice-président Trump » et d’autres manquements similaires, se fait vertement huer. Mais pas que. Des personnalités politiques de même que des célébrités n’hésitent pas à demander au président des Etats-Unis de ne pas se présenter à nouveau à la prochaine présidentielle. Et ces demandes sont faites publiquement, ouvertement, via les médias. Pas de commentaires anonymes ou sous pseudo.
Et de quelle dignité parle-t-on quand des milliers de Palestiniens – enfants, femmes et vieilles personnes – continuent de se faire massacrer devant les yeux grands ouverts du monde ? Dix mois déjà que ce génocide dure. Et si le nouveau Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, s’est déclaré fermement en faveur d’un état Palestinien, tant que l’allié américain soutiendra le régime sioniste d’Israël, personne n’y pourra grand-chose…

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Husna Ramjanally

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