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GEMMOLOGIE – Ashley et Wandan Gunness : « Les pierres ont ce cachet mystérieux et mystique »

L’œil-de-tigre, l’améthyste, la tourmaline… Autant de pierres qui fascinent les Mauriciens. Si certains les considèrent comme des accessoires, d’autres ont pour croyance que les pierres précieuses peuvent avoir des effets bénéfiques sur leur santé, tout en leur procurant chance, amour et stabilité. C’est l’histoire d’Ashley Gunness, Mauricien, et Wandan, Indonésienne, qui se sont rencontrés sur les réseaux sociaux autour d’une passion commune pour les pierres précieuses. Une “love story” qui a permis de mettre en place Djoko’s Stones, à travers laquelle ils transmettent leurs connaissances aux autres amoureux des pierres.

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Wandan incarne la force tranquille. Elle connaît tout sur les pierres précieuses pour avoir longtemps accompagné son père, Djoko, dans les montagnes et les grottes indonésiennes. L’Indonésienne a précieusement gardé sa collection de pierres, pensant au départ que celles-ci n’étaient que des verres bien polis. Très vite, elle y a pris goût et deviendra plus sensible au charme de certaines gemmes qu’à d’autres. Elle nous confie que sa pierre préférée est l’œil-de-tigre, avouant que le monde des pierres est « un monde infini où l’on apprend chaque jour un peu plus ».

Wandan se souvient qu’enfant sa famille et elle avaient pour habitude de rendre visite à sa grand-mère maternelle pour des vacances à Pacitan City, dans l’est de Java. « Pacitan City est aussi réputée pour être la ville la plus populaire en Indonésie, et ce pour ces pierres précieuses qu’on trouve dans les montagnes et dans les grottes », dit-elle. Elle raconte que la maison de sa grand-mère faisait face à une immense montagne et, qu’à l’âge de huit ans, elle aimait se promener dans les montagnes, dans des grottes avec son père Djoko pour aller à la recherche des champignons et des pierres précieuses. « On croyait qu’on ramassait des cailloux colorés. Il fallait marcher environ 45 minutes dans les rivières et la forêt pour arriver à ces grottes », souligne-t-elle. Wandan se souvient particulièrement de la grotte Goa Gongqui, qui se trouve à l’intérieur de la Gong-Gongan Mountain devant la maison de sa grand-mère. « Cette grotte était immense. Nous avons ramassé toutes les pierres exposées au soleil et au clair de lune. Les pierres avaient de belles couleurs et chacune ses propres reflets, qui étaient en symbiose avec la nature. J’étais particulièrement attiré par la couleur qu’elles dégageaient, certaines étaient vertes comme le jade, d’autres rouges comme le “garnet”. C’était comme dans un jeu de miroir. Cette grotte renfermait des pierres précieuses et, à l’époque, nous ignorions complètement leurs vertus. Nous les appelions “roches” ou “cailloux” », explique-t-elle.

Pour l’Indonésienne, la quête des pierres précieuses « n’est plus à ce jour une activité ludique » car le gouvernement a interdit l’exploitation minière dans cette région. Dans ses souvenirs puisés au fond de sa mémoire, elle revoit encore Djoko, son père aujourd’hui décédé qui avait, dit-elle, l’œil à tout. Il ramassait précieusement ses petits cailloux un peu à la manière du petit Poucet sur tout le trajet qu’il arpentait. Ces pierres étaient alors ramenées à Jakarta, où il les coupait et les polissait en vrac pour en faire des bagues. C’était son passe-temps et Wandan se souvient encore de la scie sauteuse spéciale qui servait au découpage des pierres et du simple moulin à pierre qui favorisait leur polissage offrant ce côté à la fois glamour ou matte selon les tendances du moment. Elle observait avec ses yeux d’enfant tout le bonheur qu’on pouvait en tirer lors du sertissage de ces pierres, qui se déclinaient sous forme d’accessoires avec une multitude de pierres différentes et d’autres faites à partir d’une seule couleur, comme pour garder intacte la beauté de l’améthyste, à titre d’exemple.

