Il est difficile en cette fin de semaine de ne pas avoir une pensée spéciale pour toutes les victimes enregistrées en Libye après le passage de la tempête Daniel, dans la nuit du 10 au 11 septembre. Uniquement dans la ville de Derna, les inondations dévastatrices ont fait 3 800 morts, alors que selon les derniers chiffres officiels disponibles, 2 400 personnes sont portées disparues, dont 400 étrangers. Par ailleurs, pas moins de 30 000 personnes ont été déplacées dans cette ville, selon l’Organisation internationale des migrations. Dans la région est de la Libye, on dénombre cette fois 5 300 morts pour le moment. Il semblerait que ce chiffre puisse augmenter, voire même doubler, selon les agences de presse. Des dizaines de milliers de personnes sont sans abris.
Cette catastrophe est intervenue deux jours après le séisme qui a secoué la région de Marrakech, le 8 septembre, faisant près de 2 500 victimes. Ce qui s’est passé aurait pu nous intéresser, tenant compte que le tremblement de terre a eu lieu non loin de la région où se trouve un établissement hôtelier appartenant à la New Mauritius Hotel Ltd, à savoir Le Fairmont Royal Palm Marrakech. D’ailleurs, un employé de l’établissement a été blessé et hospitalisé. Heureusement que ses blessures sont sans gravité, mais cela aurait pu être pire. Les deux directeurs mauriciens qui sont affectés au Maroc ont mobilisé leurs équipes pour apporter leur aide aux sinistrés.
Tout cela amène à réfléchir sur notre propre situation. Cela peut nous arriver à nous aussi. Si nous ne sommes pas exposés aux tremblements de terre, il ne faut pas oublier que notre pays se trouve dans une zone cyclonique. Or, avec le changement climatique, les cyclones sont de plus en plus puissants dans la région. Nous avons été épargnés par les cyclones jusqu’ici, mais ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Sans compter que la montée des eaux à Maurice est une vérité implacable. À vue d’œil, nos plages sont affectées et érodées, nécessitant des travaux de protection colossaux et onéreux dans plusieurs régions de l’île. Déjà, on peut imaginer ce qui pourrait se passer, ayant vécu les inondations à la suite de flashs floods. Qui ne se souvient pas de ces moments dramatiques durant lesquels on a vu des voitures flotter sur l’eau aussi loin que La Chaussée.
Certains catastrophistes estiment que l’eau peut aller encore plus loin à l’intérieur de Port-Louis. Tout cela nous amène à considérer comme prioritaire la nécessité de se préparer contre les effets du changement climatique. Pour le moment, il est essentiel que les autorités mauriciennes s’organisent pour participer à l’élan d’aide internationale qui se met en place à travers le monde. Ces catastrophes laissent dans leur sillage des personnes qui nécessitent un soutien, entre autres sous forme de médicaments.
À Maurice, sur le plan humanitaire, le retour des Agaléens bloqués à Maurice vers leurs îles est suivi avec beaucoup d’attention. Il semble que leur rapatriement à bord de MV Trochetia a commencé. Un premier groupe est déjà parti. Le départ d’un autre groupe est prévu bientôt. D’ailleurs, maintenant que Agalega dispose d’une jetée et d’un aéroport modernes, on ne voit pas les raisons pour lesquelles il n’y aurait pas une communication maritime ou aérienne régulière. Il faut empêcher que le doute s’installe, malgré tout ce qu’on peut lire dans la presse indienne et internationale concernant l’utilisation de l’archipel par les autorités indiennes. Pour le moment, le Premier ministre a donné la garantie que le port et l’aéroport d’Agalega seront entièrement sous le contrôle du gouvernement mauricien. L’heure de la vérité sonnera bientôt.
Terminons en observant que le maintien du taux directeur à 4,5% par le Monetary Policy Committee de la Banque centrale a été accueilli favorablement par les consommateurs et propriétaires mauriciens, qui sont endettés et qui n’auront pas à débourser davantage pour rembourser leurs dettes.