Rezistans ek Alternativ a rencontré ses membres et quelques habitants de la région de Tamarin vendredi lors de la World Wetlands Day 2018. Une occasion pour sensibiliser les Mauriciens à l’état des écosystèmes.
« En ce moment même, le EIA Committee du ministère de l’Environnement prend connaissance des consultations publiques concernant l’octroi éventuel de la licence EIA du projet Les Salines Resort Hotel du groupe NMH », soutient David Sauvage, membre du comité organisateur de cet événement qui s’est tenu à l’estuaire des Salines à Rivière-Noire. Ce dernier a mis en exergue les divers enjeux écologiques et économiques autour de la dégradation des zones marécageuses. Une urgence face à la menace de disparition des wetlands de Rivière-Noire.
« Un wetland est un temple de la biodiversité. Il est un filtre naturel des eaux en provenance de l’intérieur de l’île, lorsqu’elles se dirigent vers nos lagons. C’est grâce à nos chers wetlands que nos lagons sont grandioses et appréciés de tous. Enfin, le wetland est un véritable réservoir d’eau dynamique, qui a la capacité de récupérer celle-ci en période de pluie. Cela permet donc d’éviter les inondations dans les zones habitées. Sur le plan philosophique, du fait qu’un projet hôtelier ait pour objectif de s’établir dans ce wetland pose la question du rapport de l’homme avec la nature dans notre société. Cela est vraisemblablement dû au vieux système de pensée qu’est l’anthropocentrisme, qui place l’homme au centre de la nature, et qui est à l’origine de notre mauvaise interaction avec celle-ci. C’est pour cela qu’au sein de Rezistans ek Alternativ nous militons pour l’inscription des droits de la nature dans notre Constitution, afin d’établir un rapport plus harmonieux avec la nature », avance David Sauvage.
Compte tenu des innombrables projets hôteliers qui poussent partout à travers l’île, Rezistans ek Alternativ tire la sonnette d’alarme car, « par ignorance, nos wetlands sont souvent pris pour des wastelands par de nombreuses personnes. » Il est donc essentiel d’en parler davantage afin d’éduquer la population sur cet élément essentiel de la biodiversité. Veena Dholah et Kugan Parapen ont eux aussi pris la parole lors de cette rencontre vendredi soir.