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Relations multilatérales : Cruciales négociations entre ACP et UE en vue

Le ministre Lutchmeenaraidoo : « Il est important qu’on ne soit pas oublié »

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Les négociations entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et l’UE (Union européenne) sont jugées cruciales. Qu’adviendra-t-il de la relation entre Maurice et l’UE post-Cotonou ? Cette question est l’objet de discussions en ce moment.

« C’est l’une des plus grandes négociations que nous menons », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, lors de la troisième réunion de concertation de l’industrie de la pêche de l’UE et l’Indian Ocean Processing Industry sur l’approvisionnement en thon jeudi matin à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava. « Il est important qu’on ne soit pas oublié », a-t-il dit. Et d’ajouter que Maurice fait partie des douze pays membres à part entière du groupe ACP. « Nous avons une voix au niveau des pays ACP », a-t-il assuré.

Selon Vishnu Lutchmeenaraidoo, il est membre du Central Negociation Group où douze membres du groupe ACP sont présents pour des discussions avec l’UE. « Nous travaillons d’arrache-pied pour que nos intérêts ne soient pas perdus », a-t-il déclaré. D’ici avril, a dit le ministre, l’accord post-Cotonou sera finalisé. Par ailleurs, il a fait ressortir que Maurice est le seul pays ayant un « partenariat très spécial » avec l’UE. Pour tous les projets des pays africains, Maurice sera le centre de coordination et un bureau sera bientôt ouvert à cet égard.

Un autre accord sera signé entre l’Union Africaine pour l’Afrique avec l’UE. « Il est important que notre voix ne soit pas ignorée au niveau de l’Afrique. » En ce sens, une association des îles du continent africain sera créée. « Ainsi, lors des négociations avec l’UE, notre voix devra être entendue », a-t-il dit.

Lors de cette rencontre, Vishnu Lutchmeenaraidoo a souligné que le manque de thon dans l’océan indien « a fait souffrir plusieurs entreprises ». En décembre 2018, 17 usines ont dû fermer leurs portes. Face à ce problème, des négociations ont été tenues avec l’UE pour qu’il y ait un accord de pêche et que nos usines à Maurice puissent continuer leurs activités.

« Ce n’est pas normal que des pêcheurs viennent et que nos usines n’aient pas de matières premières », a souligné Vishnu Lutchmeenaraidoo. La résistance a été ressentie face à cette décision de créer une plateforme de la part des pêcheurs espagnols et français. « L’UE savait que cette tâche était difficile. Cette réunion est la seule instance mondiale de concertation pour protéger notre océan et ses ressources », a-t-il fait ressortir. Les pays de l’océan Indien qui sont regroupés pour la protection des ressources sont Maurice, Seychelles et Madagascar. En vue de renforcer cette plateforme, elle sera intégrée à l’EPA-ESA, partenaire de l’UE.

Pour sa part, le chef de la délégation de l’UE, Marjaana Sall, a affirmé que « l’UE travaille sur un plan pour les pays de l’océan Indien pour la protection des ressources marines et la pêche durable ». Selon elle, Maurice et les Seychelles sont les deux plus grands exportateurs de thon vers l’UE.

D’autre part, cette rencontre permet des échanges structurés et réguliers entre les opérateurs, dont le partage de données sur la progression de l’utilisation du quota d’albacore par les navires de l’UE.

Des progrès importants ont été enregistrés dans la gestion de pêche de thon tropical dans la région du sud-ouest de l’océan Indien et dans l’approvisionnement de manière régulière des usines de transformation de thon. Ces développements sont intervenus suite aux entretiens de haut niveau, à Bruxelles, l’année dernière entre le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, et les autorités européennes.
Le système de gestion des captures (ou quotas) de pêche concernant les thons tropicaux de l’océan Indien nécessite une collaboration active entre les flottes de bateaux de pêche et les industries de transformation, qui ciblent le marché européen. La réduction potentielle des opportunités de pêche suite aux décisions récentes de gestion prises au niveau régional, notamment au niveau de la Commission thonière de l’océan Indien, avait fragilisé un secteur qui emploie quelque 10 000 personnes à Maurice et dont le fonctionnement repose sur des volumes de produits traités et un approvisionnement stable et prévisible en thon.

Les deux précédentes réunions ont permis un dialogue transparent et constructif entre les différents acteurs concernés. Les convergences suivantes ont été dégagées : création d’une plateforme permanente de concertation, réunissant tous les acteurs de la filière, qui facilitera les échanges entre acteurs de l’industrie (flotte et transformation), et aussi au niveau politique, entre les gouvernements des pays concernés et finalement partage de l’UE d’informations relatives à l’utilisation mensuelle des quotas européens de thon albacore. De son côté, l’industrie de transformation explorera la possibilité d’informer l’UE sur ses besoins en termes de longes de thon. Ces échanges permettent une meilleure prévisibilité dans l’approvisionnement et une meilleure planification.

Grâce aux règles d’origine définies dans les Accords de partenariat économiques dont bénéficient Madagascar, Maurice et les Seychelles, tous les produits de la pêche, tels boîtes de conserve, longes de thon et produits congelés, sont exemptés de droits de taxes à l’entrée en Union européenne. Les Seychelles et Maurice sont devenus en quelques années, respectivement les deuxième et troisième fournisseurs des marchés européens en volume. L’appui de l’Union européenne a contribué à faire de Maurice un pôle d’excellence en matière de transformation de produits de pêche grâce au “seafood hub”, qui exporte plus de 90% de ces produits sur les marchés européens.

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