Diversité de couleurs

La première pierre, qui a fait partie de la vie de Wandan, est l’œil-de-tigre sous forme de bague, que son père lui avait offerte alors qu’elle n’avait que 14 ans. « Naïvement, j’ai demandé à mon père, comment je ferais si un matin je perdais ma pierre ou que ma bague se cassait. Il m’a répondu en plaisantant: “Un jour, un homme te donnera la même pierre que celle que tu auras perdue et tu sauras alors que c’est ton âme sœur et qu’il t’aimera autant que moi.” J’ai effectivement perdu ma pierre quelques années après et Ashley Guness, qui était alors mon petit ami que j’avais rencontré via les réseaux sociaux, m’avait envoyé un pendentif œil-de-tigre sans que je lui raconte l’histoire. Ce n’est qu’après notre mariage que je lui ai raconté cette anecdote. On s’est trouvé des points communs autour des pierres précieuses et c’est de là que nous avions créé Djoko Stones, en hommage à mon père décédé il y a onze ans. C’était une façon de l’honorer et une manière pour nous de transmettre sa passion aux autres », nous raconte-t-elle.

Par ailleurs, Wandan Gunness souligne que les pierres précieuses en Indonésie sont utilisées non seulement comme accessoires, mais aussi comme protection. « Ces pierres se vendaient comme de petits pains. Elles étaient accessibles partout et, parfois, on pouvait même en avoir gratuitement dans des grottes et des montagnes d’Indonésie. Les pierres précieuses étaient naturelles, maintenant, il y a aussi des pierres synthétiques. Quand Ashley m’a envoyé le pendentif œil-de-tigre, j’étais choqué de connaître le prix onéreux d’un petit morceau de pierre précieuse. Il a payé deux fois plus le prix du bracelet œil-de-tigre que nous vendons actuellement », dit-elle.

Wandan et son mari Ashley ont trouvé leur bonheur en ouvrant leur société Djoko’s Stones, qui renferme des pierres sous des déclinaisons différentes de couleurs, qui se laissent choisir selon le caractère et la personnalité de chaque individu. Le couple Gunness a aussi posté une vidéo sur leur page Facebook Djoko’s Stones Mauritius, “Djoko’s ring collection”, en hommage au père de Wandan.

Pour ce qui est des pierres précieuses, Wandan dit aimer les manipuler et observer l’incroyable diversité de couleurs qu’offre la nature dans le monde minéral. Quant à Ashley, il trouve que l’achat se fait souvent sur un coup de cœur ou sur recommandation des amis. « Moi, je demande à l’acquéreur de ne pas se laisser influencer et d’écouter son cœur lorsqu’il effectue l’achat d’un bijou précieux. On peut mélanger les pierres ou toutes les acheter de la même couleur. Il y a trois manières de choisir une pierre précieuse : être dans une bonne disposition d’esprit, choisir la couleur qui convient et connaître l’attrait bénéfique de la pierre qui favorise la chance, la bonne fortune et l’amour. Certains choisissent sa pierre qui correspond à son signe astrologique, d’autres pour faire repousser la guigne ou “soy” », explique-t-il.

Wandan poursuit en expliquant que la croyance autour des pierres précieuses remonte aux temps anciens. « Ce sont des pierres naturelles qu’on trouve dans des montagnes, dans des mines et il a fallu beaucoup d’énergie des hommes pour rendre ces pierres plus lumineuses en les accessoirisant. Certains aiment les porter avec une tête de bouddha, d’autres avec d’autres effigies comme la tête du tigre, du dragon ou  de manière simple. Chaque pierre a son vécu, son histoire et se laisse porter et raconter par ceux qui le portent. Les pierres précieuses sont comme le reflet de l’âme, elles apportent à ceux qui le portent ce cachet à la fois mystérieux et mystique », dit-elle. Les photos des pierres précieuses du couple Gunness sont disponibles sur leur page Facebook et sur Instagram sous le nom de Djoko’s Stones Mauritius.

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