Le ministère de l’Égalité des Genres et du Développement de l’enfant a décidé de s’intéresser de près à la problématique des grossesses précoces et à l’âge légal du mariage. C’est à travers un communiqué émis la semaine dernière que le ministère a annoncé la constitution d’une équipe qui sera chargée de se pencher sur la question de grossesse précoce pour « analyser ce phénomène qui devient de plus en plus récurrent ces temps-ci. »
Que les autorités décident de mettre en place une stratégie pour prévenir les grossesses précoces reste une initiative qui va dans le bon sens. Toutefois, cette problématique est une réalité qui perdure depuis trop longtemps. Et la réaction du ministère paraît tardive dans un contexte où des actions préventives auraient dû avoir été initiées depuis des années. La maternité avant l’heure est une affaire de tous, même si certaines fi lles sont plus exposées de par leur environnement social et économique.
Et c’est d’ailleurs faute de programme d’intervention et de collaboration avec des organisations non gouvernementales et autres travailleurs sociaux que de nombreux foyers n’ont pas reçu les informations appropriées sur les risques et conséquences des relations sexuelles précoces. Par ailleurs, dans ce même communiqué, le ministère écrit qu’il a noté « avec sérieux que la question de l’âge légal du mariage fait grand débat. » Et dans cette optique, il demande au public ainsi qu’aux ONG de lui soumettre leurs points de vue en écrit. Il aurait fallu que le récent décès d’une jeune fi lle de 13 ans, enceinte et déjà mariée religieusement, soulève l’indignation du public et de tous ceux qui militent pour le respect des droits des enfants pour que le ministère « note avec sérieux » cette autre problématique qu’est le mariage des mineurs.
Ce communiqué rappelle à quel point certaines questions, comme celle du mariage civil des mineurs à partir de l’âge de 16 ans, n’a jamais interpellé les ministres qui ont eu la responsabilité du dossier relatif aux enfants. Si Rubina Jadoo- Jaunbocus, ministre de tutelle, veut prévenir le mariage des mineurs en âge d’être scolarisés, il lui faut convaincre son gouvernement d’amender la loi pour la révision de l’âge légal du mariage. Maintenant, il ne suffi t pas que de recueillir des impressions et suggestions, il est attendu que le ministère passe à l’action.
Le Children’s Bill, qui se fait attendre depuis 12 ans, démontrera certainement jusqu’où ira la volonté politique de venir avec des paramètres pour protéger les enfants du mariage/concubinage précoce et des dangers liés à la toxicomanie, dont la drogue synthétique.