Tirant à boulets rouges sur Navin Ramgoolam pour la façon dont il gère les affaires du pays, Pravind Jugnauth, dont le parti, le MSM, a animé hier soir un congrès politique à Triolet, a fait appel à tous ceux, qui ont acquis une certaine expérience, de se joindre « pou tir pei la kot li ete ». Pour le leader du MSM, c’est le début de la fin du règne de Navin Ramgoolam.
Pravind Jugnauth n’a pas ménagé le Premier ministre et le gouvernement. Citant plusieurs cas de fraude et de corruption, il a été d’avis que l’équipe gouvernementale actuelle est certainement la plus piètre que le pays ait connue. « Ena minis pa konn repon kesyon. Sa mem ki Ramgoolam finn kritik li mem so lekip », a fait ressortir le leader du MSM. L’ancien ministre des Finances reproche au PM de tolérer les cas d’abus, dont les auteurs se trouvent être des membres du PTr.
Pravind Jugnauth a émis de vives critiques contre Rajesh Jeetah et le groupe Bhunjun dans le contexte du contrat alloué à Betamax. Dans le même souffle, le leader du MSM a évoqué les travaux d’agrandissement du quai, rendus nécessaires pour permettre au tanker de Betamax d’accoster, le tout étant aux frais de la Mauritius Ports Authority.
Quant à son passage de quatorze mois au sein du gouvernement de l’Alliance de l’Avenir, Pravind Jugnauth dira que c’est avec une grande satisfaction qu’il est parti. Expliquant pourquoi il a préféré s’en aller, il a dit que « kan nou marse, nou kontan mars la tet ot, san ki kiken montre nou le dwa ». Il a ajouté que d’ailleurs, « cela puait tellement au sein du gouvernement… »
Nando Bodha, secrétaire général du MSM, a évoqué un meeting qu’a tenu sir Anerood Jugnauth en 1996 à Triolet, soit après la victoire de 60-0. « Malgré sa victoire de 60-0, les travaillistes craignaient sir Anerood. Li tou sel fer zot per », a commenté le secrétaire général du MSM.
Par ailleurs, le secrétaire général du MSM a rappelé l’épisode de la conversation qu’avaient eue deux voisins l’un, le frère d’une députée du PTr et l’autre, un du MMM – qui a débouché sur une accusation contre le député mauve, à l’effet qu’il aurait tenté de déstabiliser le Premier ministre.
Nando Bodha a souligné que si sir Anerood Jugnauth était Premier ministre d’un gouvernement tel que l’équipe actuellement au pouvoir, plusieurs ministres n’auraient pas fait long feu. « Nou finn aprann fer politik ar bolom Jugnauth nou kone ki li mean business ». Il a cité un hebdomadaire qui a soutenu que le bureau politique du MMM a approuvé le retour de la formule de 2000 entre le MMM et le MSM.
Showkutally Soodhun, dont c’est le sixième mandat à la députation, trouve que Navin Ramgoolam est toujours le même que celui que l’on a connu entre 1995 et 2000. Pour lui, il restera toujours « enn zwiser », et qu’avec lui, ce sera toujours la politique de « maja karo » pour lui et pour son entourage.
Showkutally Soodhun s’est référé au cas où le Premier ministre lui aurait demandé de ne pas aller de l’avant avec le contrat qu’il voulait allouer à une compagnie thaïlandaise, pour s’assurer que l’on a du riz ration de bonne qualité pendant une année, soit une commande de 10 000 tonnes. La raison est que cette compagnie a des connexions avec un député, avance-t-il. L’ancien ministre du Commerce soutient qu’il a pu passer outre le veto premierministériel et a commandé 4 000 tonnes de riz, de sorte que ce stock s’est épuisé et qu’on a eu à rationner la fourniture de riz.
Dans un autre ordre d’idées, Showkutally Soodhun a critiqué l’affaire du hedging, poids que la State Trading Corporation (STC) a eu à subir grâce à Rajesh Jeetah.
La réunion était présidée par Ashit Gungah, ancien ministre de la Fonction publique.
À TRIOLET: La fin du règne de Ramgoolam, a déclaré Pravind Jugnauth
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