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Sportifs de l’Année : N°2 Margaux Koenig, la médaille de l’effort

Lorsqu’elle est montée sur le podium aux Jeux olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires en Argentine, Margaux Koenig vient de porter à elle seule la lourde tâche de faire rêver l’équipe africaine jusqu’au bout. Dans un dernier saut, elle venait de délivrer ses coéquipiers et leur offrait une médaille de bronze, sans doute l’une des plus belles de leur carrière.

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Ce saut, elle y repense encore et encore. Tout comme cette médaille qu’elle s’offre avec l’équipe africaine au concours par équipe. Le podium, pourtant, n’est que formalité. Elle ne mesure son exploit qu’une fois descendue de l’estrade. « C’est incroyable. Cette médaille, c’est pour toute l’équipe africaine », raconte-t-elle. L’état d’esprit, par contre, pourrait laisser croire à un relâchement total. « Quand je suis allée à Buenos Aires, c’était avec l’idée de m’amuser. Mais petit à petit, ça a changé. »

D’une simple participante, elle voit la médaille de bronze se rapprocher. Pas question de la laisser échapper. « On avait l’Europe et l’Amérique du Nord en face de nous. Au final, je deviens la première fille à ramener une médaille olympique. » D’ailleurs, l’exploit lui-même restera dans les annales. Parce que l’équipe africaine laisse filer le métal blanc sur une pénalité de temps. « On rate les barrages pour un point de pénalité. » Mais le podium olympique lui-même reste un de ces moments inoubliables.

« Quand on fait un podium derrière l’Amérique du Nord et l’Europe, la performance est d’autant plus notable que les représentants de ces deux continents sont considérés comme les meilleurs. » Le ton est donné. Le rêve olympique – celui des grands – est à peu près impossible à atteindre. « Aller aux JO serait un rêve. Mais c’est quelque chose qui est vraiment difficile », explique-t-elle, de par son statut actuel, celui d’amateur. « Ce ne sont que les meilleurs qui y vont. Pour cela, il faut des heures d’entraînement. Un travail de tous les jours. »

En plus, Maurice ne possède pas les infrastructures requises pour qualifier un cavalier. « Il y a aussi toute la logistique, les camions, les chevaux. Il en faut au moins cinq pour les entraînements. » Pourtant, elle ne dirait pas non à une opportunité pareille. « Ce serait un énorme plaisir, même si je sais que ce serait un rêve. »

Rêve africain

Alors, elle se contentera — excusez du peu — de sa seule médaille de bronze. Une troisième place qui aurait pu se transformer en médaille d’argent. « Il n’y a qu’un point qui nous sépare de la deuxième place. » Des regrets, alors ? « Non ! En équitation, on apprend à ne pas blâmer un coéquipier pour une faute ou pour un résultat qu’il n’a pas fait ! » dit-elle.

Pour paver sa route vers la médaille olympique, elle s’est associée à un cheval, Atlantis. Ce cheval, jamais considéré comme une simple monture, mais comme une extension d’elle-même, aura marqué sa vie. On peut difficilement comprendre le lien qui unit la cavalière à sa monture. Mais petit à petit, elle entre dans les détails. « Une relation unique. »

Arrivé de Namibie en 2016, elle s’occupe d’Atlantis. Entre les deux naît quelque chose de profond. « Il était un cheval maltraité, en Namibie. Il a fallu du temps et de la patience pour qu’il reprenne confiance en lui et qu’il me fasse confiance. » Margaux et Atlantis développent une manière de vivre. « C’est une relation fusionnelle. Il est tellement sensible que nous nous sommes rapprochés. »

Depuis la fin des JO de la Jeunesse, la cavalière se trouve en Angleterre, où elle poursuit ses études. Pas de cheval pour le moment. Que du sport en salle, avec de la gym et de la zumba, histoire de conserver la forme. « Je me concentre sur mes examens, qui arrivent en janvier. C’est dur. D’autant que mon cheval me manque. » Et comme elle a voulu laisser Atlantis entre de bonnes mains, elle a choisi son coach, Gabriel Flavier, sa maman et son palefrenier pour s’en occuper

Pour nous, la médaillée de bronze revient sur son parcours sportif. Des débuts à cheval à l’âge de huit ans, un premier poney. Les choses s’enchaînent rapidement. La compétition, les premiers podiums, les premières victoires. Jusqu’à ce podium olympique.

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