Ce sera finalement après une visite conjointe sur le site, prévue aujourd’hui, lundi 28 mai, avec les officiers du Conseil de district de Moka, les représentants des Bois et Forêts, le ministère de l’Environnement et d’autres départements concernés qu’une décision sera prise quant à cette d’atteinte affligeante à l’environnement, dénoncé depuis deux semaines par Week-End.
Une visite des officiers de la municipalité de Rose-Hill sur les lieux a fait ressortir que ce site ne tombait pas sous l’égide de Beau-Bassin/ Rose-Hill. C’est finalement le Conseil de district de Moka qui gère ce périmètre où se situent les maisons luxueuses du morcellement Au Bout du Monde à Ebène où plusieurs proches du pouvoir, dont un député ex-VPM, un CEO d’une institution de communication, un directeur de journal web et d’autres hautes personnalités érigent des bâtiments.
Selon nos informations, un premier constat a été effectué par les Bois et Forêts. Mais la construction se faisant au bord d’une falaise avec les dégâts en contrebas dans la rivière, d’autres moyens devront être déployés pour un constat de la situation. Les autres autorités alertées ont signifié leur intention de se rendre sur place, avec tous les départements concernés, pour constater, lors d’une visite conjointe, ce lundi, l’ampleur des dégâts causés par le déversement de la terre des fouilles de cette maison en construction dans la rivière Sèche en contrebas. Une enquête sera alors initiée et des sanctions prises en fonction des infractions.
Entre-temps, Week-End a pu communiquer avec le propriétaire de cette maison luxueuse, M. Richard Ismaël, un investisseur connu qui, mis au courant des dénonciations de Week-End, ne cache pas sa gêne quant à l’acte commis. Il explique qu’il fait construire sa maison par un promoteur à travers l’option clé en main. Concédant qu’en effectuant des travaux de nettoyage sur son terrain, le constructeur a effectivement «malencontreusement» déversé de la terre dans la rivière, il indique avoir demandé au promoteur de prendre des mesures correctives nécessaires pour que cela ne se répète pas. “Je suis conscient que c’est un problème et le constructeur m’a affirmé que ce n’est pas un acte volontaire. C’est parce que le terrain est en pente au niveau de la falaise. Du coup, dans les manœuvres du JCB, de la terre a été déversée. Nous allons veiller à ce que cela ne se reproduise plus”, dit Richard Ismaël. Il ajoute qu’il fera aussi le nécessaire pour planter des arbres en bordure de la falaise, afin de renforcer la terre à ce niveau. En attendant, les autorités comptent sévir si le constat qui sera effectué établit qu’il y a eu infraction à une des lois relatives à la rivière, à l’eau ou encore à l’environnement.
Pour rappel, ce site, appartenant à l’époque à un M. Kinoo, très connu dans le monde du commerce, avait déjà fait l’objet d’un article dans les colonnes de Le Mauricien dans lesquelles M. Gérard Maujean, connu pour sa passion à défendre l’environnement, décriait en juin 2013 la situation, évoquant des gravats jetés sans scrupules par le constructeur du lieu dans le ravin. Trois ans après, même constat! À croire que les autorités ne font aucun suivi des actes d’incivisme dénoncés…