Bouffées de chaleur, hypersudation, palpitations, insomnies, irritabilité, sécheresse vaginale, cycle menstruel irrégulier, variation pondérale Rien d’alarmant, il s’agit des symptômes de la ménopause, une période liée à des changements hormonaux inéluctables, mais parfaitement naturels. Mais à 35 ans ? 35 ans, pas question de parler de ménopause. Si c’était le cas, ce serait une terrible claque de la nature !
A 35 ans, lorsqu’on souffre de ce genre de symptômes on parle de ménopause précoce. Attention, il ne s’agit pas de préménopause, cycle naturel qui survient généralement 4 à 5 ans avant la ménopause survenant en général entre 45 et 55 ans. La ménopause précoce comme son nom l’indique est une ménopause qui survient plus tôt que la normale, avant 40 ans. Rare, elle peut être ressentie comme un vieillissement prématuré, injuste, puisqu’elle met généralement un terme aux perspectives d’avoir des enfants sans recours à une fécondation in vitro. D’ailleurs, les médecins évitent aujourd’hui de parler de ménopause précoce et préfèrent parler d’insuffisance ovarienne. Explication sur ces changements hormonaux qui arrivent trop tôt.
La ménopause frappe parfois très tôt. Avant même d’avoir soufflé 40 bougies, des femmes voient leur vie chamboulée, soudainement faite de bouffées de chaleur, d’insomnie et de sautes d’humeur. Un “coup de vieux” difficile à vivre quand on a de jeunes enfants et une carrière en essor ou, pire, quand le désir de maternité est inassouvi. On parle alors de ménopause précoce. La méno- pause naturelle, qui marque la fin de la vie reproductive de la femme, survient-elle en moyenne à l’âge de 51 ans.
Précédée des mêmes signes annonciateurs que la ménopause normale (bouf- fées de chaleur ), la méno- pause précoce, ou insuffi- sance ovarienne prématurée (IOP), se manifeste par un arrêt des règles de quatre mois consécutifs avant l’âge de 40 ans. Elle concerne 1% des femmes, selon les sta- tistiques, et dans de très rares cas, peut survenir avant 40 ans : avant 30, chez 1 femme sur 1000, avant 20 ans chez 1 femme sur 10 000. Ce cycle est dû à un épuisement prématuré des ovaires. Ils ne contiennent plus de follicules capables de produire d’ovule.
On distingue deux grands types de symptômes de la ménopause précoce. Il y a d’une part l’arrêt de la fertilité, lorsque la femme n’arrive pas à concevoir après plusieurs mois, voire années d’essai, et d’autre part les symptômes liés à l’arrêt du fonctionnement hormonal. Ces derniers sont semblables à ceux d’une ménopause classique, mais malheureu- sement, toutes les femmes ayant une ménopause précoce n’ont pas ces symptômes caractéristiques.
Les signes qui doivent pousser à consulter
L’absence de règles est bien entendu le symptôme qui doit alerter. Mais, des cycles menstruels irréguliers et/ou changeants de durée (ils peuvent être plus courts que d’habitude ou une fois longs, une fois court) sont également des symptômes de la ménopause précoce. Les femmes habituées à des cycles réguliers depuis l’adolescence repèrent aussi facilement ces changements. Des bouffées de chaleur peuvent également survenir (parfois la nuit). Il faut aussi savoir que les femmes en ménopause précoce se sentent parfois déprimées.
Leur sommeil devient difficile. Elles se sentent fatiguées sans raison logique. Leur humeur varie beaucoup. Leur libido est souvent en chute libre. La ménopause précoce entraîne aussi une sécheresse vaginale qui peut rendre les relations sexuelles inconfortables. Ces symptômes, bien que très courants et souvent jugés banals, doivent néan- moins pousser à consulter. De même, les problèmes de fertilité peuvent parfois être révélateurs d’une ménopause précoce.
Des causes médicales, génétiques ou encore immunologiques
L’origine, dans 80 % des cas, est “idiopathique”, c’est- à-dire inconnue. Mais elle peut être : auto-immune (les ovaires de la femme sont détruits par ses propres anti- corps) ; virale (à la suite d’une infection qui aura aussi touché les ovaires) ; génétique (cas familiaux, mais aussi maladies génétiques, telles que le syndrome de Turner par exemple) ; ou toxique, soit à la suite de la prise de certains médicaments (chimiothérapie, radiothéra- pie), voire peut-être à la suite d’une consommation excessive de tabac.
C’est le gynécologue qui pourra en vous questionnant établir un diagnostic basé non seulement sur les symp- tômes que vous lui décrirez, mais aussi un bilan hormonal, notamment pour vérifier l’état de fonctionnement d’autres glandes hormonales qui pourraient être atteintes. Pour pallier le manque d’hor- mones sexuelles, diminuer l’ostéoporose, les bouffées de chaleur et tous les autres symptômes liés à la méno- pause, un traitement hormonal est généralement proposé à ces femmes jeunes.
Une pilule contraceptive ou un traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause peuvent aussi être prescrits, afin de maintenir un niveau d’œstrogènes suffisant.
Par ailleurs, si l’arrêt du fonctionnement hormonal est facile à traiter, l’arrêt de la fertilité est plus compliqué à gérer. Il n’existe en effet aucun traitement capable à ce jour de refaire fonctionner les ovaires si ceux-ci ont définitivement cessé leur activité. Généralement, les méde- cins proposent aux patientes en ménopause précoce de faire appel à un don d’ovo- cytes pour tenter de tomber enceinte, puisque leur utérus demeure fonctionnel et tout à fait apte à accueillir un em- bryon. Ainsi, si vous désirez un enfant, la FIV (Féconda- tion in vitro), bien que diffi- cile, n’est pas exclue.