Des maraîchers qui travaillent au marché de Vacoas sont en colère. Chaque jour qui passe, selon eux, cet endroit très fréquenté se transforme en poubelle car il y règne un désordre indescriptible. Dès qu’ils arrivent sur place chaque matin, raconte un maraîcher qui y travaille depuis 1999, certains marchands ne respectent les voies indiquées pour les parkings. Ils garent leurs véhicules n’importe où pour débarquer leurs produits. « Leurs véhicules restent sur place pendant toute la journée. Les voies d’accès restent bloquées. Lerla mem ki komans ena dezord, lezot osi fer parey. Pena plas pou marse. Et lorsqu’il pleut, la situation devient plus compliquée », témoigne le marchand en question.
Rajesh, un autre marchand de légumes, n’y va pas de main morte lui aussi. Il dénonce ce qu’il qualifie de « discrimination » que subissent les marchands qui sont également des planteurs. « Ils quittent leurs maisons très tôt le matin pour aller chercher des légumes dans leurs plantations avant qu’ils viennent au marché de Vacoas pour les vendre. Une fois arrivés sur place, ils doivent garer leurs véhicules dans un périmètre déjà identifié par la municipalité de Vacoas. Comme il y a une pénurie de main-d’œuvre sur le marché, nous sommes obligés de transporter nous-mêmes nos légumes sur une distance d’environ 200 mètres. Des fois, nous avons des giraumons pesant entre 75 et 100 kg. Faites le calcul : si nous avons à faire le va-et-vient une vingtaine de fois entre nos étals et nos véhicules… Ce qui est frustrant dans toute cette affaire, poursuit Rajesh, c’est que les fournisseurs de légumes qui travaillent avec les hôtels viennent s’installer carrément dans les zones interdites. Si pa apel diskriminasyon kouma pou apel sa alor. Nou ne pli kapav kontinye koumsa. Inspekter minisipalite dir nou ki zot pena ase efektif pou met lord. Si zot pa kapav fer sa, ki sanla pou fer li ? Zot bizin demann koperasyon lapolis. Zot bizin asim zot responsabilite », insiste-t-il.
Vinod, marchand de légumes très populaire au marché de Vacoas, y occupe un étal depuis plus de trente ans. Il suggère aux autorités de trouver un endroit pour les consommateurs qui viennent au marché dans leurs véhicules. « Le nombre de personnes qui fréquentent ce marché a considérablement augmenté ces dernières années. Les infrastructures telles que les parkings autour du marché n’ont pas connu de grande amélioration. C’est le statu quo. Rien n’a changé. Ansyen mer ale, enn nouvo revini, mem zafer. Zot fer gran gran diskour. »
L’autre aspect qui préoccupe les marchands de légumes, c’est le manque d’hygiène autour du marché. Ils respirent, disent-ils, chaque lundi matin une odeur nauséabonde qui émane d’une poubelle à l’arrière du marché. Selon les informations recueillies sur place, des bouchers de la région y jettent les abats des animaux et certains habitants profitent, eux, de l’absence d’un service de gardiennage pour jeter les ordures. « Nou respir loder pouritir sak lindi gramatin Notre journée commence très mal. »
Des consommateurs ont eux aussi exprimé leurs craintes. « Ces personnes ne se rendent pas compte de leur incivilité. Ils ne se préoccupent pas des conséquences de leurs actes, qui ont un impact direct sur notre environnement. Nous avons malheureusement développé cette idée selon laquelle l’entretien de l’environnement incombe exclusivement aux autorités concernées », déplore un enseignant, habitué de ce marché.
Selon lui, la raison avancée par les autorités qu’elles ne disposent pas de ressources adéquates pour des inspections plus fréquentes n’est pas valable. « Qu’ils s’organisent pour mettre de l’ordre », insiste notre interlocuteur.