- Cette compagnie assurant la sécurité dans les hôpitaux et départements de la Santé aurait faussé les registres de présences de concert avec des officiers de service
- L’ICAC s’intéresse aussi aux policiers qui montent la garde avec les agents de sécurité dans les stores des services hospitaliers
Les enquêteurs de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) passent à l’offensive à plusieurs niveaux du côté du ministère de la Santé, notamment en ce qui concerne les services de sécurité fournis par une compagnie de gardiennage dans les hôpitaux et les centres hospitaliers. Ainsi, la commission anti-corruption a initié une enquête après avoir obtenu des informations à l’effet que des agents de sécurité fausseraient les registres de présences alors qu’ils étaient censés être “On Duty”, surtout durant les “night shifts”. L’ICAC procède ces jours-ci à un relevé des informations sur le modus operandi de ces agents de sécurité qui, selon les informations recueillies, étaient en contrat avec le ministère de la Santé sur une base “month-to-month”. Le ministère aurait, selon les dernières nouvelles, activé les choses pour remplacer cette compagnie.
Des informations recueillies par Le Mauricien auprès de sources concordantes indiquent que l’ICAC serait en présence de “damning evidences” à l’effet que certains agents de sécurité auraient faussé les registres de présence en ce qui concerne le “night shift” dans les hôpitaux et centres hospitaliers. Un premier round d’interrogatoires des préposés dans les départements du ministère de la Santé aurait démontré que des agents de sécurité de cette compagnie falsifieraient les données de concert avec des officiers affectés notamment à l’hôpital Jeetoo. S’il est de pratique que la compagnie en question déploie deux agents de sécurité pour être « on site » pour la supervision durant la nuit, et ce jusqu’au matin, les informations recueillies par l’ICAC tendent à démontrer que le registre des présences contient des entrées fictives. En effet, un seul agent est envoyé sur place alors que l’Attendance Book porterait deux signatures.
L’ICAC mènerait une enquête en vue de trouver qui, parmi les officiers affectés à l’hôpital, couvre cette pratique à l’hôpital pour le compte de cette compagnie. Les enquêteurs auraient noté des « signatures magiques » dans de nombreux cas. On laisse entendre aussi que ce « cover-up » a été précédemment dénoncé auprès des autorités, mais qu’aucune action concrète n’a été prise jusqu’à ce que l’ICAC soit alertée.
Par ailleurs, l’ICAC éplucherait aussi tous les “rosters planning” des agents de sécurité dans les différents départements dans lesquels ils sont postés, notamment du côté des stores où se trouvent principalement des médicaments aussi bien que les cargaisons de méthadone. Cette supervision est assurée par cette compagnie de gardiennage, mais aussi par des policiers affectés durant la nuit.
L’ICAC aurait obtenu des renseignements à l’effet que les données de ces supervisions ont également été faussées, des policiers ne se rendant même pas « on site » pour leur “shift” respectif dans certains cas, ou encore des situations de “early check-out” alors qu’ils sont censés quitter les lieux à une heure précise le matin. On laisse entendre que les Casernes centrales ont aussi été alertées de cette situation, qui embarrasserait les Higher Quarters. Par ailleurs, cette compagnie détient ce contrat de supervision depuis des années avec le ministère de la Santé, lequel était renouvelé sur une base mensuelle. Mais aux dernières nouvelles, sentant que la polémique allait enfler, le ministère aurait activé des démarches pour remplacer cette compagnie.
D’autre part, l’ICAC aurait aussi obtenu d’autres renseignements au sujet de plusieurs mauvaises pratiques du côté du ministère de la Santé, notamment en ce qui concerne le stockage de plusieurs médicaments, chiffré à des millions de roupies. De sources bien informées, on laisse entendre que les Senior Official de ce ministère sont conscients qu’il y aurait eu maldonne dans les étapes menant au stockage de certains médicaments. N’empêche que certains tenteraient déjà une opération « pass mop », appréhendant qu’un nouveau scandale se profile à l’horizon.
Affaire à suivre…